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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Issu d'une famille protestante (son père est pasteur réformé et historien du protestantisme en France), Gabriel Puaux naît le 19 mai 1883 à Paris. Il reçoit une formation à l'École alsacienne puis obtient une licence ès-lettres et en droit à la Sorbonne.
Diplômé de l'École des Sciences politiques, il est ensuite reçu au concours des Affaires étrangères en mai 1906 et entame sa carrière diplomatique : attaché d'ambassade en mai 1906, au Cabinet du ministre (juin 1906), à Berne (octobre 1906), avant d'être nommé chef du cabinet du Résident général à Tunis en février 1907 (255PAAP/1-255PAAP/3). En 1913 il accepte de se rendre au bureau de la Tunisie à Paris où il est retenu par ordre tout en conservant son traitement tunisien ; il enseigne par ailleurs la législation tunisienne à l'École coloniale.
Il devient ensuite rédacteur à la direction politique et commerciale (sous-direction d'Afrique) en mai 1914, à la veille de la Grande Guerre. Au déclenchement de celle-ci, il est mobilisé le 2 août 1914 comme lieutenant au 329e Régiment d'infanterie, est blessé en septembre 1914 à Berry-au-Bac (Aisne) puis affecté le 13 décembre 1914 au Grand Quartier général (G.Q.G.) sous les ordres de Tardieu ; il est cité à l'ordre de la 5e armée en mai 1915. Durant la suite de la guerre, il est affecté en 1916 à la Maison de la Presse, puis à l'Office des Missions de la présidence du Conseil en 1917, et au Commissariat général des Affaires de guerre franco-américaines le 30 juillet 1918, où il est directeur du bureau de presse français. Démobilisé en février 1919, il est alors placé hors-cadre pour rester à la disposition de ce Commissariat général. Il est ensuite mis à la disposition du secrétaire général du gouvernement tunisien et maintenu hors cadre en décembre 1919 (255PAAP/4-255PAAP/15).
Après avoir été promu secrétaire d'ambassade de première classe en 1920, le Département le charge d'assumer les fonctions de Consul général à Mayence et Cologne en août 1922 (255PAAP/16-255PAAP/17), où ses qualités sont reconnues ; celles-ci sont à nouveau remarquées et appréciées par sa hiérarchie lorsqu'il est nommé conseiller d'ambassade à Berne en 1924.
Il est envoyé en Lituanie en février 1926 comme chargé des fonctions de Ministre résident à Kowno [1], et comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire par décret du 31 décembre 1926 en même temps qu'il est nommé ministre plénipotentiaire de 2e classe (255PAAP/18-255PAAP/20). Gabriel Puaux entame alors une carrière axée sur une Europe centrale entendue au sens large. Il part comme ministre de France à Bucarest d'avril 1928 à 1933 (255PAAP/21-255PAAP/32). D'avril 1933 à mars 1938, il est nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire (promu ministre plénipotentiaire de première classe) à Vienne en Autriche (255PAAP/33) ; il s'y lie d'amitié avec le chancelier Dollfuss, tout en étant le témoin lucide des pressions de l'Allemagne hitlérienne jusqu'à l'annexion de l'Autriche. Cessant ses fonctions d'ambassadeur après l'Anschluss, il se retire à son domicile de Meudon dans l'attente d'une nouvelle affectation.
Sa carrière prend alors un nouveau tournant, orienté vers la Méditerranée. En octobre 1938, il est placé hors cadre et nommé Haut-commissaire en Syrie et au Liban (255PAAP/34-255PAAP/37) en remplacement de Damien de Martel, avec rang d'ambassadeur (il en obtient la dignité en mai 1939). Hésitant sur l'attitude à adopter après l'armistice de 1940 et méfiant à l'égard des Britanniques, il est relevé de ses fonctions par le régime de Vichy, et mis en disponibilité en novembre 1940. Il se retire à Tunis puis est révoqué par Vichy en juin 1943 après que le Comité d'Alger l'a nommé résident général de la République au Maroc pour succéder au général Charles Noguès, démissionnaire ; il est chargé de mettre en œuvre le plan de réformes administratives et sociales préconisées par le général de Gaulle (255PAAP/38-255PAAP/47). Ce poste prend fin en 1946 avec l'éloignement du général de Gaulle.
