Versement administratif, mars 1982 (entrée n°1928INVA, cartons 3173 à 3202).

Le fonds rend compte, dans sa majeure partie, de la crise chypriote de 1974-1975. Celle-ci est ouverte par le coup d’Etat de juillet 1974 contre Mgr. Makarios, organisé par un mouvement chypriote grec radical aspirant à la réalisation de l’Enosis (le rattachement de Chypre à la Grèce). Cette tentative de renversement du régime entraîne la réaction militaire de la Turquie, garante d’un ordre constitutionnel (établi en 1960) qu’elle juge bafoué. En juillet-août 1974, l’armée turque envahit ainsi la partie nord de l’île, établissant son contrôle sur un tiers du territoire de la République chypriote. Les représentants français, notamment M. Chaillous, ambassadeur en poste lors du déclenchement de la crise, rendent compte avec force détails de l’évolution de cette crise. La France tente de tirer profit de son désengagement récent du commandement militaire de l’Alliance atlantique pour apparaître, dans une crise qui n’échappe pas au contexte de la guerre froide, comme un médiateur crédible.

     Les nombreuses incidences de la crise sur les relations franco-chypriotes sont abondement commentées et analysées par les représentants français, à l’instar de ces exportations d’agrumes de la zone turque de l’île vers la France, que les autorités chypriotes jugent illégitimes et demandent à la France de faire cesser. Les ambassadeurs français ont aussi à s’occuper de l’évacuation des ressortissants français établis dans la zone nord de l’île, ainsi que de la protection des touristes français à Chypre lors du déclenchement de la crise.

     Le fonds rend également compte des pourparlers entre la communauté chypriote turque représentée par Rauf Denktash et les Chypriotes grecs représentés par Glafcos Clerides, qui s’étendent sur toute la durée de la période (1971-1976). Ces pourparlers débouchent sur les réunions intercommunautaires de Vienne (1975) et de New York (1976), qui font intervenir les pays membres du conseil de sécurité et dont les représentants français rendent compte  de manière exhaustive. Le plan de classement a été réaménagé pour tenir compte de la complexité des négociations et de la multiplicité des intermédiaires entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs : Organisation des Nations-Unies, Communauté européenne, Conseil de l’Europe, pays tiers… Enfin, en raison de l’histoire particulière de Chypre dans les années 1970, le fonds accorde une large place aux réactions de la Turquie et de la Grèce, dont les initiatives sont abondement commentées par les représentants français en poste à Chypre.

Les dossiers concernant Chypre correspondent à la série 12 bis du plan de classement de la direction Europe. Les différentes parties de ce plan de classement ont été reprises et certains dossiers ont été fusionnés de manière à constituer des ensembles plus cohérents.

Libres

Répertoire numérique détaillé par Pierre-Louis POYAU, vacataire, et Pierre CHANCEREL, Chargé de mission, sous la direction de Pascal EVEN, Conservateur général du patrimoine, La Courneuve, décembre 2014, 9 p. Voir l'inventaire.