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Origine
Biographie ou Histoire
Joseph Clozel naît le 29 mars 1860 à Annonay (Ardèche) ; les deux branches de sa famille sont originaires du Vivarais, son père Jules Clozel exerce comme avocat à Grenoble. Reconverti dans la mégisserie, ce dernier fait faillite en 1870 et part tenter sa chance comme colon en Algérie. Il acquiert la ferme de Barreault à Collo (arr. de Philippeville, auj. Skikda, département de Constantine) où il s'installe avec son épouse et leurs deux jeunes enfants (Joseph et Lucie, née en 1864). Le couple aura ensuite trois autres enfants, dont deux morts en bas âge et Louis, né en 1878 (1). Ruinés, les Clozel rentrent en métropole en 1892 avec leur dernier fils et s'établissent à Montmartre, menant une vie désargentée jusqu'à la mort du père en 1896. À ce moment-là, Joseph Clozel, qui a entamé une carrière dans l'administration coloniale, apporte déjà un soutien financier à sa famille, faisant notamment en sorte dans les années suivantes d'assurer à sa mère une vieillesse confortable.
À Paris où il passe semble-t-il son baccalauréat, Joseph Clozel fait des études littéraires puis devient quelque temps journaliste. De retour en Algérie, il effectue son service militaire dans le 1er régiment de Zouaves en 1881-1882 et étudie l'arabe ; il est notamment diplômé d'arabe de l'École des lettres d'Alger (2). Il occupe ensuite un poste de secrétaire interprète attaché à la propriété indigène en Algérie.
En tant qu'interprète il participe, entre mars 1892 et mai 1893, à la mission Maistre envoyée par le comité de l'Afrique française, groupe de pression favorable à l'expansion française en Afrique, pour prêter main forte à la mission Dybowski (juin 1891-avril 1892) et explorer les voies fluviales qui rejoignent le lac Tchad.
À son départ, le 10 janvier 1892 à Bordeaux, la mission se compose de :
- Casimir Maistre (1867-1957), chef de mission
- J. Clozel, second jusqu'à l'intégration de P. Brunache à la mission (avril-mai 1892)
- Ferdinand de Béhagle (1857-1899, proche ami de Clozel)
- Albert Bonnel de Mézières (1870-1942, ensuite proche ami de Clozel)
- Francis Riollot, chargé de recruter des porteurs sur la côté de Guinée ; il ne rejoint ensuite pas la mission, qui finit par partir sans lui
Henri Chastrey est quant à lui parti de Bordeaux le 10 décembre pour aller au Sénégal recruter l'escorte de laptots (3). Malade, il quitte la mission en mai 1892.
Une fois en Afrique, elle se renforce progressivement de 60 tirailleurs sénégalais et 120 porteurs.
Elle intègre par la suite deux autres Français :
- Paul Félix Brunache (1859-1912), explorateur du Sahara et de l'Afrique noire, administrateur des colonies, administrateur adjoint des communes mixtes d'Algérie, ancien second de la mission Dybowski et ami de J. Clozel (4), devenu second de Maistre à partir de Liranga (avril-mai 1892). Dessinateur de talent (plusieurs de ses dessins agrémentent le journal de route de J. Clozel), il soigne également les malades de la colonne
- Émile Briquez (5), ancien chef d'escorte de la mission Dybowski, occupant la même fonction auprès de C. Maistre à partir de Liranga (avril-mai 1892)
À son retour, J. Clozel est nommé administrateur des colonies de 3e classe, placé hors cadre et envoyé au Congo. Sous la direction de Pierre Savorgnan de Brazza, il mène, de décembre 1893 à juin 1895, sa propre mission d'exploration en Haute-Sangha et dans le bassin méridional du Tchad, et reconnaît alors le bassin de la Wôm (affluent du Logone). Plus réduite que la mission Maistre, la mission Clozel se compose de :
- J. Clozel, chef de mission
- Antoine Herr (1862-1918) (6), médecin aide-major de 1ère classe, second (auteur des photographies)
- Léon Gérardin, sergent au 41e de ligne, chef d'escorte (auteur des relevés topographiques et de croquis non conservés dans le fonds mais dont certains ont été publiés dans les relations de la mission)
- Émile Vival (malade, il quitte la mission à Berbérati le 31 juillet 1894 et meurt après son retour en France en 1895)
- Si Sliman Bellag, secrétaire-interprète pour la langue arabe
Elle est renforcée par « 32 Sénégalais, 49 porteurs soussous, 3 Gabonais, 2 Boubanguis, 1 boy loango » (lettre à Brazza, Berbérati, 24 juin 1894, minute au journal de route, 7AE/10, f. 27).
