Conférence de la Paix et Conférence des Ambassadeurs / Série H : Questions religieuses

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

458QO (Cote de commande)

Date

1918-1922

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

8 articles

Origine

Conférence de la paix et conférence des ambassadeurs

Biographie ou Histoire

La Conférence de la Paix et la Conférence des Ambassadeurs (CPCA) sont deux producteurs qui se succèdent sur une même mission, le rétablissement de l'ordre mondial après la Première Guerre mondiale. La Conférence de la Paix ouvre en janvier 1919 et est dirigée par un Conseil des Puissances alliées et associées : les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon. D'abord appelé Conseil des Dix, on y retrouve les chef d'États et ministres des affaires étrangères des cinq puissances. Il prend ensuite le nom de Conseil des Cinq sans les ministres des Affaires étrangères, puis de Conseil des Quatre après le retrait de la délégation japonaise. Ce sont alors le Président américain Woodrow Wilson, le Président du Conseil français Georges Clémenceau, le Premier ministre britannique David Lloyd George et le Président du Conseil italien Vittorio Emanuele Orlando qui se réunissent presque quotidiennement.

Cinquante-deux commissions spéciales sont chargées d'étudier des questions précises à caractère politique, économique, financier et militaire.

Les Etats admis à la Conférence sont représentés par des délégations qui sont entendues par le Conseil, les commissions et lors de séances plénières. Les vaincus ne sont pas conviés à la table des négociations.

Cinq grands Traités de Paix sont conclus entre 1919 et 1920 sous l'égide des Conférences :

 

Traité de Versailles du 28 juin 1919, relatif à la paix avec l'Allemagne et à l'institution de la Société des Nations (SDN).
Traité de Saint-Germain-en-Laye du 10 septembre 1919, relatif à la paix avec l'Autriche.
Traité de Neuilly-sur-Seine du 27 novembre 1919, relatif à la paix avec la Bulgarie.
Traité de Trianon du 4 juin 1920, relatif à la paix avec la Hongrie.
Traité de Sèvres du 10 août 1920, relatif à la paix avec l'Empire ottoman. Néanmoins, ce dernier Traité est remplacé par le Traité de Lausanne du 24 juillet 1923 qui définit les frontières de la Turquie, État issu de l'Empire ottoman.

Après la clôture de la Conférence de la Paix, la Conférence des Ambassadeurs veille à l'exécution des Traités et juge les différends territoriaux sous l'égide de la Société des Nations. Elle remplit ce rôle activement de janvier 1920  jusqu'au milieu des années 1920 mais ne cesse officiellement d'exister qu'en 1931.

Histoire de la conservation

Les archives de la Conférence de la Paix et de la Conférence des Ambassadeurs ont été conservées par le ministère des Affaires étrangères (MAE) français car ces sommets internationaux se sont déroulés, en majorité, sur le sol français.

 

            Le fonds continue d'être enrichi même après la fin de la Conférence des Ambassadeurs en 1931, par des documents qui concernent directement son activité et ses missions. Lorsqu'à la fin des années 1930, la France se prépare à l'éventualité d'un nouveau conflit mondial et d'attaques aérienne, elle met au point un « plan de défense » pour protéger ses archives[1]. Une « zone de repliement » est prévue pour l'évacuation des archives en Indre-et-Loire, dans les châteaux de Langeais, Luynes, Rochecotte et Villandry et à l'abbaye de Fontevrault[2]. Les archives de la Conférence de la Paix et de la Conférence des Ambassadeurs y sont transférées dès l'automne 1939, mais elles sont repérées en août 1940 par les Allemands qui les saisissent et les font transporter à Paris au Quai d'Orsay. Une Commission allemande composée d'historiens et d'archivistes est alors mandatée depuis Berlin pour étudier les rapports franco-allemands d'après les archives françaises et rassembler la « documentation relative à la préparation et mise en œuvre des Traités de paix de 1919 et des années suivantes»[3]. Des copies des dossiers sélectionnés sont réalisées sur microfilms. La Commission travaille activement pendant toute la guerre, à Paris, puis à Berlin où elle reçoit, à partir de la fin de l'année 1943 ou de 1944, l'ordre de transférer les originaux pour continuer de les exploiter. Les autorités allemandes pensent que certains documents ne doivent pas rester en possession du Gouvernement français.