Réintégré dans les cadres, il est nommé conseiller d'État en service extraordinaire par Georges Bidault en novembre 1946 puis est nommé ambassadeur et envoyé extraordinaire à Stockholm en octobre 1947 ; il est mis à la retraite en octobre 1948.
Après sa retraite, Gabriel Puaux est élu en 1952 pour représenter les Français résidant en Tunisie au Conseil de la République (où il devient notamment membre de la commission des affaires étrangères) ; il est réélu comme sénateur de 1958 à 1959. Il est parallèlement président de la Société de l'histoire du protestantisme français de 1949 à 1963 ; historien marqué par l'enseignement de Charles Seignebos, il est appelé à siéger à l'Académie des sciences morales et politiques. Il met à profit ces années non seulement pour rédiger des articles historiques mais aussi pour témoigner de son expérience d'aministrateur qui l'incite à écrire deux livres : Deux années au Levant : souvenirs de Syrie et du Liban, 1939-1940 et Mort et transfiguration de l'Autriche, 1933-1955.
Gabriel Puaux est nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire le 29 décembre 1917, puis officier de la Légion d'honneur le 2 février 1929, commandeur le 5 février 1938, grand officier le 21 septembre 1945. Il est également titulaire de la Croix de Guerre 1914-1918.
Gabriel Puaux a épousé le 10 octobre 1911 Meriem Eigenschenck (1886-1967) après le divorce de celle-ci et Léon Pinchart ; le couple a eu trois enfants, deux filles et un garçon : Renée, François (devenu diplomate) et Claude.
Il décède le 1er janvier 1970 à Aurach, près de Kitzbühel en Autriche, auprès de sa fille Renée Belfrage.
[1] Kowno en polonais, Kaunas en lituanien, qui fut la capitale de la Lituanie de 1920 à 1940.
Histoire de la conservation
Les papiers de Gabriel Puaux ont été récupérés au domicile familial à Meudon en 1973. Les trois premiers volumes ont été microfilmés sous la cote P/2468. 360 photographies concernant ses années au Haut-Commissariat en Syrie-Liban et la résidence générale de France au Maroc ont été extraites pour rejoindre la collection iconographique. Deux photographies se trouvant désormais dans le carton coté 255PAAP/38 ont été numérisées et mises en ligne dans la base iconographique du ministère.
360 photographies ont été extraites des papiers Gabriel Puaux et intégrées dans la collection iconographique, selon la répartition qui suit :
62 photographies dans la série H-Levant (Ha Levant 66 à 88, 94 à 132) ;
cinq photographies dans la série F-Immeubles, résidence de Beyrouth (numérotées de 89 à 93) ;
293 photographies dans la « collection Puaux » (numérotées de 1 à 65 et de 133 à 360).
Modalités d'entrées
Don de M. François Puaux au service des Archives en 1973.
Présentation du contenu
Outre l'intérêt de l'iconographie issue du fonds, les papiers Gabriel Puaux sont riches en large proportion de documents produits dans le cadre de ses activités diplomatiques. Les différents postes occupés sont représentés de manière inégale par le volume et la qualité des archives : les fonctions exercées en Tunisie, Roumanie et à la résidence générale au Maroc dominent largement, tandis que l'on pourra regretter que les papiers relatifs à sa mission d'ambassadeur en Autriche pendant une période cruciale de l'histoire européenne, jusqu'à l'Anschluss, n'occupent qu'une boîte ; de même, le chercheur ne trouvera rien sur son ambassade en Suède, arrêtée prématurément. Les collections de télégrammes fourniront aux historiens un outil pratique sinon original, cependant que les dossiers de correspondance constituent un matériau riche. La documentation réunie par Gabriel Puaux présente également un certain intérêt.