Le 12 février 1896, J. Clozel est réintégré dans les cadres des administrateurs coloniaux et appelé à servir en Côte d'Ivoire, où il est nommé d'abord comme administrateur du cercle de l'Indénié, puis comme secrétaire général du gouverneur de Côte d'Ivoire en 1899. Après la réorganisation de l'AOF (1er octobre 1902), il devient le 25 novembre 1902 gouverneur de 3e classe et assure l'intérim du gouverneur Roberdeau ; il est nommé lieutenant-gouverneur de Côte d'Ivoire le 4 mai 1903 (7).
Il épouse Marie-Thérèse Dumont le 20 septembre 1906 à Paris (VIIe arr.). Son neveu raconte dans ses mémoires que cette jeune femme fantasque, née en 1874 et déjà divorcée, aurait subjugué le gouverneur, pourtant bien installé dans son célibat, lors de leur rencontre en cure à Bourbonne-les-Bains ; elle passa ensuite la plupart de son temps en France où elle menait une vie très libre ; légataire universelle de son mari en 1918, elle vendit rapidement la riche bibliothèque qu'il s'était constituée (8).
Il quitte la Côte d'Ivoire en août 1907 et est appelé au gouvernement du Haut-Sénégal-Niger le 10 mai 1908 (transfert de la capitale à Bamako). Au décès de William Ponty, il est affecté à Dakar comme gouverneur général de l'AOF le 13 juin 1915.
Fait chevalier de la Légion d'Honneur dès 1896, il est promu officier en 1905 et commandeur en 1913.
À côté des rapports officiels, ses explorations, ses études, ses voyages font l'objet de publications illustrées grâce au matériau (photographies, relevés topographiques, dessins) rapporté de ses missions. Il écrit, à la suite de la mission de 1893-1895, « De la Sangha à la Wôm : reconnaissance dans le bassin du Tchad » (relation parue dans Le Tour du Monde en 1896), puis Les Bayas, notes ethnographiques et linguistiques (1896 également, prix Dewez de la Société de Géographie). En collaboration avec Roger Villamur, il publie Les coutumes indigènes de la Côte d'Ivoire en 1902, puis seul en 1906, Dix ans à la Côte d'Ivoire. Il préface également un certain nombre de livres d'autres explorateurs ou scientifiques.
Son attachement à l'étude historique, ethnologique et scientifique des territoires qu'il administre le conduit à créer en décembre 1915 le Comité d'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française dans le but de rassembler tous les travaux entrepris dans ces domaines et de les faire connaître.
En juin 1917, il prend sa retraite à l'âge de 57 ans ; il rejoint son ami Lyautey à Rabat. En mars 1918, il est présent aux obsèques de sa mère à Paris puis repart au Maroc, et meurt subitement à Rabat le 10 mai (9). Il est inhumé le 14 mai à Rabat au terme d'une cérémonie pendant laquelle son éloge funèbre est prononcé par Lyautey. Son ancien collaborateur et ami M. Avonde, chef du bureau central des offices et bureaux économiques du Protectorat, reçoit procuration de Mme Clozel pour liquider la succession (10). C'est semble-t-il à l'initiative du Résident général que la « bibliothèque africaine » de J. Clozel est acquise par le Protectorat fin 1919 et qu'un projet de monument funéraire dans le cimetière européen de Rabat est initié la même année (11).
Notes :
(1) Les éléments qui précèdent sont tirés de l'autobiographie du neveu de Joseph Clozel, fils de son frère Louis : Jules Clozel (1904-1985), Mémoires d'un enfant du XXe siècle (2011). S'il apporte des éclaircissements utiles sur l'histoire personnelle et familiale de J. Clozel, cet ouvrage semble contenir plusieurs inexactitudes, par exemple sur le début de sa carrière (il est indiqué qu'il aurait participé à la mission Foureau-Lamy, datée de manière erronée de 1894, p. 50). Les passages les plus utiles concernant J. Clozel se trouvent p. 49-58 (carrière), 71-73 (séjours à Paris du gouverneur Clozel ou des jeunes Africains qui l'accompagnent) et 250-257 (personnalité de Mme J. Clozel).
