Versement administratif (entrée n°1929INVA) réalisé d'août 1985 à mars 1992.

La vie politique intérieure luxembourgeoise fait l'objet de plusieurs notes adressées à la direction Europe. Les remaniements ministériels ainsi que les élections générales luxembourgeoises de mai 1974 suscitent une grande attention des représentants de la France. Ces élections amènent au pouvoir Gaston Thorn (parti démocrate) qui prend la tête d'une coalition composée de libéraux et de socialistes.

Malgré sa petite taille, le rôle joué par le Luxembourg sur la scène internationale n'apparaît pas négligeable pour les diplomates français. Membre fondateur du Marché commun, ce pays joue un rôle important au sein de la Communauté économique européenne. La présidence qu'il exerce à la tête de la CEE en 1972 retient l'attention des représentants français et est l'occasion de préciser les positions respectives de la France et du Luxembourg sur l'entrée de la Grande-Bretagne ou encore sur l'Union économique et monétaire dans une période de crise monétaire internationale.

La présence du Luxembourg sur la scène internationale est incarnée également par l'élection de Gaston Thorn à la présidence de la trentième assemblée générale de l'ONU en 1975. Cette élection semble avoir été préparée par de multiples échanges avec la France et par un voyage du premier ministre luxembourgeois aux États-Unis quelques mois auparavant. Dans le domaine des relations avec la France, les dossiers de la direction rendent compte de multiples initiatives dans les domaines culturel, économique et surtout politique. À cet égard, les voyages officiels des ministres français (notamment Maurice Schumann et Jacques Chirac) et luxembourgeois (Gaston Thorn) ainsi que celui du président Georges Pompidou sont particulièrement bien renseignés. Ces échanges s'inscrivent également dans le cadre d'une coopération régionale naissante associant la Sarre, la Lorraine et le Luxembourg.

La période est marquée aussis par des modifications économiques importantes auxquelles font écho les dossiers de la direction Europe. La sidérurgie, représentée par l'ARBED (Aciéries réunies de Burbach-Eich-Dudelange), reste la principale industrie du pays, mais elle est soumise à des restructurations qui entraînent des mouvements de grève des ouvriers luxembourgeois. Le pays est également confronté au choc pétrolier et aux difficultés
d'approvisionnement en énergie. C'est dans ce contexte que dès 1974 est conçu un projet de centrale nucléaire à Remerschen (Luxembourg) ou à Sentzich (Moselle) associant le Luxembourg, l'Allemagne et la France largement documenté par les représentants français au Luxembourg. Le secteur bancaire apparaît finalement comme un moyen de diversifier l'activité économique du pays et retient l'attention des diplomates français au Luxembourg qui signalent notamment plusieurs implantations de banques dans ce pays.

Enfin, les relations franco-luxembourgeoises sont marquées par la polémique suscitée par Pierre Ordioni, un diplomate qui, dans son ouvrage Commandos et cinquième colonne en mai 1940, la bataille de Longwy accuse certains Luxembourgeois d'avoir tiré sur l'armée française en mai 1940.

Les dossiers concernant le Luxembourg correspondent à la série 23 du plan de classement de la direction Europe. Les différentes parties de ce plan de classement ont été reprises, mais certains dossiers ont été fusionnés de manière à constituer des ensembles plus cohérents.

Libres.

Répertoire numérique détaillé par Pierre CHANCEREL, chargé de mission, La Courneuve, mars 2014, 4 p. Voir l'inventaire.