Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
La Cellule Environnement du ministère des Affaires étrangères se constitue de manière empirique au sein du Quai d'Orsay à partir d'avril 1970, devant la multiplication des conférences et initiatives internationales dans le domaine de l'environnement, qui s'impose comme l'un des aspects fondamentaux des relations internationales. Le Secrétariat général envisage donc la constitution d'une cellule permanente consacrée à l'environnement au sein du Département, qui serait en charge de l'élaboration de la politique environnementale internationale de la France, et l'interlocuteur unique pour l'extérieur, tout en coordonnant cette politique avec les initiatives déjà prises par les autres ministères concernés par les questions de protection de l'environnement et du cadre de vie. Cette « Cellule Environnement » est d'abord envisagée comme une unité commune au service de Coopération économique (au sein de la direction des Affaires économiques et financières) et au service des Affaires scientifiques (Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques). Mais d'autres directions du Quai d'Orsay manifestent rapidement leur intérêt pour les travaux de la cellule, notamment la direction des Nations Unies et des organisations Internationales (NUOI). Sur proposition du Secrétaire général Hervé Alphand, c'est Olivier Manet, ministre plénipotentiaire de 1ère classe, qui est nommé porte-parole de la Cellule Environnement, sous le patronat des directions impliquées, avec le statut de chargé de mission auprès du Secrétariat général. Il est chargé de la coordination d'ensemble et préside les réunions interservices, tandis que le secrétariat des travaux menés par cette nouvelle entité au sein du Quai d'Orsay, est confié à Régis de Belenet, des Affaires scientifiques.
Olivier Manet, ministre plénipotentiaire de 2e classe, est alors un diplomate en fin de carrière tout récemment (juillet 1970) transféré au Secrétariat général depuis l'État-Major général de la défense nationale, et sans attache particulière à l'action environnementale. Né en 1910, licencié en droit et diplômé d'HEC avant la Seconde Guerre mondiale, il a débuté son parcours aux Affaires étrangères en 1934, en tant qu'adjoint aux affaires financières de l'ambassade de France à Londres, où il reste quatre ans. Démobilisé en 1940, il rejoint la résidence générale au Maroc, puis l'ambassade à Berne. Intégré aux cadres du Quai d'Orsay en avril 1945, il va alors alterner entre les postes à l'étranger (à New York auprès de la commission des Nations Unies pour la Corée, 1947-1948 ; à La Haye, 1948-1952 ; et à Washington, 1956-1961), et dans les administrations centrales des Affaires étrangères (Direction politique, 1945 ; Protocole, 1945-1947 ; cabinet du ministre, 1958), de la Défense (cabinet du ministre, 1952-1955), et des Affaires marocaines et tunisiennes (1955-1956). Détaché auprès de l'État-Major général en 1962, il est rappelé par le Secrétariat général du Quai d'Orsay en 1970 pour prendre en charge la nouvelle « Cellule Environnement », qui sera sa dernière affectation avant son départ à la retraite en décembre 1974. En tant que diplomate et porte-parole de cette nouvelle structure, Olivier Manet assiste aux rencontres bilatérales et multilatérales consacrées aux questions de protection de l'environnement, ainsi qu'aux sessions organisées par les organisations internationales dédiées à ces sujets (PNUE, CDSM, Comité de l'Environnement de l'OCDE&). À ce titre, il dirige également durant son mandat les délégations françaises aux grandes conférences multilatérales de l'environnement, comme la Conférence des Nations Unies à Stockholm en juin 1972.
