André Travert est né à Nantes (Loire-Atlantique) le 24 mars 1921. Il est fils unique d'Andrée Lucienne Simonnet, sans profession, et de Paul Auguste Joseph Travert, contrôleur des contributions directes. De son enfance, l'histoire familiale retient que sa grand-mère, dont il était proche, lui a donné le goût des courses hippiques ou plus précisément du turf. Cavalier émérite, André Travert, devenu diplomate, ne cessera de monter dans des compétitions de gentlemens-riders au grand dam de ses supérieurs. Etudiant lorsque la guerre éclate, il s'était engagé dans la Résistance et était membre de l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) du 1er janvier 1943 au 20 août 1944. D'abord affecté à l'État-Major central de l'ORA à Paris, pendant 6 mois, il fut détaché à l'État-Major de la région F.F.I. P2 sous les ordres du colonel de Chezelles à partir de mai 1944. Il est cité à l'ordre de la division le 10 juillet 1945.

C'est une reproduction d'une œuvre du peintre chinois Dai Jin (XVe siècle) découverte adolescent qui serait à l'origine de ce qu'André Travert a écrit avoir été « une inclinaison impérieuse vers une civilisation que rien ne me destinait à approcher ». En décembre 1945, après des études de chinois aux Langues'O, ancien élève de Paul Demieville, il entre aux Affaires étrangères ayant réussi le concours de secrétaire d'Extrême-Orient ; il n'a pas 25 ans. Il est également licencié en lettres (Morale-Sociologie), ancien élève de l'École du Louvre, arts asiatiques (18 novembre 1943) et bachelier en droit (5 février 1945).

Affecté à l'ambassade de France en Chine, alors à Tchoungking, il fait ses premières armes en juin 1946, à Nankin où l'ambassade vient d'être transférée. En 1949, il est détaché à la délégation de l'ambassade à Canton où il rédige ses premiers rapports politiques. En octobre 1949, à la suite de la proclamation de la République populaire de Chine, la majorité du personnel diplomatique et consulaire français quitte la Chine et André Travert est envoyé au consulat de Hong Kong qui devient un poste d'observation particulièrement important. Durant 10 ans, il va dépouiller la presse chinoise et, ce faisant, devenir un excellent connaisseur du régime communiste. En 1951, il épouse Hsiou-Ching Kouei, originaire de Nankin, un mariage qui renforce encore, si besoin était, ce lien avec un pays qu'il voit se transformer non sans quelque tristesse. En 1959 il rejoint la direction d'Asie-Océanie où il se signale par la rédaction d'un demandé par Pierre Millet, chargé des affaires d'Asie-Océanie, sur « la première décade de la République Populaire de Chine, 1949-1959 ». En avril 1960, il sollicitera du Département, l'autorisation de publier son étude à la Documentation française dans la collection « Articles et Documents », qui sera publiée à La Documentation Française.

Sa carrière diplomatique l'entraîne ensuite au Japon (consul à Kobé entre 1965 et 1968, puis conseiller d'ambassade à Tokyo entre 1968 et 1972), à New-York (conseiller d'ambassade à la Mission permanente de la France auprès des Nations unies de 1972 à 1976). Il retrouve l'Extrême-Orient en 1976, nommé conseiller d'ambassade à Jakarta en Indonésie de 1976 à 1978. En mai 1982, après quatre années en Malaisie, où il est ambassadeur, il revient à Hong Kong, à sa demande, pour y diriger le consulat général. Enfin il sera à l'initiative de la création du à Taïwan ; passionné d'opéra chinois et fin connaissseur de l'opéra de Pékin, il était le président de l'association des amis de l'opéra de Pékin, fondée en 1991 et dont le siège social se trouvait au domicile d'André Travert.

André Travert est décédé en 1993. Ses archives, essentiellement composées de documentation papier, de photographies et de bandes magnétiques, ont été conservées dans une pièce aménagée dans le sous-sol de l'immeuble où se trouvait son appartement, 10 place Adolphe Max dans le 9e arrondissement de Paris, jusqu'à leur remise aux Archives diplomatiques.

Don des trois enfants d'André Travert (entrée du 21 juillet 2009).

Librement communicable.

Soumises à autorisation.

Répertoire numérique détaillé dactylographié par Xiaoli Niu, vacataire, pour la partie en chinois et Mélanie Ollivier, vacataire, pour la partie en japonais, sous la direction de Françoise Aujogue, chargée d'études documentaires principale, Ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, décembre 2015, 70 p. : voir l'instrument de recherche.

Aux Archives diplomatiques, Centre de La Courneuve :

• Dossier de carrière, Personnel, 4e série, 1553.

• Personnel, Bureau des concours, 1715-1947, carton 208bis. Composition de culture générale rédigée par André Travert dans le cadre des épreuves du concours de Secrétaire d'Extrême-Orient, 20 novembre 1945.

• Personnel, dossiers généraux, 1833-1973, carton 345.

• Direction Asie-Océanie, Chine, 1944-1967 (119QO).

• Direction Asie-Océanie, Hong Kong, 1944-1967 (126QO). Voir notamment les revues de presse hongkongaise et chinoise, volumes 18 à 22 et 37 à 39.

• Direction Asie-Océanie, Japon, 1968-1972 (131QO).

• Direction des Nations-Unies, 1970-1973 (499INVA). Voir notamment les volumes 1205 et 1206 consacrés à la Chine.

• Direction Asie-Océanie, Indonésie, 1973-1980 (207INVA/2285-2316).

• Direction Asie-Océanie, Malaisie, 1980-1986 (2882TOPO/3270-3284).

• Direction Asie-Océanie, Taïwan, 1980-1986 (2882TOPO/3429-3436).

• Direction Asie-Océanie, Hong Kong, 1980-1986 (2882TOPO/3056-3063).

• Direction Asie-Océanie, Taïwan, 1980-1986 (2882TOPO/3429-3436).

• Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques (DGRCST), Coordination géographique, 1970-1990, Taïwan (197ORV/245-247). Avec notamment des dossiers sur l'Association Française pour le développement culturel et scientifique en Asie dont André Travert fut secrétaire général (AFDCSA).

• Fonds iconographique, voir la Base « Images » du Ministère des Affaires étrangères et du développement international où sont progressivement mises en ligne les photographies prises par André Travert lors de ses missions et voyages.

Au musée Guimet à Paris :

• Un ensemble de disques d'opéras chinois et japonais remis au musée par les enfants d'André Travert.

Ecrits d'André Travert :

« La première décade de la République Populaire de Chine, 1949-1959 », La Documentation Française

Chine deux fois perdue, par Marc Taveilly (pseudonyme d'André Travert), Julliard, 1963, 243 p.

Sur André Travert :

Christian Ramage, « André Travert un diplomate amoureux de la Chine et de Hong Kong » in Orients, octobre 2010, pp.71-74.

Ouvrages généraux :

Le temps de soupçon : les relations franco-chinoises 1949-1955 par Qu Xing, éditions You-Feng, Chine, décembre 2005, 520 p.

Une vie pour la Chine, Mémoires, 1937-1989 par Jacques Guillermaz, Robert Laffont, 1989, 451 p.

Les relations franco-chinoises au vingtième siècle et leurs antécédents, études recueillies par Laurent Cesari et Denis Varaschin, Artois Presses Université, 2003, 290 p.