André Lewin (1934-2012) a eu une brillante carrière de diplomate, d'enseignant, d'historien et d'homme engagé. A sa sortie de l'E.N.A., il intègre l'administration centrale du Ministère des Affaires étrangères. Il est rapidement nommé chef du cabinet d'André Bettencourt puis rejoint l'O.N.U. à New York. Porte-parole du secrétaire général, Kurt Waldheim, il joue un rôle de premier plan dans la normalisation des relations avec le président guinéen Sékou Touré et le règlement pacifique de la Marche verte, au Maroc, en 1975. Ambassadeur de France en Guinée, en Autriche, en Inde puis au Sénégal, il suit particulièrement la situation de la Casamance. Après la cessation de ses fonctions officielles, il reste actif sur la scène internationale, s'intéressant à la Guinée, bien sûr, mais plus généralement aussi à la politique africaine et à tout ce qui touche les organisations internationales, en premier lieu l'O.N.U., et la coopération. Il s'engage aussi dans la vie associative et dans la recherche, multipliant les activités d'enseignement et les publications.

Don de la famille Lewin, entre 2013 et 2017.

Les archives d'André Lewin sont partagées en trois ensembles de taille égale. Un premier tiers concerne ses fonctions diplomatiques, un deuxième, ses activités privées, le dernier, sa documentation. Chaque ensemble est classé chronologiquement, sauf la documentation, présentée de façon thématique en fonction de ses grands centres d'intérêt.

La diversité et l'abondance du fonds en fait une source de premier choix pour l'étude de l'Afrique contemporaine et notamment de la Guinée. On y trouve de nombreux témoignages de première main sur Sékou Touré. Spécialiste reconnu de l'histoire de ce pays, André Lewin était d'ailleurs régulièrement consulté sur ce sujet. En revanche, les archives concernant ses fonctions d'ambassadeur de France en Inde et en Autriche sont nettement moins riches.

Communicables selon les modalités du Code du patrimoine.

Les articles 326PAAP/39 et 51 correspondant à la correspondance personnelle d'André Lewin sont communicables avec l'autorisation de ses ayants-droits.

Répertoire numérique détaillé par Françoise Aujogue et Jonathan Maître avec la collaboration de  Jean-Philippe Dumas, La Courneuve, mars 2017, 25 p. Voir l'inventaire

Parmi les sources conservées au Centre des archives du ministère des Affaires étrangères à La Courneuve, on consultera les séries de la direction des Nations Unies et des organisations internationales, celles des directions géographiques ainsi que les archives orales, notamment celles d'André Lewin. Au centre des Archives diplomatiques de Nantes, on se reportera aux archives des ambassades dirigées par André Lewin.

Aux Archives nationales à Pierrefitte, quelques fonds méritent l'attention, notamment la série AG, Papiers des chefs de l'État, à l'exemple du fonds Foccart et des archives du secrétariat général des Affaires africaines et malgaches et de la Communauté (AG/5(F)/1- AG/5(F)/4155).

Les questions africaines attirent de nombreux spécialistes, depuis Jean Suret-Canale (La Guinée dans le système colonial, 1960 ; Afrique Noire occidentale et française, I-III, 1968-1971), avec qui André Lewin a entretenu une correspondance, Yves Person (Relire Yves Person : l'État-nation face à la libération des peuples africains, 2015), Elikia M'Bokolo (Afrique noire. Histoire et civilisations. Du XIXe siècle à nos jours, 2004) jusqu'à, plus récemment, Jean-Pierre Bat (Le syndrome Foccart : la politique française en Afrique, de 1959 à nos jours, 2012 ; La fabrique des « Barbouzes », 2015 ).

Il faut aussi noter que la bibliothèque d'André Lewin, composée de plusieurs centaines d'ouvrages, a été donnée aux Affaires étrangères, ainsi que de nombreuses revues et bulletins, parmi lesquels : La Lettre du Centre d'information et de documentation de l'Inde francophone ; Le Bulletin de la chambre de commerce et d'industrie franco-indienne, Le Bulletin de l'association France-Union indienne ; Le Trait-d'Union, organe de l'amitié franco-indienne ; Horoya, quotidien d'information du Parti-État de Guinée ; ou encore Le Soleil, le grand quotidien sénégalais.

 Enfin, il ne faut pas négliger les très nombreux manuscrits, mémoire et articles conservés dans le fonds d'archives lui-même.