(2) Les différentes nécrologies et notices biographiques consultées (cf. infra la bibliographie) sont très floues sur la chronologie de la formation de J. Clozel entre Paris et Alger ; elles datent toutes sa découverte de l'Afrique de son service militaire, occultant le fait qu'il s'était établi en Algérie avec ses parents à l'âge de 10 ans.
(3) Au Sénégal et dans les anciennes colonies françaises d'Afrique, nom donné aux indigènes employés comme piroguiers, porteurs, matelots, hommes de peine.
(4) Selon certaines notices biographiques, c'est à son initiative que J. Clozel s'est porté candidat pour la mission auprès du Comité de l'Afrique française.
(5) On n'a pas trouvé de notice biographique publiée pour É. Briquez, H. Chastrey et F. Riollot ; leurs prénoms sont fournis dans la thèse de Julie Maistre, Trajectoires : approche prosopographique des explorateurs français de l'Afrique et de l'Asie (1870-1914).
(6) D'après les mémoires du neveu de J. Clozel, Jules Clozel, le Dr Herr mourut à Paris dans le bombardement de l'église St-Gervais par les Allemands le 29 mars 1918 (Mémoires d'un enfant du XXe siècle, p. 276).
(7) Il est absent de Côte d'Ivoire du 17 juillet 1904 au 6 janvier 1905, puis du 20 décembre 1905 au 27 octobre 1906, puis à dater du 15 août 1907 (Gabriel Angoulvant est nommé gouverneur de Côte d'Ivoire le 18 février 1908).
(8) Jules Clozel, Mémoires d'un enfant du XXe siècle, p. 58. L'album de cartes postales de Mme Clozel coté 7AE/30 contient deux cartes adressées par l'enfant à sa tante (1908 et s.d.). C'est probablement suite à cette vente que le libraire Édouard Champion proposa à la Résidence générale au Maroc, en novembre 1919, d'acquérir la « bibliothèque africaine » et quelques archives de Clozel. Après la mort de son mari, Mme Clozel paraît se fixer à Toulon ; en 1920, elle adopte une petite orpheline de 5 ans et demi. Elle adresse des demandes de secours à la Résidence générale, semble-t-il sans succès, dans les années 1930 (dossier Clozel conservé dans les archives du Cabinet civil, 1MA/1/non coté).
(9) Selon les sources, d'une crise cardiaque ou suite à une angine de poitrine. Un article du journal L'Afrique occidentale française. Écho de la côte occidentale d'Afrique (15 mai 1918, 12e année, n°1236) précise que « Clozel séjournait à Rabat depuis un mois quand il est décédé, au moment où il allait devenir le titulaire d'une des plus importantes Trésoreries générales, poste où il eût pu achever dans la tranquillité que réclamait sa santé une carrière si brillamment remplie. ». Une longue nécrologie anonyme paraît dans le Journal officiel de l'Afrique occidentale française (18 mai 1918, 14e année, n°702). Une autre est publiée par Maurice Delafosse dans le Bulletin du Comité de l'Afrique française (4-6, avril-juin 1918), qui contient en annexe l'allocution de Lyautey également parue au Bulletin officiel n°291 du 20 mai 1918.
(10) Aucun dossier de succession au nom de J. Clozel n'a été trouvé dans les fonds conservés au CADN.
(11) Terminé en juillet 1922, le monument est inauguré à l'automne 1922 après transfert des restes de J. Clozel. Son entretien est assuré dans les années suivantes sur le budget du Cabinet civil de la Résidence.
Histoire de la conservation
Jusqu'en 2018, les papiers Clozel étaient mêlés aux archives du médecin-général Fournial (1866-1932), elles-mêmes intégrées au « fonds Tanger légation » sous les cotes 675PO/B1/1339-1348. Sommairement identifiés dans l'inventaire de Tanger (établi en 1975), ils ont été étudiés, partiellement extraits, et décrits au CADN dès 2002, puis regroupés et déplacés dans la série des acquisitions extraordinaires sous la cote 7AE à la suite d'un travail d'identification plus poussé à l'automne 2018.