 

            Lors de la libération de Paris le 25 août 1944, les agents du ministère des Affaires étrangères réinvestissent le Quai d'Orsay. Le tiers des bâtiments est touché par un incendie provoqué par les combats entre les troupes allemandes et françaises et, même si l'aile des archives reste intacte, des documents, qui avaient été entreposés dans les bureaux, sont sévèrement endommagés. C'est le cas d'une partie du fonds de la CPCA[4]. Ce qu'il en reste forme, avant le classement commencé en 2017, la série 1 du fonds.

 

            Les archives de la Conférence de la Paix qui avaient été envoyées à Berlin furent transférées dans les derniers mois de la guerre en Haute-Silésie, aux environs de Glogow, petite ville qui devient polonaise après la guerre[5]. Il faut attendre le mois de décembre 1977 et un incendie dans le bâtiment dans lequel elles étaient entreposées pour qu'elles soient retrouvées et restituées à la France. Cette partie du fonds de la CPCA, revenue tardivement au ministère des Affaires étrangères, est devenue la série 2. Comme dans la série 1, le feu et l'humidité ont causé des dommages très importants aux documents parfois irrémédiables[6].

 

            Quant aux microfilms réalisés par les Allemands, au nombre de 3000, ils ont été retrouvés par l'armée américaine en 1945, puis envoyés aux États-Unis avant d'être restitués à l'ambassade de France à Washington en 1959. Chaque film contenait environ 800 vues. Des tirages papier appelés « photostats » ont été réalisés à partir des microfilms pour combler les lacunes des fonds d'archives originaux qui avaient souffert des destructions de la guerre. Ces tirages sont conservés sous les cotes 230QO et 745SUP. Les bobines de microfilms ont été déposées au Centre national du Cinéma et de l'Image animée (CNC) situé à Bois d'Arcy. Beaucoup ont subi des dégradations et certaines ont été dupliquées avant d'être détruites. Elles sont aujourd'hui conservées pour une part à Bois d'Arcy, pour l'autre au Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve.

Les bobines de microfilms sont référencées par des cotes alphanumériques. Celles contenant des vues du fonds de la CPCA sont cotées entre P26 et P309. Les bobines T92, T93, T107b et T108 contiennent également des vues du fonds. Il se peut que certaines bobines, non tirée, en aient également. Sur les 3000 bobines réalisées par les Allemands entre 1940 et 1945, on estime à plus de 200 celles qui se rapportent au fonds de la CPCA.

 

            En 2008, le ministère a découvert dans l'un de ses dépôts à Paris plusieurs cartons relatifs aux Commissions de délimitation créées par les Conférences. Ces archives ont été transférées au Quai d'Orsay pour rejoindre le reste du fonds de la CPCA en tant que série 3. Quatre cartons isolés de la série 1 y ont ensuite été ajoutés. L'année suivante, lors de la préparation du déménagement vers le nouveau centre d'archives de La Courneuve, d'autres cartons de vrac ont été retrouvés et joints au fonds en tant que série 4.

 

            Le fonds de la CPCA compte également une cinquième série, dite du Recueil général des actes, composée de 75 volumes reliés et imprimés, de doubles sténographiques et de documents originaux, extraits pour la plupart des archives du Secrétariat général de la Conférence. Cette série, cotée 170QO, est ouverte à la communication depuis de nombreuses années.

