M. Massie, pharmacien-major de 2ème classe, après des séjours à Son-Fag et Langson, devient membre de la commission présidée par M. Pavie pour délimiter les frontières entre le Tonkin et le Laos (deuxième semestre 1888). Résidant ensuite à Luang-Prabang, il assura à titre intérimaire, à compter du 1er juillet 1889, la direction du vice-consulat de France dans cette ville.

Les papiers de Paul Massie contiennent notamment :

• Des éléments du journal tenu au vice-consulat de France à Luang-Prabang au cours de l'année 1889.
• Des projets, souvent incomplets, des dépêches adressées par M. Massié au chargé d'affaires de France au Siam sous l'autorité de qui il est placé, au gouverneur général de l'Algérie et au ministre des Affaires étrangères.
  Le document le plus intéressant est le texte, non daté, et la lettre qu'il prépare à l'intention du gouverneur général de l'Indochine en réponse à la dépêche que ce dernier lui a adressée le 8 Juin 1889 et dans laquelle il expose ses vues sur ce que devrait être l'action  de la France dans le royaume de Luang-Pabang. Après avoir fait valoir les droits que la France, du fait de sa présence en Annam, détient sur ce royaume, il note que, "tant pour résister aux initiatives des Siamois encouragés et soutenus par les Anglais, que pour assurer notre influence et développer notre commerce, une action immédiate s'impose qui peut s'exercer soit par occupation directe, soit par protectorat". Cette deuxième solution correspondant, à son avis, aux voeux des populations de ces régions, il conclut en sa faveur.
• Des relations de missions : a) missions à partir de Langson ; b) mission de la commission d'étude des frontières du Tonkin et du Laos (de Hanoï à Luang-Prabang par la Rivière Noire et le Nam Hou) ; c) voyage de Saïgon à Hanoï, via Hong Kong, en Octobre 1890 ou 1891.

Dans tous ces documents, on relève la vive curiosité de leur auteur pour les moeurs des habitants des régions visitées et la sympathie naturelle qu'il leur porte, un intérêt tout particulier pour les ressources naturelles (minérales, agricoles) du pays, enfin une insistance très marquée pour que la France s'installe au Laos et développe son commerce dans ce pays. A cet égard, il revient, à plusieurs reprises, sur la possibilité de dégager le royaume de Luang-Prabang de l'influence siamoise, et partant anglaise, en utilisant la voie fluviale (Rivière Noire, Nam Hou) pour établir des liens entre Luang-Prabang et Hanoï.

Librement communicables.

Répertoire numérique, Paris, s.d., 1/2 p.  Voir l'instrument de recherche