Les papiers Clozel ont très probablement été acquis en 1919. En effet, en novembre 1919, la Résidence générale au Maroc fut informée par le Dr Liouville (12) que la librairie Honoré Champion à Paris avait acheté la bibliothèque du gouverneur Clozel, contenant « [de] nombreux livres sur [l']Afrique française, [un] journal intime et [des] brouillons [de] documents officiels ». Quelques jours plus tard, le libraire Édouard Champion décrivait lui-même l'ensemble qu'il proposait de revendre à l'administration : « environ 600 volumes et brochures [en] majeure partie reliés, tous intéressant [l']Afrique, réunion rare, relations anciennes, voyages, dossiers manuscrits ». Sur ordre de Lyautey, la Résidence se porta immédiatement acquéreur pour 5 000 francs, pour la bibliothèque et les archives de la direction des Affaires indigènes (future Bibliothèque générale du Protectorat) alors en gestation sous la direction de Pierre de Cénival (13). Envoyés à Rabat en décembre 1919, les livres arrivèrent en février 1920, tandis que les « papiers personnels » étaient adressés par la valise diplomatique (14). Si on ignore où se trouve aujourd'hui la bibliothèque africaine de Clozel (15), il est clair que les archives (carnets et albums, dont l'album de cartes postales qui appartenait à Mme Clozel) furent achetées à cette occasion.
Officiellement créée en 1926, la Bibliothèque générale du Protectorat (BGP) à Rabat comptait dans ses missions la conservation des archives versées par les services de la Résidence générale, ainsi que des documents entrés par voie extraordinaire (dons, legs, achats). La présence des papiers Clozel y est attestée par une note de novembre 1955 de Jacques Riche, conservateur de la BGP, qui préconise le rapatriement, entre autres, « des documents entrés par voie extraordinaire' qui composent le musée des Archives du Protectorat' », parmi lesquels les « papiers du médecin-général Fournial, [&] du gouverneur général Clozel » (16). Il est désormais avéré qu'il n'y avait aucun lien entre les archives Fournial et Clozel et que le fait qu'elles aient été mélangées était dû soit au hasard, soit au fait que les deux hommes participèrent à des missions ayant pour destination le lac Tchad à la même période (H. Fournial fut médecin de la mission Foureau-Lamy de 1898-1900) et que leurs archives contenaient des albums de photographies relatifs à ces missions (17).
Le 23 décembre 1955, le Département demande à la Résidence générale le rapatriement immédiat par la valise diplomatique des « lots de documents mentionnés à la page 3 » du rapport Riche de novembre, soit les acquisitions extraordinaires. Il semble donc que tout ou partie de celles-ci, dont les papiers Clozel et Fournial, arrivent au Archives diplomatiques à Paris fin décembre 1955 ou en janvier 1956. Ils sont probablement intégrés par la suite aux autres archives (celles de la Résidence générale - actuel fonds du Protectorat - et celles des anciens postes diplomatique et consulaires français au Maroc - actuel « fonds » Tanger coté 675PO/A et B1) rapatriées du Maroc, qui ont été transférées au château de Vincennes (Service historique de l'Armée) le 1er février 1957 puis remises aux Archives diplomatiques en 1960. Le tout est ensuite transféré à Nantes en juin 1972 et en juin 1973, où l'agent en charge du dépôt place les papiers privés à la fin du « fonds Tanger », traité de février 1974 à mars 1975, sous les rubriques « archives du médecin-général Fournial » et « archives du commandant Truchet » (18) (cartons 1339 à 1351).
Au début des années 2000, les conservateurs du CADN Annie-France Renaudin, Jérôme Cras et Damien Heurtebise, ainsi que Luc-André Biarnais, agent contractuel, identifient et étudient les papiers Clozel, en entreprennent le classement et réalisent la transcription, en vue d'une publication scientifique, des journaux de route de l'explorateur pendant les missions Maistre et Clozel. Inabouti et laissé de côté, l'inventaire est repris et finalisé en 2018-2019, en s'appuyant largement sur les travaux antérieurs.