Jacques Fesquet succède à Olivier Manet à la tête de la Cellule Environnement à partir du 2 janvier 1975. Né en 1921, licencié en droit, diplômé de l'École des Sciences politiques et diplômé en japonais de l'École nationale des langues orientales, il a rejoint les Forces françaises combattantes (FFC) du général de Gaulle en décembre 1943. Après la guerre, il intègre en novembre 1945 les Affaires étrangères, à la direction d'Asie-Océanie, pour repartir deux ans plus tard au Japon au consulat de France à Yokohama (1947-1951). Comme Olivier Manet, il va ensuite effectuer sa carrière à l'administration centrale du Quai d'Orsay, à Paris : direction des Affaires économiques (1951-1954), cabinet du ministre (1956-1957), service des Affaires marocaines et tunisiennes (1957-1960, après avoir été quelques mois chef de cabinet du ministre chargé de ces questions), de nouveau Asie-Océanie (1960-1966), puis direction d'Amérique (1966-1970) ; avant de devenir en 1970 sous-directeur de la Direction générale des Affaires politiques, au grade de conseiller des Affaires étrangères de 1ère classe. Lorsqu'il rejoint la Cellule Environnement en janvier 1975, à la suite d'Olivier Manet, Jacques Fesquet conserve les mêmes attributions de coordination de l'action environnementale que son prédécesseur, et doit composer avec l'action du ministère délégué chargé de la Protection de la nature et de l'Environnement, créé en janvier 1971, dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, et rattaché directement au Premier ministre. À la tête des délégations françaises aux conférences des Nations Unies sur l'environnement, qui connaissent un développement de grande envergure durant la période 1974-1978 (conférence sur l'habitat humain à Vancouver en 1976, sur l'eau à Mar del Plata en 1977), c'est en cette qualité qu'on lui transmet les instructions ministérielles pour représenter la France à ces discussions multilatérales. Jacques Fesquet dirige également les délégations envoyées aux sessions des organisations internationales environnementales. En tant que témoin et participant à la plupart des négociations internationales de cette période, la Cellule Environnement devient alors une interlocutrice privilégiée, à la fois pour les fonctionnaires des ministères français œuvrant sur toutes les questions de protection de l'environnement et des milieux naturels, mais également pour l'extérieur, consciente des enjeux politiques et techniques de ces questions qui mobilisent de plus en plus associations, militants et opinions publiques des années 1970.
En 1978, Jacques Fesquet quitte ses fonctions auprès du Secrétariat général du Quai d'Orsay, et devient ambassadeur de France à Oulan-Bator, en Mongolie (1978-1982), puis à Saint-Domingue en République dominicaine (1982-1986).
Histoire de la conservation
Ce fonds de dossiers est entré aux Archives diplomatiques avec des états de versement dactylographiés, en deux versements distincts : le premier en mai 1977, qui réunissait les dossiers produits par Olivier Manet de 1970 à 1974 ; le second, en mai 1986, ceux de Jacques Fesquet pour la période 1974-1978. Ces deux ensembles de dossiers, conservés à l'origine dans 42 cartons, ont été entièrement reclassés, reconditionnés et inventoriés par Benjamin Karneff, vacataire, de décembre 2022 à janvier 2023, sous la direction d'Emmanuelle Jouineau, archiviste et responsable des fonds du Secrétariat général du Quai d'Orsay à la direction des Archives.
Modalités d'entrées
Versement administratif entré aux Archives diplomatiques en deux étapes : en mai 1977, puis en mai 1986.
Présentation du contenu
Ce fonds constitué de 141 articles (volumes) est divisé en 2 parties, correspondant aux dossiers d'Olivier Manet puis ceux de Jacques Fesquet :
articles 1-54 : Dossiers d'Olivier Manet, 1970-1974
55-139 : Dossiers de Jacques Fesquet, 1974-1978
Mode de classement
Thématique et chronologique.
Conditions d'accès
Selon les dispositions du Code du patrimoine, article L 213-2. Le délai de 50 ans est appliqué pour les documents portant atteinte au secret de la défense nationale, aux intérêts fondamentaux de l'État dans la conduite de la politique extérieure, à la sûreté de l'État, à la sécurité publique, à la sécurité des personnes, et à la protection de la vie privée.
Conditions d'utilisation
La reproduction est libre pour les documents communicables dans les conditions prévues par le règlement de la salle de lecture.
Langue des unités documentaires
Autre instrument de recherche
Documents en relation
Voir aux Archives diplomatiques les fonds suivants :
Notes
Les 141 articles (dossiers reconditionnés en volume) de ce fonds 490QO sont numérotés de 1 à 139. Deux articles sont numérotés « bis » : le 64bis et le 79bis.
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