Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Mots clés lieux
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Modalités d'entrées
Versement administratif, entrée 1928INVA, cartons 3524 à 3556.
Présentation du contenu
En premier lieu, dans les volumes consacrés au corps diplomatique et consulaire, on notera les demandes du gouvernement roumain pour ouvrir un consulat général à Marseille et les réticences françaises devant cette perspective. Plusieurs documents ont trait par ailleurs dans ce domaine à l'asile politique accordé à l'ancien ambassadeur de Roumanie en France, Dimitriu.
Dans les autres volumes consacrés à la politique intérieure du pays, les représentants de la France décrivent l'évolution du pouvoir en Roumanie dès 1971, liée au voyage de Ceaucescu en Chine, avec un durcissement idéologique du régime dont témoignent par exemple les conclusions du congrès de 1976 pour l'éducation et la culture. Ces dispositions constituent en effet une nouvelle étape dans le processus de reprise en main des intellectuels, processus engagé depuis plusieurs années déjà. Le gouvernement roumain met l'accent sur la poursuite de l'expansion économique fondée sur le primat de l'industrie. Les représentants de la France notent également la concentration croissante du pouvoir entre les mains de Ceaucescu avec notamment, en 1974, la disparition de la direction collective et la désignation de Ceaucescu comme président de la République en 1974. Plusieurs personnalités politiques sont alors écartées tandis que se développe le culte de la personnalité et ses rites qui suscitaient déjà les interrogations de Francis Levasseur en février 1973. Les travaux de la grande assemblée nationale et la création d'une présidence de la République sont soigneusement commentés.
Les discours de Nicolas Ceaucescu, les réunions du comité central font l'objet d'analyses détaillées ainsi que les activités du Front de l'Unité socialiste, notamment son premier congrès de 1974, un parti qui réunit, à côté du parti communiste, toutes les organisations collectives de masse. Enfin, en 1976, la correspondance est dominée par le congrès de l'éducation politique et de la culture socialistes et par les relations de la Roumanie avec les autres partis communistes.
Un volume est consacré à l'émigration politique et aux activités des Roumains en exil, notamment en France, aux demandeurs d'asile politique, au conseil national roumain constitué en 1971. Les activités des personnalités roumaines en exil comme les articles du journal des Roumains provoquent les protestations régulières de l'ambassade de Roumanie en France.
Plusieurs volumes ont trait aux activités et programmes du parti communiste roumain dont le cinquantième anniversaire est célébré en 1971, aux questions d'actualité pour le parti, à la situation de Manea Manescu en 1972, au problème des minorités hongroise et allemande, aux réactions des partis communistes étrangers face à la politique indépendantiste de la Roumanie, au projet de société socialiste multiforme. Différentes dépêches ont trait aux activités du Front de l'unité socialiste créé en 1966 et qui réunit avec la parti communiste toutes les organisations collectives et de masse roumaines . Les travaux du XIe congrès font l'objet d'analyses particulièrement détaillées. Le volume relatif aux relations avec le parti communiste français évoque pour sa part les voyages effectués en Roumanie par Jacques Duclos en 1971 et Georges Marchais en 1974.
Dans le volume consacré aux questions militaires, est soulignée l'importance du voyage en France, à la fin de l'année 1971, du chef d'état-major général de l'armée roumaine, le général Gheorghiou Ion, premier voyage officiel d'un chef militaire roumain dans un pays membre de l'Alliance atlantique. Les autres documents conservés dans le volume concernent l'adoption de la loi sur l'organisation de la défense nationale en 1972, les relations militaires avec l'Union soviétique et le souci exprimé en 1976 par les autorités roumaines d'établir une coopération avec la France dans le domaine militaire. Un sous-dossier a trait aux accusations d'espionnage au profit de l'URSS portées contre le général Serb.
On retrouve les questions politiques dans le volume consacré à l'éducation avec la campagne idéologique développée en 1971 pour lutter contre les influences occidentales et les encouragements donnés à l'éducation marxiste léniniste dans les écoles. Sur le plan culturel, les observateurs français notent la progressive dégradation des relations entre les intellectuels et le régime ainsi que le durcissement de ce dernier à leur égard. De nombreux documents évoquent la conférence nationale des écrivains en 1972, les échanges culturels avec les autres pays et le développement des influences culturelles étrangères dans la société roumaine. La mise en œuvre de l'accord culturel franco-roumain de janvier 1965 et le raidissement des autorités roumaines en 1975 notamment, dominent le dossier relatif aux relations culturelles avec la France ainsi que le projet de centre de documentation scientifique et technique français à Bucarest et son équivalent roumain à Paris en 1973-1974, ou encore la petite école de Bucarest qui se développe à partir de 1971.
