ALEXANDRETTE (vice-consulat, délégation du Haut-commissariat, puis chancellerie détachée)

Vice-consulat de France à Alexandrette (1875-1914), délégation à Alexandrette du Haut-commissariat de la France en Syrie et au Liban puis chancellerie détachée du consulat de France à Antioche et Alexandrette (1920-1945)

Cote/Cotes extrêmes

19PO/1/1-41 (Cote de commande)

Date

1875-1945

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Importance matérielle

41 articles, soit 3,55 ml

Caractéristiques physiques

25 cartons, 16 volumes

Origine

Vice-consulat de France à Alexandrette, puis délégation à Alexandrette du haut-commissariat de France en Syrie et au Liban, puis chancellerie détachée du consulat de France à Antioche et Alexandrette

Biographie ou Histoire

Port et lieu de transbordement des marchandises du grand commerce de l'Orient entre la Méditerranée et le désert, Alexandrette connut tôt une présence consulaire française. Nommés par le consul de France en Syrie, des vice-consuls y furent envoyés de manière intermittente tout au long du XVIIe siècle : en 1624, entre 1674 et 1676, en 1679. Un ordre du roi en date du 27 septembre 1691 établit de manière définitive le vice-consulat, dépendant du consulat d'Alep. Il est supprimé en 1779 en raison de la faiblesse du commerce français, de sa mauvaise rade et de son climat insalubre et meurtrier pour les agents français, mais rétabli en 1815.

Après la Première guerre mondiale, les Français prennent possession de la Syrie et de la Cilicie en vertu des accords Sykes-Picot. Réunissant les casas d'Alexandrette, Antioche, Harim et Beylan, ils forment en 1919 le sandjak autonome d'Alexandrette. En 1920, le sandjak, tout en gardant son autonomie administrative, est rattaché au gouvernement d'Alep et une délégation du haut-commissariat français en Syrie et au Liban est installée à Alexandrette.

Le 23 juin 1939, la France rétrocède le territoire à la Turquie et établit dans l'ancien sandjak, que les Turcs ont renommé province du Hatay, un consulat à Antioche et Alexandrette, dont la résidence est fixée à Antioche (Antakya), siège du vilayet et résidence du vali, tandis qu'une chancellerie détachée est ouverte à Alexandrette (Iskenderun), centre économique du Hatay, doté d'un port, d'une voie ferrée reliée à Ankara et Mersine et de maisons de commerce. Cette dernière fonctionne jusqu'au 15 avril 1945, date à laquelle le consulat de France au Hatay est transféré à Alexandrette à la demande des autorités turques.

Le consulat, dont l'intérêt et l'activité avaient décru de façon sensible après la guerre, ferme le 31 janvier 1949. La création d'une agence consulaire, envisagée dès cette date, est repoussée en raison de difficultés d'ordre administratif. Etablie finalement en 1954, dépendant administrativement du consulat général de France à Izmir jusqu'en 1968, puis de la chancellerie consulaire de l'ambassade de France à Ankara, l'agence d'Iskenderun a été fermée en 1985.

Histoire de la conservation

De la période du vice-consulat, peu d'archives subsistent. Les inventaires établis par les vice-consuls en 1886, 1892, 1896 et 1900 nous apprennent qu'il existait encore, à cette époque-là, au vice-consulat de France à Alexandrette, des archives remontant à 1825. Mais ces papiers, détériorés par l'humidité intense d'Alexandrette, avaient déjà disparu au début du XXe siècle. Lorsque, le 29 avril 1911, le vice-consul adresse au Département le répertoire des archives du vice-consulat d'Alexandrette, les archives sont récentes, enveloppées de papier fort et dans un état de conservation parfaite.

Ces papiers ainsi que ceux de la délégation ont été en grande partie détruits dans un incendie qui ravagea, le 16 janvier 1935, les bureaux du poste.

A la fermeture du consulat de France à Iskenderun, en 1949, les archives des représentations françaises successives établies à Alexandrette furent expédiées, via Ankara, au consulat général de France à Izmir dont relevait désormais le vilayet de Hatay.

Le 1er décembre 1971, à la fermeture du poste d'Izmir, elles furent envoyées à l'ambassade de France en Turquie, dont la circonscription consulaire comprenait les vilayets d'Adana et de Hatay depuis un arrêté du 1er juin 1967. Elles furent transférées à Paris en février 1980 puis à Nantes en août de la même année.

Quant aux archives de l'agence consulaire qui exista de 1954 à 1985, leur sort nous est inconnu.

Présentation du contenu

Quoique lacunaires, les archives de la délégation contiennent néanmoins quelques témoignages intéressants sur la présence française dans la région pendant le mandat, avec, notamment, les dossiers sur la société générale de bienfaisance d'Alexandrette (1926-1935), l'hôpital français d'Antioche (1930-1936) ou la succession de Claude Prost, conservateur du musée d'Antioche et inspecteur du service des antiquités du mohafazat d'Alexandrette (1926-1937).

Les papiers de la chancellerie détachée, classés selon le même plan que les dossiers de la délégation, représentent peu de chose. Il est vrai que lorsque les formalités d'option pour la nationalité syrienne furent accomplies, conformément à l'arrangement turco-syrien du 23 juin 1939, et que les optants eurent quitté l'ancien sandjak, la population d'Alexandrette se réduisit de 14 000 à 8 000 habitants. L'activité consulaire s'en ressentit fortement. Pendant la guerre, la chancellerie détachée prit de l'intérêt comme poste d'observation, le port d'Alexandrette devenant, en 1942, le principal port de débarquement de matériel anglo-américain pour la Turquie, mais la désorganisation de la chancellerie pendant deux ans à partir du mois de novembre 1942, en raison de la démission d'Émilien-Armand Gault, passé du côté de la France libre et non remplacé, ne permit vraisemblablement pas au poste de jouer le rôle qu'on attendait de lui. Force est de constater, en tout cas, la quasi-absence, dans ses archives, d'informations ou de rapports politiques datant de la période de la guerre.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Ont été éliminés en 2008 les documents en double ainsi que les factures d'entretien de la voiture de service.

Accroissements

Les registres d'état civil postérieurs à 1935 ont été transmis à l'ambassade de France à Ankara par le consulat général de France à Izmir.

Un registre du vice-consulat d'Alexandrette, extrêmement dégradé par les moisissures suite, manifestement, à un dégât des eaux ancien, est conservé au CADN et reste dans l'attente d'une future restauration. Il contient apparemment la correspondance avec le poste d'Alep pour les années 1888 et suivantes. Il n'est pas inventorié dans l'instrument de recherche de la série 19PO/1.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Quelques dossiers, sauvés de l'incendie de 1935 et en mauvais état matériel, devront être restaurés.

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique des archives rapatriées du vice-consulat, de la délégation du Haut-commissariat en Syrie et au Liban puis de la chancellerie détachée du consulat de France à Antioche et Alexandrette, 1875-1945, par Sylvie Louis-Aublé, archiviste, sous la direction d'Anne-Sophie Cras, chargée d'études documentaires, CADN, 2008, 10 p., dactyl.

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