Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
La fonction de secrétaire d'État « placé auprès du ministre des Affaires étrangères » est apparue en 1947, même si c'est en 1951 qu'est vraiment nommé, au sein du gouvernement, le premier secrétaire d'État aux Affaires étrangères. À partir de cette date, un ou deux secrétaires d'État exercent auprès du ministre.
Secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères de 1968 à 1974, Jean-Noël de Lipkowski (25 décembre 1920-20 septembre 1997) est le fils d'Henri de Lipkowski (1897-1944), aristocrate d'origine polonaise né en Russie, devenu ingénieur (Arts et Métiers et École centrale) et industriel, ancien combattant de la Première Guerre mondiale sous les drapeaux français. Dans l'Entre-deux-guerres, lui et sa femme, Irène Marie (1898-1995), reçoivent à leur domicile parisien les figures importantes de la classe politique de la Troisième République. En 1940, face à l'invasion allemande, ils fondent un mouvement de résistance. Leur fils Jean, étudiant en droit et en sciences politiques, fuit Paris à l'été 1940 et se réfugie à Royan où il entend l'appel du général de Gaulle ; grâce au réseau de son père, il parvient à Londres via Madrid, et entre dans les troupes parachutistes des Forces françaises libres en octobre 1943. En septembre 1944, il est le premier officier français à entrer dans la ville de Lyon libérée.
Sa famille paye un lourd tribut durant la guerre : son frère René meurt au combat en 1944, tandis que ses parents sont déportés ; Henri de Lipkowski ne revient pas du camp de Buchenwald où il meurt en mars 1944, à l'âge de 46 ans. Après la Libération, sa mère Irène témoigne au procès de Nuremberg. Elle reprend le fil de son engagement politique et est élue maire-adjointe d'Orly en 1947 et députée de la Seine de 1951 à 1955 pour le RPF, le parti fondé par le général de Gaulle, dont elle est la seule femme élue. Elle rejoint en 1965 la Charente-Maritime, où elle devient maire de Marennes. Également connue pour son militantisme féministe, elle préside en 1971 la Ligue française pour le droit des femmes, puis de 1973 à 1979 l'Alliance internationale des femmes (AIF/IAW, organisation fondée en 1904).
Jean de Lipkowski devient après-guerre diplomate. Il occupe des postes à l'étranger (Chine, Espagne), puis est nommé en 1954 au cabinet du Résident général à Tunis, qu'il suit en 1955 au Maroc après l'indépendance tunisienne. Il débute sa carrière politique en 1956 avec Pierre Mendès France comme député de Seine-et-Oise, d'abord sous les couleurs du Parti radical puis celles de l'UDSR de François Mitterrand. Parlementaire de la IVe République spécialiste des questions internationales, il s'inquiète aussi de l'avenir des territoires français en Afrique, et soutient en 1958 le retour au pouvoir du général de Gaulle, dans le contexte de la guerre d'Algérie. Gaulliste de gauche, il poursuit son parcours de diplomate à Beyrouth (1959-1961), puis choisit définitivement la politique en demandant sa mise en disponibilité du Quai d'Orsay : il est élu en 1962 député de la Ve République en Charente-Maritime, sous l'étiquette UDR puis UNR, et maire de Royan en 1965.
Il entre en juillet 1968 au gouvernement dirigé par Maurice Couve de Murville comme secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Il occupe ce poste du 12 juillet 1968 au 27 mai 1974, sous les présidences de Charles de Gaulle puis de Georges Pompidou, auprès des ministres des Affaires étrangères Michel Debré (mai 1968-juin 1969), Maurice Schumann (juin 1969-1973) et Michel Jobert (avril 1973-mai 1974).
Il est secrétaire d'État à compétence générale, et doit, à ce titre, assister le ministre de façon permanente voire le suppléer, l'assister dans l'exercice de ses attributions, et exercer des missions qu'il lui délègue. Il a également délégation générale et permanente du ministre pour signer en son nom les actes, à l'exception des décrets. Son cabinet est composé de conseillers techniques, ou de chargés de mission, qui traitent d'affaires au contenu technique marqué et se partagent les problèmes économiques, les affaires sociales, les affaires culturelles et juridiques, les problèmes africains et malgaches, les relations avec le Parlement et les affaires de presse et d'information.
Le dernier portefeuille ministériel attribué à Jean de Lipkowski est celui de ministre de la Coopération, dans le gouvernement de Jacques Chirac et sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, de janvier à août 1976. Après cette date, il retourne en Charente-Maritime où il est réélu député jusqu'en 1997, et maire de Royan jusqu'en 1977, puis pour un dernier mandat de 1983 à 1989. Il meurt à Paris le 20 septembre 1997.
Histoire de la conservation
Fonds clos comportant initialement sept cartons, réduits au nombre de quatre lors du reconditionnement de 2021.
Modalités d'entrées
Versement administratif effectué en août 1981.
Présentation du contenu
Ces chronos de correspondance « Départ » sont composés des copies des réponses envoyées à des courriers reçus par le cabinet (une correspondance « Arrivée » manquante dans le versement). Ces archives traitent de sujets variés concernant la politique étrangère menée par la France au début des années 1970. Elles font référence à certains événements et négociations multilatérales, comme l'indemnisation des biens spoliés durant la Seconde Guerre mondiale, la question de l'extradition de Klaus Barbie de Bolivie, ou le conflit israélo-arabe. Certains chronos témoignent également d'affaires liées à la période coloniale et à la décolonisation, principalement dans les pays du Maghreb.
Cette correspondance ministérielle met aussi en avant les préoccupations que Jean de Lipkowski porte à sa circonscription électorale puisqu'il est maire de Royan de 1965 à 1977 puis de 1983 à 1989. Il est également député de Charente-Maritime durant près de trente ans : il est élu pour la première fois dans la 5e circonscription de décembre 1962 à août 1968, de nouveau de décembre 1971 à janvier 1972, puis réélu d'avril à mai 1973 et d'avril 1978 à avril 1997. Certains sujets propres à ce département comme l'ostréiculture, la pêche et la situation des viticulteurs de cognac sont souvent abordés.
Un nombre conséquent de documents qui composent ces chronos a été rédigé par les membres du cabinet de Jean de Lipkowski, en particulier Jacques Ferraton et René Sebaut (chefs du bureau du cabinet), Arnauld Wapler (directeur de cabinet), Lucien Kalfon (chef de cabinet), André Colin (chargé de mission) et Jacques Humann (conseiller technique).
Les principales typologies documentaires sont celles que l'on retrouve habituellement dans des chronos de cabinets ministériels : à savoir de la correspondance, des notes, des rapports et des bordereaux d'envoi.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Des chronos en doublon ont été éliminés.
Mode de classement
Chronologique.
Conditions d'accès
Selon les dispositions du Code du patrimoine, article L 213-2. Le délai de 50 ans est appliqué pour les documents portant atteinte aux secrets de la défense nationale, aux intérêts fondamentaux de l'État dans la conduite de la politique extérieure, et à la sûreté de l'État.
Conditions d'utilisation
Libres pour les archives librement communicables.
Langue des unités documentaires
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