François Auguste Armand Nisard naît à Paris le 13 mai 1841. Il est le fils de l'universitaire Jean Marie Nicolas Auguste Nisard, et le neveu de l'écrivain, Désiré Nisard. Sa mère, Jeanne Pauline, est née Bertrand. Il entre au Ministère des Affaires étrangères le 6 juin 1864 comme attaché non rémunéré à la Direction politique (contentieux). Il est titulaire d'une licence en droit obtenue le 29 décembre 1863. Cinq ans plus tard, il est rémunéré mais doit cependant patienter jusqu'au mois de juillet 1874 pour être enfin rédacteur. Début août 1881, il rejoint la direction politique, affecté à la sous-direction du Nord. En janvier 1886 il devient le premier sous-directeur chargé des états placés sous le protectorat de la France, ces derniers venant d'être rattachés au ministère des Affaires étrangères. Le 19 octobre 1889 il est nommé Directeur des affaires politiques et du contentieux. Il devient membre du Comité consultatif des Consulats à la suite d'un décret du 17 juin 1890. Le 18 octobre 1892 il est nommé Conseiller d'Etat en service extraordinaire en remplacement de M. Clavery.

Un article publié dans Le journal illustré du 8 janvier 1899 se montre on ne peut plus élogieux à son endroit et le dépeint comme le diplomate « qui connaît le mieux l'échiquier des questions internationales » possédant par ailleurs une plume « châtiée » maitrisant « à merveille l'art des nuances, sans rien donner à la facilité et à l'improvisation ». Pressenti pour remplacer M. Clavery à Berne, les ambitions électorales d'Eugène Poubelle vont venir contrecarrer sa carrière. En décembre 1898, il est nommé Ambassadeur près le Saint-Siège, remplaçant ainsi son collègue, ancien préfet de la Seine.

En novembre 1902 Armand Nisard sollicite du ministre Delcassé l'autorisation administrative prévue par le décret du 19 avril 1894, d'épouser la comtesse de Perchenstein, sœur de Nicolas de Bénardaky, conseiller d'Etat de Russie, et de la comtesse Véra de Talleyrand-Périgord. La comtesse de Perchenstein, a été mariée au vicomte Desmaret de Biesme. Un an après son mariage il est, sur sa demande, autorisé à faire valoir ses droits à retraite à compter du 1er janvier 1905. Dans le même temps Delcassé lui fait obtenir l'élévation à la dignité de grand-officier de la Légion d'honneur. Ses insignes lui seront remises par le baron Alphonse de Courcel.  

Armand Nisard meurt à son domicile du 166, rue du faubourg Saint-Honoré à Paris le 18 octobre 1825.

Le procès-verbal établi par la direction des Archives le 17 août 1926 fait état d'une indication donnée par Mme Nisard le 27 octobre 1925, date de levée des scellés apposés au domicile du couple après le décès d'Armand Nisard. La veuve du diplomate a fait connaître que son mari avait, de son vivant, donné des instructions pour que ses papiers personnels fussent détruits, à l'exception de ceux qui pourraient avoir un intérêt diplomatique. Il semble bien que très peu de papiers entrent dans cette dernière catégorie.

Après le décès d'Armand Nisard survenu le 18 octobre 1925 à Paris et en vertu de l'arrêté du 7 août 1911, le Ministre des Affaires étrangères fait apposer les scellés à son domicile parisien, au 166 faubourg Saint-Honoré. Monsieur Rigault, sous-chef des archives, représentant du ministère lors de la levée des scellés ne trouve aucun document susceptible d'intéresser l'Etat français, toutefois, Mme Nisard, la veuve du diplomate, indique alors qu'il est possible que quelques papiers se trouvent dans sa villa de Florence. Au printemps suivant, le consul de France à Florence, M. Colonna Cesari, rend visite à Mme Nisard et prélève quelques documents parmi la correspondance privée et personnelle examinée alors. Il les adresse au Département le 28 juillet 1926. Ce sont ces quelques pièces qui forment le volume des papiers Armand Nisard, ce que corrobore une mention manuscrite sur l'enveloppe contenant les papiers (182FPAAP/1, f° 101).

Le fonds est très modeste, un volume seulement. Les documents, des lettres reçues par Armand Nisard, se rapportent principalement aux affaires d'Afrique (Madagascar, Soudan, Egypte, etc.) et d'Asie (Annam, Tonkin et Chine). Il faut y ajouter les 3 lettres échangées entre M. Nisard et M. Delcassé (ffos 89-95). Les chercheurs trouveront dans cette correspondance des exemples des luttes d'influence qui s'exercent en divers points du globe, à la fin du XIXe siècle, entre les Puissances coloniales, et en particulier entre la France et la Grande-Bretagne.
 

Toutes les pièces constitutives du fonds ont été numérotées à une date non connue sans qu'un inventaire en ait été dressé alors. L'inventaire a été établi en 2014.

Inventaire analytique par Françoise Aujogue et Christophe Rambur, La Courneuve, août 2014, 8 p. Voir l' instrument de recherche