 

            Ces séries numériques, composées à la fois d'originaux et de photostats, résultaient du démembrement et de la reconstitution successive du fonds et ne reflétaient en rien l'organisation originelle de ce dernier. En 2017, lorsque son reclassement a été entrepris, le volume de chacune de ces séries était le suivant :

 

Série 1 (167QO) : 361 cartons, originaux
Série 2 (168QO) : 102 cartons, originaux
Série 3 (169QO) : 16 cartons, originaux
Série 4 (258QONT) : 17 cartons, originaux
Série 5 (170QO) : Recueil général des actes de la Conférence de la Paix, 27 cartons (75 volumes, doubles et documents de travail), originaux
230QO : 72 cartons, photostats A3
745SUP : 58 cartons, photostats A4

 

            Le plan de classement d'origine du fonds était connu grâce à un inventaire allemand retrouvé dans les archives de la direction des Archives. Ce plan était structuré en 11 séries thématiques référencées de A à M (sauf le I et le J).

 

Série A (voir collection Traités et Accords) : Traités
Série B (452QO) : Secrétariat général
Série C (453QO) : Responsabilités et crimes de guerre
Série D (454QO) : Société des Nations
Série E (455QO) : Règlements territoriaux
Série F (456QO) : Finances
Série G (457QO) : Questions économiques et commerciales
Série H (458QO) : Questions religieuses
Série K (459QO) : Travail
Série L (460QO) : Réparations
Série M (461QO) : Correspondance du Département (MAE)

 

En 2017, dans le cadre des actions de commémoration du Centenaire de la Grande Guerre, il fut décidé de relancer les travaux de classement du fonds, maintes fois entrepris puis interrompus en raison de l'état de dégradation avancée des documents qui en empêchait la manipulation. Menée conjointement à une vaste opération de restauration et de consolidation des documents endommagés par le feu, l'entreprise a été menée grâce au recrutement d'étudiants archivistes en apprentissage de l'université de Paris 8. Il fut décidé de rendre au fonds son organisation originelle et de reconstituer les séries thématiques alphabétiques, à l'exception de la série A dont le contenu avait rejoint la collection des Traités et accords du ministère. La reconstitution des séries fut rendue possible grâce aux cotes de classement qui figuraient sur les documents.

Présentation du contenu

Cette série porte sur le règlement, pendant la Conférence de la Paix, d'un ensemble de contentieux religieux dont certains sont antérieurs à la Première Guerre mondiale, ainsi que sur le rôle joué par le Saint-Siège à la Conférence de la Paix. La majorité des documents conservés sont des télégrammes et autres correspondances entre diverses organisations religieuses et délégations présentes à la Conférence de la Paix. Le premier article traite des relations qu'entretient le Saint-Siège avec les gouvernements étrangers, et implicitement de l'influence qu'il exerce en Italie et en Allemagne. Le deuxième article aborde la question des catholiques, des revendications d'indépendance et de droits séculaires sur les lieux saints. Le troisième article concerne la confession protestante et l'envoi de missions évangéliques dans les pays vaincus. La question des Juifs est traitée dans les articles 4 et 5 qui se complètent : si le premier aborde le problème de l'opposition entre les Juifs et les Palestiniens, le second rassemble la pétition de Juifs britanniques en faveur de l'établissement d'un État juif en Palestine. Le sixième article traite quant à lui du maintien de la protection française sur les chrétiens d'Orient. Enfin, les deux derniers articles (7 et 8), les plus petits de la série, abordent respectivement les missions catholiques en Extrême-Orient et la question du maintien du Concordat de 1801 dans les diocèses de Strasbourg et de Metz après leur retour à la France.

Mode de classement

La reconstitution de la série H des questions religieuses d'après le plan de classement d'origine a été faite par extraction de deux cartons de la série 1 et d'un carton de la collection de photostats 230QO. Ce travail a été facilité par la présence des cotes sur les documents, un premier traitement effectué antérieurement par la direction des Archives du MAE et par les instruments de recherche partiels qui ont été produits pour chaque série. Le relevé de cartons fait entre 2008 et 2009 par Alexandre Cojannot, conservateur du patrimoine, lors de la préparation du déménagement des Archives diplomatiques à La Courneuve a notamment été fort utile.

