Marius Victor Ernest Dumas naît le 31 mai 1865 à Corps (Isère). Après des études au lycée de Grenoble, il obtient une licence en droit à la faculté de droit de Paris en 1888 puis est diplômé de l'École libre des sciences politiques en 1889.
Il entre au service du protectorat français en Tunisie en avril 1895, comme rédacteur au secrétariat général du Gouvernement tunisien à Tunis, jusqu'à son affectation comme contrôleur civil suppléant à Gafsa (poste créé) par arrêté du 1er août 1895. Il exerce ensuite les fonctions de contrôleur civil et vice-consul de France dans plusieurs circonscriptions :
-    contrôleur civil suppléant à Sousse (en remplacement de M. Luret) par arrêté du 5 avril 1897,
-    chef de l'annexe de Tozeur (en remplacement de M. Masselot) par arrêté du 30 mars 1900,
-    faisant fonction de contrôleur civil et vice-consul de France à Gabès (en remplacement de M. Prat) par arrêté du 27 juin 1904,
-    faisant fonction de contrôleur civil et vice-consul de France à Grombalia (en remplacement de M. Destailleur) par arrêté du 23 décembre 1904 (il est nommé contrôleur civil en Tunisie par décret du 6 mars 1906),
-    contrôleur civil faisant fonction de vice-consul de France à Sousse (en remplacement de M. de Dianous de La Perrotine) par arrêté du 23 avril 1908,
-    contrôleur civil et vice-consul de France à Tunis (en remplacement de M. Serres) par arrêté du 1er février 1920 (en janvier 1920, le nouveau secrétaire général du Gouvernement tunisien, Gabriel Puaux, lui a proposé le poste de secrétaire général adjoint, qu'il a refusé en raison de sa santé et de son souhait de quitter prochainement l'administration).

V. Dumas prend sa retraite au 1er janvier 1921 et se retire à Corps. Il décède à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) le 16 mai 1949.

Documents revendiqués en vente publique (De Baecque et associés, Lyon, 15 mai 2018, lot n°125) ; provenance antérieure inconnue.

Dossier 1 : papiers de fonctions regroupés dans une chemise intitulée « Notes » (1899-1920)

- « Personnel indigène, affaires indigènes » : correspondance avec la Résidence générale et le secrétariat général du Gouvernement tunisien (transmission de renseignements politiques ou sur des individus, plainte au sujet de l'interprète du contrôle civil de Sousse, projet d'agrandissement des bâtiments qui abritent le contrôle civil de Sousse), notes manuscrites, brouillons de discours (mort du caïd de Sousse Si Bechir Ifar, installation du nouveau caïd Abdelgelil Zaouche), 2 plans grand format (« Contrôle civil de Sousse. Plan des terrasses » et « Plan du lotissement de l'Enchir Bou-Ficha (parcelles de 10 hectares) »), carnet répertoire avec les noms et fonctions de différentes personnalités tunisiennes (1910-1920).
- Correspondance avec la Résidence générale (tournées du contrôleur civil de Sousse dans sa circonscription, projet de constitution d'un fichier de police par le contrôleur civil de Sousse, rapport sur le fonctionnement du contrôle civil de Sousse) (1899-1907).

Dossier 2 : papiers de fonctions (1910-1920)

- Correspondance diverse (convocations à des réunions, correspondance avec des consulats étrangers) (1910, 1918-1920).

À noter : extrait du journal Le Sahel. Organe hebdomadaire du Centre tunisien, fondé en 1889 (21e série, n°80, 12 novembre 1910).

- Œuvres de guerre : correspondance, 2 programmes illustrés (soirée artistique et littéraire de l'Association des anciennes élèves de l'école primaire supérieure de Sousse donnée au profit de l'hôpital de la Croix-Rouge, 19 juin 1915, [avec peinture à l'aquarelle sur la couverture] ; grande soirée de bienfaisance organisée par l'Union des femmes de France (comité de Sousse), 13 avril 1918) (1915-1920).

Dossier 3 : papiers personnels (1884-1925)

- Études, carrière : cartes d'étudiant, extrait d'état civil, ampliations d'arrêtés et de décret, correspondance, Journal officiel tunisien (1884-1920)

- Recommandations (pour la carrière et surtout pour l'obtention de la Légion d'honneur en 1920) (1901-1921).