Notes :
(12) Jacques Liouville (1879-1960) : médecin naturaliste. Ayant participé à la seconde expédition de son oncle J.-B. Charcot en Antarctique, il fut chargé par Lyautey et par Moulay Youssef d'étudier la mise sur pied au Maroc d'une institution scientifique couvrant toutes les sciences naturelles, l'Institut scientifique chérifien, créé en 1920. Il fonda ensuite la Société des sciences naturelles du Maroc et entreprit la publication des « archives scientifiques du Protectorat » contenant des thèses scientifiques concernant le Maroc.
(13) Cf. RICHE, Jacques, « Les archives du Maroc », Archives et bibliothèques, 1936, p. 254-265. Disponible en ligne : httpss://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784219x/f259.image .
(14) Ces éléments figurent dans le dossier Clozel conservé dans le fonds du Cabinet civil (1MA/1/non coté).
(15) Elle n'apparaît plus jamais après 1920, notamment dans les dossiers relatifs à la BGP. Les livres sont probablement restés sur place après 1956. Le site internet de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM, successeur de la BGP) la mentionne sur la page consacrée à l'histoire de l'institution.
(16) CADN, archives de la direction des Archives, dossier Rabat Résidence générale (13ACN/269), note du 25 novembre 1955, p. 3.
(17) Les papiers du Dr Henri Fournial ont été classés sous la cote 1AE/157 en janvier 2019.
(18) Cotés 675PO/B1/1349-1351 dans Tanger, les papiers d'André Truchet ont été classés sous la cote 1AE/158 en février 2019.
Modalités d'entrées
Achat par la Résidence générale du Protectorat en novembre 1919 pour la future Bibliothèque générale du Protectorat (officiellement créée en 1926), puis conservation à la BGP.
Rapatriement par la Résidence générale aux Archives diplomatiques (Paris) fin décembre 1955 ou en janvier 1956.
Transfert à Nantes, avec le « fonds Tanger » et les archives de la Résidence générale, en juin 1972 et juin 1973.
Présentation du contenu
Mis à part deux registres de transcription de correspondance officielle de Clozel, les documents qui composent le fonds sont des papiers privés, qui reflètent d'une part son intérêt pour les langues, coutumes et traditions des pays africains parcourus lors des deux missions d'exploration auxquelles il a participé ou pendant ses années d'administrateur colonial, d'autre part sa formation et son intérêt pour l'histoire européenne et la littérature arabe.
Le choix d'établir un inventaire analytique pour le fonds a permis de décrire précisément chacune des pièces, réparties en trois parties :
- La première partie (7AE/1-15) regroupe les documents produits dans le cadre des deux missions, Maistre (mars 1892-mai 1893) et Clozel (décembre 1893-juin 1895) : journaux de route, répertoires linguistiques et carnets de notes ethnographiques, ainsi qu'un album de photographies prises pendant la mission Clozel.
L'intérêt et le caractère totalement inédit des deux journaux de route, complétés pour la mission Clozel d'un album de photographies, sont à souligner. Il est intéressant de confronter le journal de la mission Maistre tenu par J. Clozel à celui tenu par le chef de mission (19). Quant au journal de la mission Clozel, plus concis mais tout aussi riche d'observations géographiques et ethnographiques, il offre par exemple un éclairage personnel et intéressant sur la personnalité et sur la politique de l'administrateur au Congo Alphonse Goujon, dont le fils Paul accompagne la mission sur une partie de ses étapes (20).
- La seconde partie (7AE/16-30) regroupe les documents produits durant la période ivoirienne de Clozel (1896-1907/1909) : journaux de voyage, carnets de notes à caractère essentiellement linguistique et ethnographique, quatre albums de photographies, et un album de cartes postales au contenu très varié qui semble avoir appartenu à l'épouse de Clozel, les cartes écrites lui étant adressées. La majeure partie des photographies représente des portraits d'Africains issus des différentes tribus que Clozel a pu rencontrer lors de ses voyages.
- La troisième partie (7AE/31-48) regroupe les cahiers et carnets personnels de Clozel, datés ou non, qui couvrent une grande partie de son existence. On y trouve des cours de langue, de mathématiques, d'histoire, des copies d'ouvrages entiers ou d'extraits, des coupures de presse, des bibliographies, des notes, organisées ou non, aux sujets très variés mais où l'histoire, la linguistique et la généalogie (tribus africaines) tiennent une place prépondérante. Des feuilles volantes de notes insérées entre les pages des répertoires, carnets et cahiers, ont été laissées en place.
