Jean Doulcet, né le cinq août 1865 à Palaiseau, est entré dans la diplomatie en 1887 comme attaché à la direction politique. Affecté d'abord à la sous-direction des Protectorats, il y acquit dans les questions coloniales une expérience qu'il eut tout loisir d'approfondir pendant les quatre années (1893-1897) qu'il passa à Londres, comme secrétaire d'ambassade.
C'est de toutes autres questions qu'eût à connaître Jean Doulcet, rentré à l'administration centrale et bientôt nommé rédacteur de la sous-direction du Midi, fonction qu'il exerça jusqu'en 1907. Relations entre la France et le Saint-Siège, exercice du protectorat religieux de la France en Orient, répartition des subventions accordées aux établissements scolaires et hospitaliers, français ou étrangers sous protection française, questions économiques en Turquie, telles sont les affaires que, d'après ses papiers, on peut compter au nombre des attributions de Jean Doulcet. A partir de 1907, toute la carrière de Jean Doulcet va se dérouler à l'étranger. De Lisbonne (1907-1912) où il mène de difficiles négociations commerciales, brusquement interrompues par la révolution portugaise de 1910 et l'établissement de la République, il passe quelques mois à Madrid, chargé de poursuivre avec le gouvernement espagnol les négociations à propos du Maroc. En 1912, dans l'espoir d'obtenir le grade de ministre plénipotentiaire, il accepte, mais d'assez mauvaise grâce, de partir pour la lointaine et glaciale Russie, d'où, malgré l'intérêt du poste de Saint-Pétersbourg, il ne tarde pas à demander son rappel.
Mais, en août 1914, la déclaration de guerre l'y trouve encore, qui l'oblige à y demeurer, séparé des siens jusqu'en 1918. Nommé, en janvier 1920, après un bref passage en Norvège, Haut-Commissaire de France à Budapest , Jean Doulcet ne rejoint son poste que l'année suivante, mais en qualité de ministre plénipotentiaire, chargé de la légation de France. Dans l'intervalle lui avait été confiée l'importante et délicate mission de négocier la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Vatican. Les négociations aboutissent en mai 1921 au rétablissement de l'ambassade de France près le Saint-Siège, dont le premier titulaire fut le sénateur Jonnart, auquel succéda, en décembre 1923, Jean Doulcet. La mort le surprit à son poste, en février 1928, alors que se répandait la rumeur de son rappel prochain.
François Cousin.

Les papiers laissés par Jean Doulcet reflètent évidemment la diversité des fonctions et des postes occupés par lui au cours de sa carrière.
Des papiers personnels du diplomate, on a séparé et réuni dans une première série sous le titre "correspondance politique", les minutes, copies ou extraits de télégrammes, de dépêches et de notes officielles, rédigés par Jean Doulcet, ou rassemblés par lui, pour information sur des affaires dont il avait de par ses fonctions à connaître.
Un inventaire détaillé de ces documents a été dressé pour la partie qui traite des relations entre la France et le Saint-Siège et du protectorat de la France en Orient. Il convient, pour la correspondance politique des postes diplomatiques à l'étranger, de se reporter aux inventaires des archives.
La deuxième série comprend les papiers personnels de Jean Doulcet : d'une part, la correspondance particulière reçue par lui de 1887 à 1907, lorsqu'il était à l'administration centrale; d'autre part, les papiers des postes diplomatiques, constitués de correspondances particulières, de notes personnelles, de dossiers de presse... On retiendra surtout, sans négliger la valeur des autres documents, ceux qui concernent la Russie et le Vatican.
Enfin, sous la rubrique "notes et documentation diverses", une troisième série se compose des notes personnelles de Jean Doulcet : analyses d'ouvrages historiques sur la politique extérieure de la France depuis le XVIIème siècle, la politique coloniale et les colonies de la France; réflexions, citations sur des problèmes historiques, philosophiques ou moraux.
François Cousin.

Inventaire par François Cousin, Paris, 1968, 35 p.Voir l'instrument de recherche

Jean Doulcet, ambassadeur de France (1865-1928) par Edouard Clavery, Paris, 1932, Paris : Impr. Laborey, 1931 (19 novembre 1932), non paginé.  Voir l'ouvrage