Correspondance reçue de :

Émile Boutmy, directeur de l'École libre des sciences politiques (1872-1906), 1901-1903 (indirect)
Stephen Pichon, Résident général de France en Tunisie (1900-1907), 1903-1904
Gabriel Alapetite, Résident général de France en Tunisie (1907-1917), 1919-1920
Paul-Eugène Dutasta, secrétaire général adjoint du Gouvernement tunisien (1905-1911) puis secrétaire général de la Conférence de la Paix (1919-1920), 1919-1920 ( ?)
Gabriel Puaux, chef du cabinet du Résident général (1907-1914) puis secrétaire général du Gouvernement tunisien (1919-1922), 1920-1921
Gustave Rivet, sénateur de l'Isère (1903-1924), [1920]
Etienne Flandin, sénateur des Établissements français de l'Inde (1909-1922) puis Résident général de France en Tunisie (1918-1920), 1920 ( ?)

- Notes manuscrites (sur la météo à Corps en 1924-1925) [1924-1925].

Signalons une autre note en écriture minuscule et très abrégée, rédigée sur un petit bout de papier qui porte au verso la date de 1924, qui dresse un portrait peu amène de Bernard Roy, secrétaire général du Gouvernement tunisien de 1889 à sa mort en 1919, que V. Dumas côtoya brièvement à ses débuts comme rédacteur au secrétariat général en 1895 : « Le p[ère] Roy était. 1-Le Gouvernement tunisien. Esprit fin, roublard [...]. 2-Ses adjoints qui se montraient aptes à les [i.e. les affaires tunisiennes] saisir. Il n'apprenait rien aux jeunes qui venaient débuter, les mettant dans un bureau, leur faisant envoyer tantôt un dossier avec une lettre à faire sans indication, tantôt un autre. Il s'amusait à refaire ensuite le brouillon [...] et sans le leur communiquer l'envoyait à l'expédition. »

Conservation intégrale des documents remis.

Fonds vraisemblablement clos mais évidemment incomplet. Notons que cet ensemble ne recouvre pas la totalité des documents décrits au catalogue de la vente du 15 mai 2018, une partie des documents de nature privée n'ayant pas fait l'objet de la revendication. Le catalogue mentionnait ainsi des diplômes de V. Dumas (bachelier 1884, bachelier en droit 1886, licencié en droit 1888, diplômé des sciences politiques 1889) et des décorations françaises (officier du Mérite agricole 1911) et étrangères (officier de l'Étoile noire du Bénin 1899 ; officier de l'Ordre royal de Wasa 1906 ; officier de l'Ordre du Cambodge 1912 ; officier 1898, commandeur 1907, grand officier 1914 puis grand cordon 1920 du Nichan Iftikhar ; Ordre du Ouissam alaouite 1920).

Lors de leur entrée, les documents étaient répartis en trois dossiers, qu'on a plus ou moins conservés en redistribuant toutefois les pièces selon une logique thématique et chronologique. Notons que certaines pièces ainsi qu'une chemise portent des cotes se référant au plan de classement ancien du contrôle civil de Sousse (par exemple, la chemise « Notes » qui constitue le dossier 1 est un remploi d'une chemise à l'origine cotée « 1/23-Actes judiciaires »). Un classement chronologique par postes occupés n'était par ailleurs pas pertinent car plusieurs pièces ne sont pas datées.

Ce petit ensemble se compose essentiellement de papiers de fonctions (dossiers 1 et 2), produits et reçus pour la plus grande partie dans les postes de Sousse et de Tunis (1908-1920).
Le troisième dossier regroupe des papiers personnels relatifs aux études et à la carrière de V. Dumas, ainsi que quelques notes personnelles postérieures à son départ en retraite.

Accès libre.

La reproduction est libre sous réserve du règlement de la salle de lecture.

Documents en bon état ; 2 plans de grand format dont un sur toile à mettre à plat.

Saisie directe au format XML EAD en mai 2018 par Bérangère Fourquaux, conservateur en chef du patrimoine.

Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve :

Les dossiers de carrière du personnel du protectorat français en Tunisie sont conservés dans la sous-série 6ACN/1.

Centre des Archives diplomatiques de Nantes :

- Les dossiers du et sur le contrôle civil Sousse sont à chercher dans le fonds du protectorat français en Tunisie (série TU).

La série de dossiers du personnel, cotée 1TU/180, ne comporte pas de dossier au nom de V. Dumas.

- Le fonds de la Société de prévoyance des fonctionnaires et employés tunisiens (SPFET), coté 6ACN/2, ne comporte pas de dossier au nom de V. Dumas, qui y était pourtant affilié comme en atteste un document conservé dans le dossier 3.