Dans le domaine économique, les représentants de la France accordent une attention toute particulière à la réalisation du plan quinquennal de 1971-1975, aux inondations de 1975, aux relations avec la France freinées par les difficultés rencontrées par l'économie roumaine pour s'adapter aux normes exigées. La volonté d'indépendance du régime conduit ce dernier à assouplir sa politique économique et se traduit par une industrialisation rapide du pays. On notera l'intérêt présenté par le Bulletin d'informations économiques du conseiller économique et commercial de l'ambassade.
Une place toute particulière est réservée, dans les volumes consacrés aux relations économiques avec la France, aux travaux de la commission mixte gouvernementale roumano-française de coopération économique, scientifique et technique constituée en janvier 1969, ainsi qu'aux nombreuses demandes roumaines dans le domaine de la recherche. Le déséquilibre des échanges au détriment de la Roumanie, provoqué par des commandes roumaines massives en biens d'équipement entraîne la réclamation par les Roumains de concessions d'ordre financier et tarifaire. Signalons encore les négociations engagées avec la Régie Renault en 1972 pour la production d'une voiture populaire en Roumanie.
Les nombreuses dépêches du conseiller commercial, Raymond Lagier évoquent la coopération engagée dans des domaines de pointe comme l'aéronautique et l'informatique. Des négociations sont engagées en 1973 pour la création d'une société mixte franco-roumaine de production et de commercialisation tandis qu'un accord maritime est signé le 20 juillet 1973. Toutefois, alors que le volume des échanges entre les deux pays croît rapidement entre 1970 et 1974, les échanges stagnent à partir de 1975. Le conseiller commercial souligne à ce propos que la Roumanie, longtemps seconde partenaire économique de la France en Europe, est dépassée désormais par la Pologne. La négociation d'un accord décennal, engagée à partir de 1973, n'entraînera guère de changement compte tenu de l'exigence roumaine du bénéfice du traitement de la nation la plus favorisée.
Dans le volume consacré aux relations économiques avec les autres pays, est évoquée la signature d'un accord commercial avec les Etats-Unis, les investissements étrangers dans le pays et l'endettement de la Roumanie. Le dossier relatif aux questions financières contient de nombreuses études sur la création d'une banque franco-roumaine en 1971 souhaitée par Ceaucescu depuis 1969.
En politique étrangère, les représentants de la France soulignent le soutien apporté par la Roumanie à la question du désarmement, dans un souci d'indépendance par rapport à Moscou, ainsi que l'importance de la question des Balkans. Mais c'est évidemment l'orientation de la politique étrangère de la Roumanie qui retient principalement l'attention des observateurs après le voyage de Ceaucescu en Chine de 1971. Le maître de la Roumanie développe ses liens avec le tiers-monde et soutient la politique des non alignés tout en affirmant l'originalité de la position roumaine au sein du monde communiste et en refusant tout alignement sur l'action du mouvement communiste international. La détérioration des relations avec l'URSS qui découle d'une telle politique sont scrutées évidemment avec la plus grande attention par les représentants de la France.
Le gros volume relatif aux relations avec la CSCE contient également des documents intéressants sur le rôle que souhaite jouer la Roumanie sur le plan international, à la tête des petites nations contre l'hégémonie des grandes puissances, et les diplomates français soulignent l'influence de la diplomatie roumaine dans la préparation de la troisième phase du rapport, Une diplomatie active contre le recours à la force et pour le désarmement.
La candidature roumaine au bénéfice du système communautaire des préférences généralisées fait l'objet de nombreuses dépêches dans le dossier relatif au marché commun qui évoque également la tenue à Bucarest de la session plénière de la commission économique pour l'Europe, en avril 1974.