Le classement intellectuel actuel suit le plan de classement d'origine et les anciennes cotes alphanumériques sont renseignées entre parenthèses dans l'analyse des articles. Le nombre de folios de chaque article est également indiqué dans l'analyse.

Conditions d'accès

Vous pouvez consulter librement ces documents.

Conditions d'utilisation

Vous pouvez reproduire librement ces documents.

Langue des unités documentaires

Français, anglais, allemand, espagnol, hébreux, italien, arabe.
 

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

L'article 6 contient majoritairement des photostats (impressions de microfilms allemands) en format A3. Le conditionnement est donc différent pour cet article.      

La totalité des articles ont été désinfectés en février-mars 2009.

Une version numérique de la série est mise à disposition des lecteurs, les originaux ne seront pas communiqués.

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique détaillé par Quentin Le Maintec, stagiaire, sous la direction de Séverine Blenner-Michel, conservatrice en chef du patrimoine, La Courneuve, juin 2020, 9 p. Voir l'instrument de recherche.

Documents en relation

  • Centre des Archives Diplomatiques de La Courneuve :

170QO                       Recueil Général des Actes de la Conférence de la Paix et de la Conférence des Ambassadeurs, 1918-1932

455QO                       Série E « Règlements territoriaux » de la Conférence de la Paix et de la Conférence des Ambassadeurs, 1919-1925, Turquie et Palestine

294QO/65-101         Direction des Archives-Division géographique, 1919-1944

4CPCOM                   Correspondance politique et commerciale A-Paix

143PAAP                   Fonds Henri Ponsot

166PAAP                   Fonds Tardieu

198PAAP                  Fonds Georges Clémenceau

217PAAP                   Fonds René Massigli

 

  • Service Historique de la Défense :

 

6 N 248         Fonds Clemenceau, Vatican (1917-1920).

7 N 680         Fonds Clemenceau, Notes et études sur divers pays étrangers, sur le protectorat catholique français en Chine (1917-1919).

 

  • La Contemporaine :

F delta res 0801 (1)            Fonds des Conférences de la Paix. Première Guerre mondiale 

F 2077                       Recueil des Actes de la Conférence de la Paix

F 2069                       Travaux du Comité d'études pour la Conférence de la Paix 1919

GF 146/1 à 8             Fonds des « cartons verts », les Conférences internationales de Paix (juin-novembre 1919) d'après les documents du ministère des Affaires étrangères

F° delta 876              Dossier France. Bureau d'études de la presse étrangère. Conférences de la Paix. 1919-1936

F° delta rés 858       Fonds Mantoux

Bibliographie

CROCE, Giuseppe Maria. « Le Saint-Siège et la Conférence de la paix (1919) - Diplomatie d'Église et diplomaties d'État », dans Mélanges de l'École française de Rome : Italie et Méditerranée, tome 109, n° 2. 1997, p. 793-823.

GAYTE, Marie, « Les interventions du pape Benoît XV auprès de Woodrow Wilson pendant la Grande Guerre », IdeAs [En ligne], 9 | Printemps/Été 2017, https://journals. openedition.org/ideas/1863

MACMILLAN, Margaret Olwen, Paris 1919: six months that changed the World, New York, Random House, 2002.

Protestants

Cote/Cotes extrêmes

458QO/3 (Cote de commande)

Date

1919-1920

Description physique

58 Folios

Présentation du contenu

Protection et liberté de conscience des minorités religieuses européennes, mobilisation des Églises évangéliques du Brésil, des États-Unis et de la Norvège en faveur des pays vaincus dont l'Allemagne et la Hongrie, organisations religieuses du nord de l'Europe (avril 1919-février 1920)

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Documents originaux