PIAT, Emile

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Emile PIAT (1858 - ?)

Cote/Cotes extrêmes

457PAAP (Cote de commande)

Date

1899-1919

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

52 articles, soit 3,4 ml.

Origine

PIAT, Emile

Biographie ou Histoire

Emile Piat naît à Constantinople le 29 mai 1858 de parents français. Il est encore très jeune lorsque la famille s'installe à Beyrouth, où son père exerce la profession d'avocat. Le 15 janvier 1879, il est nommé commis de chancellerie à Smyrne (Turquie). Pendant plusieurs années, il poursuit une carrière consulaire au Levant (Smyrne, Tunis, Tripoli de Barbarie, Zanzibar, Tanger). Admis au drogmanat en 1883, il parle arabe, turc, italien et espagnol.

En 1898, Piat demande à rentrer en France car il est malade. A l'issue de son congé, en 1899, il est chargé d'établir au Département le service de la presse musulmane qui y fonctionnait pour la première fois. Il reste à Paris dans ces fonctions jusqu'en 1910 (rattaché à la sous-direction du Levant en décembre 1908).

En février 1910, Piat devient consul général de France à Damas, poste qu'il doit quitter en octobre 1911 pour raisons de santé. En 1913, guéri, il cherche à reprendre du service et à revenir à Damas, justifiant de ses liens avec le patriarche melchite d'Antioche, avec la famille de l'émir Abd-el-Kader& Cependant Piat est nommé à Paris, secrétaire-interprète pour les langues orientales attaché au cabinet du ministre (février 1914).

A cette époque, Pierre de Margerie, sous-directeur d'Europe, Afrique et Orient, écrit de lui : « M Piat s'occupe toujours des affaires de Damas via le biais de ses anciennes relations. On lui demande de ne plus en tenir compte et de simplement transmettre les informations qu'il aurait. Il est en mission à Paris même et touche de l'argent pour des travaux spéciaux. »

En septembre 1914 il est chargé  du service d'assistance et de surveillance des troupes musulmanes en France. Dans ces fonctions, il s'efforce notamment d'adoucir le sort des blessés musulmans, leur faisant distribuer café et cigarettes, s'assurant qu'ils reçoivent des cours de langue française et de leçons de choses (agriculture et projection de films instructifs)&

Il est admis à la retraite le 31 décembre 1918[1].

 

[1]. Biographie établie par Françoise Watel le 27 octobre 2008 à partir du dossier de carrière conservé dans la série Personnel, 2e série, dossier Emile Piat (n°1205).

 

Histoire de la conservation

Les archives d'Emile Piat ont fait l'objet d'un premier traitement en 2008, sous la direction de Françoise Watel, puis d'un reclassement en 2017.

Présentation du contenu

Le fonds Piat comprend presque exclusivement des archives publiques, qu'Emile Piat a conservées par devers lui à la fin de ses fonctions. Son intérêt est de tout premier ordre : il témoigne de la prise en compte par le Quai d'Orsay de la question musulmane à la fin du XIXe siècle.

 Avertie dès les années 1880 par ses mésaventures en Egypte du poids de l'élément religieux au Levant, mais aussi en Algérie, en Tunisie puis au Maroc, la diplomatie française suit avec attention l'évolution de la question musulmane. Elle réalise un important travail de renseignement avec les postes, qui lui adressent des exemplaires des journaux qu'elle traduit et analyse, mais aussi avec le ministère des Colonies. Cette tâche s'accompagne d'actions de propagande, dans le but de contrôler la presse et de s'opposer aux libellistes critiques de la France, en particulier en Egypte.

 Pendant la Première guerre mondiale, la diplomatie mène une action particulière en direction des troupes coloniales, engagées en première ligne dans le conflit. Le Quai d'Orsay met beaucoup de soin à montrer que celles-ci sont traitées à l'égal de celles de métropole. Il met en avant la qualité des hôpitaux militaires et prend différentes mesures pour le confort des troupes, notamment l'envoi de tabac, de couscous, ou encore l'édition, avec le concours du service photographique et cinématographique des armées, de cartes postales légendées en arabe que les blessés envoient à leur famille pour les rassurer sur leur sort.

 A travers l'action de l'administration, notamment les règlements édictés, par exemple sur le jeûne du ramadan ou la consommation d'alcool, mais aussi les constructions de mosquées, s'esquisse une véritable politique à l'égard de l'islam, appelée à se développer après l'armistice de 1918.

Conditions d'accès

Libres

Conditions d'utilisation

Libres

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique détaillé par Arnaud Di Meo, sous la direction de Jean-Philippe Dumas, conservateur en chef du patrimoine, La Courneuve, mars 2018, 10 p. : Voir l'inventaire

Existence et lieu de conservation des originaux

Les archives relatives aux questions musulmanes sont conservées pour la période qui précède la Première Guerre mondiale dans la correspondance politique et commerciale, nouvelle série, puis, pour la Guerre, dans la série Guerre 1914-1918.

Pour la période suivante, il faut consulter notamment les séries relatives au mandat français en série et au Liban à La Courneuve (série E-Levant) mais aussi, à Nantes, le fonds du mandat proprement dit et ceux des protectorats en Tunisie et au Maroc.

Ces séries peuvent être complétées par les archives personnelles, conservées à La Courneuve dans la série des Papiers d'agents-Archives privées, notamment celles d'Henri Gouraud et d'Henri Ponsot, pour lesquels des ensembles volumineux ont été remis.

 

Mots clés producteurs