ADANA et MERSINE (mission française en Cilicie puis consulat)

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Mission française en Cilicie puis consulat de France à Adana et Mersine 1921-1941

Cote/Cotes extrêmes

8PO/1/1-64 (Cote de commande)

Date

1919-1941

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Importance matérielle

64 articles, soit 9 ml

Origine

Mission française en Cilicie puis consulat de France à Adana et Mersine

Biographie ou Histoire

En janvier 1919, après la victoire de Palestine, l'administration de la Cilicie (zone nord) fut confiée aux autorités françaises, le territoire continuant à relever du général Allenby, commandant en chef des troupes anglaises jusqu'en octobre 1919. La convention Clemenceau-Lloyd George du 15 septembre 1919 décidait la relève des troupes britanniques par les troupes françaises, notamment en Cilicie. Mais dès la fin de l'année, les populations d'origine turque se soulevaient contre la présence française. Lors de la conférence de Londres, en mars 1921, la France rétrocéda à la Turquie une large part de la Cilicie. Cet abandon fut confirmé par l'accord d'Angora (ou traité d'Ankara) avec le gouvernement turc du 21 octobre 1921.
 
Le 28 octobre 1921, le président du conseil confia à Osmin Laporte, consul général de France à Smyrne, « la mission spéciale d'assurer [l'application de cet accord en Cilicie], pendant et après son évacuation par les troupes françaises, [et] le rétablissement des relations confiantes et traditionnelles avec les autorités locales ». Pendant les deux mois que devaient durer l'évacuation de la Cilicie par les Français et sa prise de possession par les autorités turques, la mission dirigée par Laporte avait pour tâche de participer aux travaux de la Commission mixte d'évacuation, prévue à l'article IV du traité, en s'occupant de la remise des organes civils de l'administration française aux autorités civiles turques. Elle était également chargée de mettre en relation les autorités nouvelles avec l'autorité militaire française d'occupation et de veiller à la protection des minorités ethniques dans les régions quittées par les troupes françaises. A l'issue de la période d'évacuation, elle devait préparer l'installation du poste consulaire d'Adana, en développant des relations d'amitié avec les autochtones et en favorisant les intérêts commerciaux des Français. A l'égard des Arméniens, elle était tenue à la fois de s'assurer de leur sécurité et d'empêcher un exode massif des populations vers la zone sous mandat français. Enfin, elle devait servir d'intermédiaire entre les autorités turques de Cilicie et le haut-commissariat français en Syrie pour la fixation de la frontière, l'établissement de rapports de bons voisinage et d'un nouveau régime douanier et pour le règlement de la question du chemin de fer.

Arrivée en novembre 1921, la mission française avait atteint l'essentiel des buts qui lui avaient été fixés, lorsque Osmin Laporte quitta Adana à la fin de l'année 1922. Il restait des questions à résoudre, telles que le sort des écoles françaises compromis par l'exode des chrétiens, le statut politique des Syriens établis dans la région, l'exploitation du réseau ferré ou la préservation des biens des émigrés, mais c'était désormais au représentant officieux que la France venait d'envoyer en Anatolie, le colonel Mougin, qu'il incombait de leur trouver une solution.

Henri Barthe de Sandfort, qui avait été un des collaborateurs d'Osmin Laporte, fut laissé à Adana avec le titre de consul de France, mais ce n'est qu'en septembre 1925 que le poste fut reconnu officiellement par les autorités turques sous la dénomination de consulat de France à Adana et Mersine. Le siège du consulat était établi à Adana, capitale de la province, et une chancellerie détachée ouverte à Mersine, seul port de la Cilicie.

Le poste eut une certaine importance dans les années qui suivirent l'évacuation de la Cilicie pour la question des biens syriens et le règlement d'un certain nombre d'affaires contentieuses locales, mais, dès la fin des années 1930, sa suppression était envisagée dans les projets de réorganisation de la représentation consulaire française en Turquie, que l'ambassade élaborait dans un souci d'économie et pour tenir compte à la fois de la diminution des intérêts français et de l'extension du réseau de communication ferroviaire et téléphonique dans le pays. En 1939, la rétrocession à la Turquie du sandjak d'Alexandrette et la nécessité d'établir un consulat à Antioche sonna le glas de la représentation française en Cilicie, plus éloignée de la frontière syrienne. Le poste d'Adana fut fermé le 15 février 1941 et ses archives expédiées au consulat de France à Antioche, dont la circonscription consulaire fut augmentée de la Cilicie par arrêté du 18 octobre 1945.

Histoire de la conservation

En 1949, le consulat de France à Antioche ferma à son tour et ses archives furent envoyées au consulat général de France à Izmir. Le 1er décembre 1971, à la fermeture du poste d'Izmir, elles furent expédiées à l'ambassade de France à Ankara, dont la circonscription consulaire comprenait les vilayets d'Adana et du Hatay depuis un arrêté du 1er juin 1967.

Rapatriées à Paris en 1980, elles ont été transférées à Nantes en août de la même année.

Autre instrument de recherche

Archives de la mission française en Cilicie puis du consulat de France à Adana et Mersine (1921-1941). Répertoire numérique, CADN, 2010, mise à jour 2019, 10 p., dactyl.

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