L'activité diplomatique de la Roumanie apparaît tout autant dans le volume consacré aux relations avec les Nations Unies. La Roumanie multiplie ainsi les initiatives à l'approche de la session du conseil de sécurité consacrée au Proche-Orient. Les diplomates français étudient tout particulièrement les initiatives roumaines sur la réforme de l'ONU et sur le désarmement ainsi que sur le projet de déclaration pour l'instauration d'un nouvel ordre économique international présenté par la Roumanie à la Ve session extraordinaire de l'ONU.
Les diplomates français mettent évidemment l'accent sur les difficiles relations entre la Roumanie et l'URSS et la recherche par la première d'une plus grande autonomie. Le voyage de Ceaucescu en Chine relance en effet les tensions entre les deux pays et de façon plus générale avec l'ensemble des pays du camp socialiste. Il en est de même pour les relations avec les Américains développées avec le voyage de Manescu aux Etats-Unis en décembre 1972. Les différentes visites du président Ceaucescu aux Etats-Unis en décembre 1973 et juin 1975, celle du président Ford en Roumanie en 1975 illustrent l'indépendance relative de la position roumaine au niveau international. Il en est évidemment de même avec le voyage de Ceaucescu en Chine en juin 1971 ou encore, dans le volume relatif aux relations avec l'Allemagne fédérale puisque la Roumanie est le premier pays du camp socialiste à établir des relations diplomatiques avec la RFA en janvier 1967. Le volume relatif aux relations avec les pays du camp socialiste évoque la politique balkanique de la Roumanie et le rapprochement avec l'Allemagne de l'Est qui se traduit par la signature d'un traité d'amitié entre les deux pays en mai 1974.
Dans le volume relatif aux relations avec l'Amérique latine, plusieurs documents ont trait à l'accueil en Roumanie d'exilés chiliens. On notera, toujours dans le domaine de la politique extérieure, le souci de la Roumanie de maintenir l'équilibre entre Israël et les pays arabes. Après avoir élevé sa représentation en Israël au rang d'ambassade en 1965, la Roumanie devra affronter une dégradation de ses relations avec les capitales arabes. La Roumanie milite cependant pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
En Extrême-Orient, la Roumanie suit une politique analogue au Cambodge ; elle est le premier pays à reconnaître le GRUNK du prince Sihanouk qui, lui-même, a effectué plusieurs séjours en Roumanie.
Les dossiers relatifs aux relations avec la France contiennent en premier lieu de nombreux documents sur les visites de personnalités françaises en Roumanie et roumaines en France. Le dossier général de politique intérieure évoque les nombreux entretiens avec l'ambassadeur de Roumanie qui traduisent un climat de confiance qui fait des dirigeants roumains des interlocuteurs appréciés. Ces excellentes relations s'atténuent quelque peu en 1972 à l'occasion de la négociation sur les préférences généralisées. L'année suivante, la Roumanie fait observer que les relations bilatérales entre les deux pays connaissent un certain déséquilibre, en termes de visites notamment.
Dans les dossiers portant sur les questions administratives et techniques, le chercheur notera les trois volumes consacrés à la communauté orthodoxe roumaine de Paris. L'église roumaine de la rue Jean de Beauvais est en effet le théâtre de conflits très vifs, la communauté s'efforçant d'échapper à l'emprise de l'ambassade de Roumanie désireuse pour sa part de la contrôler par la création d'une association culturelle rivale de celle du Père Baldéanu. Le conflit provoque l'intervention du ministère de l'Intérieur qui obtient le départ de ce dernier et l'évacuation de ses partisans ; il se poursuivra devant la justice française qui finira par se déclarer incompétente.
Mode de classement
La sous-série Roumanie correspond à la cote 29 dans le plan de classement du centre d'archives et de documentation de la direction d'Europe. Le classement d'origine a été respecté mais les dossiers ne contenant que quelques documents ont été regroupés. Les erreurs de classement ou de cotation ont été rectifiées. La tranche chronologique regroupe les dossiers produits par la direction d'Europe entre le 1er janvier 1971 et le 30 juin 1976.
Conditions d'accès
Libres
Conditions d'utilisation
Libres
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détaillé par Pascal EVEN, conservateur général du patrimoine, La Courneuve, septembre 2016, 13 p. Voir l'inventaire.
Ce site utilise des cookies techniques nécessaires à son bon fonctionnement. Ils ne contiennent aucune donnée personnelle et sont exemptés de consentements (Article 82 de la loi Informatique et Libertés).
Vous pouvez consulter les conditions générales d’utilisation sur le lien ci-dessous.