Joseph Avenol, fils d'Ernest Avenol, naquit à Melle (Deux Sèvres) le 9 juin 1879. Il appartenait à une famille de magistrats et à un milieu très catholique : son père, juge à Melle, avait été zouave pontifical jusqu'en 1870.
Il fit des études de droit à Poitiers et à Paris; en 1905, il entra major de sa promotion, à l'Inspection des finances. Ces qualités d'expert financier lui valurent d'être nommé en 1916 délégué à la commission du Ravitaillement à Londres; il resta dans cette ville jusqu'en 1923 comme attaché financier de l'ambassade de France. Il fut aussi, dès 1920, membre du comité financier de la S.D.N. et travailla dans différents organismes internationnaux : le conseil suprême économique (1) et le comité consultatif économique et financier de la S.D.N. (1919), la conférence financière internationale de Bruxelles (1920), le comité financier de la S.D.N. pour le relèvement de l'Autriche (octobre-décembre 1922) et il fut choisi comme expert aux conférences de Bruxelles, de Spa (1920) et de Gênes (1922).
A partir de janvier 1923, il exerça les fonctions de secrétaire général adjoint de la S.D.N., où il fut plus spécialement chargé de la haute direction des organisations techniques. Il succéda en juillet 1932 à Sir Eric Drummond comme secrétaire général et dut faire face aux crises qui préludèrent à la seconde guerre mondiale. En 1939, il tenta de transférer le Secrétariat aux Etats-Unis. Il donna sa démission au moment de l'armistice et s'installa en Haute-Savoie. D'abord partisan du régime de Vichy, il s'en sépara assez vite. Il se retira en 1946 de la vie politique après un entretien avec le général de Gaulle et se fixa à Duillier, en Suisse, où il mourut en 1952.

Monique Constant.

(1) Voir volume 15.

Les papiers furent remis au ministère des Affaires étrangères en 1958 et 1959 par les exécuteurs testamentaires de Joseph Avenol.

Les papiers conservés sont formés des restes des dossiers qu'Avenol emporta de Genève après sa démission pour écrire ses souvenirs et d'une correspondance échangée avec des hommes politiques, des économistes et avec ses collaborateurs du secrétariat. Ils présentent un grand intérêt pour l'histoire de l'entre-deux-guerres ; parmi les dossiers de travail, les plus riches concernent les tentatives de désarmement, les questions économiques et financières (Conférence de Bruxelles et de Londres, relèvement économique de l'Autriche) et la Chine; mais il ne faut pas oublier celui consacré à la construction du Palais des Nations, qu'Avenol suivit de très près, et qui contient de nombreuses lettres échangées avec le peintre José-Maria Sert. De la très riche correspondance, on retiendra surtout le volume 35 (correspondance avec Sir Eric Drummond, 1923-1932).

Librement communicable.

Reproductions non autorisées.

Répertoire numérique détaillé par Monique Constant, conservateur du patrimoine, Paris, s.d., 6 p.  Voir l'instrument de recherche

Trois menus illustrés de caricatures politiques ont été retirés des papiers Avenol pour être classés dans le fonds des gravures.

Sur la vie et l'oeuvre de J. Avenol, voir le livre - très défavorable - de James Barros, Betrayal from within, New Haven - London, 1969, 289 p.