Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Mots clés lieux
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Origine
Modalités d'entrées
Versement administratif, mars 1982 (entrée n° 1928INVA n°s 3365 à 3398)
Présentation du contenu
Cette sous-série présente l'ensemble des dossiers qui ont été constitués par la Direction Europe entre janvier 1971 et juin 1976. Cette documentation, abordant les questions politiques, économiques, militaires, culturelles et sociales, révèle un contexte instable marqué par les crises gouvernementales, la radicalisation de groupuscules extrémistes et une crise économique provoquée par le premier choc pétrolier.
Le travail de veille mené par les ambassadeurs successifs, Etienne BURIN DES ROZIERS (1967-1972), Charles LUCET (1972-1975) et François PUAUX (1975-1981) ainsi que les différents consulats français, témoigne de l'attention particulière portée par la diplomatie française au renouvellement de l'échiquier politique traditionnel, notamment avec l'émergence du parti communiste et l'éventualité de son entrée au gouvernement (art. 429-433).
La vie politique italienne est rythmée par les élections, les remaniements, les débats sur la gestion de la crise et les questions de société, à l'exemple de la loi sur le divorce (art. 435-444). Pour mettre fin à l'instabilité, Aldo MORO[1], issu de la Démocratie Chrétienne, s'oppose à sa majorité et se range derrière l'idée du secrétaire du Parti Communiste, Enrico BERLINGUER, de proposer un « compromis historique » afin de former par cette alliance politique inédite une majorité parlementaire (art. 445-448).
Dans le contexte de détente et de normalisation des relations militaires Est-Ouest, l'Italie participe aux négociations sur la limitation des armes stratégiques et la réduction des forces armées en Europe. En parallèle, la France projette une coopération plus étroite avec l'Italie en matière d'armement à travers des partenariats commerciaux (art. 455-456).
Le choc pétrolier de 1973 provoque, comme sur l'ensemble de l'économie mondiale, des répercussions sévères sur de grands groupes industriels italiens comme l'ENI ou FIAT et déstabilise la Lire (art. 464-473).
Dans le domaine des relations internationales, les dossiers révèlent un intérêt particulier de la presse italienne pour l'Amérique Latine, terre d'émigration italienne. Le Chili focalise l'attention de l'opinion publique : l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement socialiste au début des années 1970 fait écho à la montée en puissance du PCI en Italie et questionne la viabilité de cette option politique (art. 480).
L'Italie entretient également des liens étroits avec les Etats-Unis, grâce notamment à la présence d'importante diaspora italo-américaine sensible à la situation politique et économique de son pays d'origine. Toutefois, deux scandales marquent la relation entre les deux pays durant cette décennie : la révélation de l'aide financière apportée par la CIA aux partis centristes pour empêcher l'arrivée au pouvoir du PCI et la corruption d'hommes politiques italiens par la société aéronautique LOCKHEED en vue de passer des contrats d'armement (art. 481).
En Europe, l'Italie participe activement à la construction européenne, notamment lors des deux présidences du Conseil des Communautés européennes qu'elle assure en 1971 et en 1975 (art. 476-477). Les visites d'Emilio COLOMBO, président du Conseil (1970-1972) au Royaume-Uni et du Premier ministre britannique Edward HEATH à Rome témoignent du soutien italien à l'intégration des britanniques dans la communauté (art. 482).
Suivant ses partenaires européens comme la France ou la RFA, l'Italie entreprend dans les années 1970 une politique d'ouverture vers l'URSS et ses satellites. Celle-ci est inaugurée par la visite d'Aldo MORO en URSS en 1971, avec l'objectif préparer une possible coalition avec le PCI (art. 483-484).
Sensible aux troubles au Proche-Orient, la diplomatie italienne suit avec attention les tentatives de règlement du conflit israélo-palestinien dont les tensions atteignent leur paroxysme lors de la Guerre du Kippour en 1973. Entrainant la fermeture du Canal de Suez, ce conflit impacte l'économie italienne déjà fort fragile. Malgré l'attentat meurtrier de l'aéroport de Fiumicino en 1973 impliquant des terroristes palestiniens (art. 485), le gouvernement italien maintient le dialogue avec L'OLP.
En Afrique subsaharienne, l'Italie reconnait l'Angola et le Mozambique peu après leur indépendance du Portugal en 1975 (art. 487). En Asie, le pays développe ses relations avec la République Populaire de Chine à partir de 1970 et reconnait le Nord-Vietnam à l'issue du conflit (art. 488).
L'entente franco-italienne se manifeste notamment par le renouvellement de conventions de coopération, un développement des accords de jumelages ou bien encore un projet de création d'un groupe de réflexion franco-italien réunissant politiciens, hommes d'affaires ou universitaires (art. 490-491). Ces rapports sont toutefois ternis par « l'affaire des boues rouges », mettant en cause une usine italienne ayant rejeté des produits chimiques au large du Cap Corse (art. 491). La question du Val d'Aoste, région autonome majoritairement francophone, reste également un sujet épineux dans les relations bilatérales avec la péninsule. La France y exerce une influence prudente, essentiellement culturelle, notamment dans le domaine de l'enseignement supérieur et des médias avec la diffusion d'émissions francophones (art. 492).
Le dialogue entre Paris et Rome se traduit également par de nombreuses visites de personnalités politiques de premier plan : celles des présidents français Georges POMPIDOU et Valéry GISCARD D'ESTAING en 1972 et 1975, ainsi que du président italien Giovanni LEONE en 1973. A ces occasions sont abordées les grandes questions de politique étrangère, la construction européenne, la coopération bilatérale, en particulier militaire, culturelle et énergétique (art. 493-498). Egalement, durant cette période, plusieurs portions de frontières entre la France et l'Italie sont rectifiées, en particulier la frontière entre les villes de Montgenèvre et Clavières, ainsi que le plateau continental en Méditerranée (art. 501).
[1] Ministre des affaires étrangères (juillet 1973-novembre 1974) puis Président du Conseil (novembre 1974-avril 1976).
Mode de classement
La sous-série Italie correspond à la cote 21 du plan de classement du centre d'archives et de documentation de la direction d'Europe de 1956. Ce fonds a été classé en 2015 par Pascal EVEN, conservateur général du patrimoine, et révisé en juillet 2021 sous la direction de Céline BRUGEAT-PEUFFIER, responsable de fonds.
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détailléréalisé par Aimé TRIPON, stagiaire, sous la direction de Céline BRUGEAT-PEUFFIER, responsable de fonds, et le contrôle de Sarah CLINET, conservateur du patrimoine.
Mots clés lieux
Ce site utilise des cookies techniques nécessaires à son bon fonctionnement. Ils ne contiennent aucune donnée personnelle et sont exemptés de consentements (Article 82 de la loi Informatique et Libertés).
Vous pouvez consulter les conditions générales d’utilisation sur le lien ci-dessous.