Notes :
(19) Le journal de route de C. Maistre est conservé par ses descendants.
(20) Alphonse Goujon (1848-1898). Interprète, administrateur puis chef de cabinet du préfet d'Oran en Algérie, il rejoint le commissaire général Brazza au Congo en 1889 puis l'accompagne en Haute-Sangha. Il y fonde le poste de Gaza, avant de s'établir comme administrateur à Berbérati. Cf. notice biographique dans SERRE, Jacques (dir.), Hommes et destins : dictionnaire biographique d'outre-mer, t. 11, Afrique noire, Paris, L'Harmattan, 2011, p. 365-367. J. Clozel donne une interprétation assez différente de l'origine du surnom donné à A. Goujon par les indigènes, « Gongoro ».
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Le fonds tel qu'il nous est parvenu a été conservé en intégralité.
Accroissements
Le fonds est clos, mais pas complet (voir par exemple l'album de photographies de la mission Clozel donné à la Société de Géographie en 1907, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France, dont il conviendrait de vérifier s'il s'agit d'un double de celui coté 7AE/15).
Mode de classement
Classement chronologique pour les deux premières parties (missions Maistre et Clozel, et période comme administrateur colonial en AOF), la troisième partie regroupant des documents personnels de Clozel produits tout au long de sa vie et ne se rattachant pas à une période en particulier.
Conditions d'accès
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Conditions d'utilisation
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Langue des unités documentaires
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
L'ensemble du fonds est constitué de répertoires, carnets de notes, cahiers, agendas et registres de petites dimensions, dans lesquels sont fréquemment insérées des feuilles volantes. Les couvertures, généralement usées, se détachent parfois du corps d'ouvrage. Dans l'attente de sa numérisation partielle (21), cet ensemble est à manipuler avec précaution.
S'y ajoutent six albums de photographies et un album de cartes postales, dépoussiérés et conditionnés en décembre 2018 :
- La reliure des albums est usée et les photographies sont en état médiocre (taches et palissement). Ils ont été intégralement numérisés en 2017.
- Les cartes postales ont quant à elles été retirées de leur album en janvier 2019 afin d'être reclassées, décrites puis numérisées ; elles sont conditionnées en pochettes. L'album, lui-même très abimé, est conservé vide. Une cote de rangement distincte leur a été attribuée (7AE/30/1 et 2)
Signalons également la présence (7AE/11) de deux cartes de grand format sur toile enduite (amidon ou résine) ; elles ont été mises à plat et nettoyées en décembre 2018.
Notes :
(21) Les deux volumes du journal de route de la mission Maistre (7AE/1-2) ont été microfilmés en 2003 (2MI/3132) parallèlement au travail de transcription également réalisé.
Autre instrument de recherche
Inventaire analytique rédigé par Luc-André Biarnais, agent contractuel de 1ère catégorie, Jérôme Cras, Damien Heurtebise et Annie-France Renaudin, conservateurs du patrimoine (2002-2008).
Repris, augmenté et finalisé (révision du corps de l'inventaire, rédaction de l'introduction et des annexes, conditionnement du fonds) par Delphine Fourrez, adjoint administratif, et Bérangère Fourquaux, conservateur en chef du patrimoine (septembre 2018-février 2019).
Voir l'instrument de recherche
Les photographies de l'album 7AE/15 et les cartes postales de l'album 7AE/30 ont fait l'objet d'une indexation détaillée (fichier Excel dont le contenu est annexé au présent inventaire, annexes 1 et 2).
Les journaux de route tenus par J. Clozel lors des missions Maistre et Clozel ont fait l'objet d'une transcription en 2003-2004 :
- Transcription du journal de route de la mission Maistre (7AE/1-2)
- Transcription du journal de route de la mission Clozel (7AE/10)
Documents en relation
Voir introduction de l'instrument de recherche.
Bibliographie
Voir introduction de l'instrument de recherche.
Mots clés lieux
Mots clés matières
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Cote/Cotes extrêmes
Présentation du contenu
Voir aussi l'album coté 7AE/26.
Cote/Cotes extrêmes
Date
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