S'il est un thème qui traverse les papiers de Gabriel Puaux conservés aux Archives diplomatiques, c'est bien le développement des nationalismes pendant la première moitié du XXe siècle, que ce soit en Europe ou dans mandats et protectorats français, et que l'on peut suivre surtout en Lituanie, en Syrie-Liban et au Maroc. Ses expériences au Haut-Commissariat et à la résidence générale sont particulièrement intéressantes dans le contexte de la seconde Guerre mondiale : pour étudier la position délicate de la France dans ces pays, mais également sa politique coloniale et les réformes sociales.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Le classement du fonds n'a donné lieu à aucune élimination, sinon celle (systématique) des doublons.
Du point de vue de la conservation matérielle, les éléments étrangers (agrafes, trombones, élastiques, reliures métalliques, etc.) présentant un état de dégradation avancé ou un risque pour la conservation à long terme ont été retirés, et les documents placés dans des conditionnements neutres.
Mode de classement
Le fonds a été classé selon un plan chronologique correspondant aux différents postes occupés par Gabriel Puaux.
Conditions d'accès
Les documents sont soumis aux délais de communicabilité des archives publiques prévus par le Code du patrimoine.
Conditions d'utilisation
La reproduction est libre pour les documents communicables dans les conditions prévues par le règlement de la salle de lecture.
Langue des unités documentaires
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détaillé par Borin Pech, adjoint administratif de chancellerie p. Voir l'inventaire.
Documents en relation
Archives diplomatiques, site de La Courneuve :
- 395QO/611 : dossier de carrière ;
- Correspondance politique et commerciale :
- Alger (C.F.L.N.-G.P.R.F. ; juin 1943-septembre 1944), Maroc (18GMII/916 à 991) ;
- affaires marocaines et tunisiennes : Maroc, 1944-1955 (24QO/1 à 858) ;
- Papiers d'agents et archives privées :
Archives diplomatiques, site de Nantes :
- archives du protectorat français en Tunisie (1TU) ;
- archives du Haut-commissariat de la République française au Levant (1SL et 2SL) ;
- services centraux du protectorat français au Maroc (1MA et 2MA) ;
- consulat général de Mayence (422PO) ;
- consulat de Cologne (157PO) ;
- consulat puis légation de Kaunas (307PO) ;
- ambassade à Bucarest (124PO) ;
- ambassade à Vienne en Autriche (730PO)
- 1AE/138 : fonds Bernard Roy (1770-1946) ;
- Maroc, fonds Jacques Belin.
Archives nationales, site de Fontainebleau :
- Dossier personnel de nomination et de promotion dans l'ordre de la Légion d'Honneur (19800035/1055/21449).
Archives du Sénat :
- coupures de presse relatives au sénateur Gabriel Puaux (2172AS).
Archives de la ville de Paris :
- registres de recrutement militaire, fiche matricule de Gabriel Puaux (D4R1 1266, no 1800).
Bibliographie
Jacques Allier, « In Memoriam : Monsieur Gabriel Puaux, président honoraire de la S.H.P.F », dans Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 116 (janvier-mars 1970), p. 1-6.
Gabriel Puaux, Deux années au Levant : souvenirs de Syrie et du Liban, 1939-1940, Paris, Hachette, 1952, 248 p.
Gabriel Puaux, Les débuts de l'amitié franco-roumaine, conférence, Bucarest, 1929, 30 p.
Gabriel Puaux, Essai de psychanalyse des protectorats nord-africains, Paris, Centre d'études de politique étrangère, 1954, 18 p. (extrait de Politique étrangère, mars 1954).
Gabriel Puaux, Mort et transfiguration de l'Autriche, 1933-1955, Paris, Plon, 1966, 207 p.
Gabriel Puaux, « La conférence de la paix et le traité de Versailles : souvenirs d'un collaborateur d'André Tardieu », dans Revue des travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, Paris, PUF, 1969, p. 335-350.
Daniel Rivet, Le Maroc de Lyautey à Mohammed V : le double visage du protectorat, Paris, Denoël, 1999, 462 p.
Henri de Wailly, Liban, Syrie : le mandat, 1919-1940, Paris, Perrin, 2010, 329 p.
« Notice sur la vie et les travaux de Gabriel Puaux », par M. Waline, Publications de l'Institut de France, 1972, n° 13.
Mots clés producteurs
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