Michel Bréal, né à Paris le 27 novembre 1896, est le fils de l'artiste peintre, historien d'art et journaliste, Édouard Auguste Bréal (1869-1938) et de Louise Guieysse (1872-1954), sans profession. Ses parents divorcent le 31 mai 1916. Son père se remarie en septembre. Sa tante, Clothilde Bréal, a épousé Romain Rolland en premières noces puis Alfred Cortot. Son père était ami d'André Gide, Jean Paulhan, Marcel Schwob et Édouard Vuillard.

Il effectue ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand à Paris, à l'École des Roches et en Angleterre ; il obtient un baccalauréat ès-lettres, latin-grec, latin-langues et philosophie. Il est licencié de lettres à la faculté des Lettres de Paris (langues et littérature étrangères vivantes - anglais). Il sert sous les drapeaux de 1915 à 1919 sur les fronts de France et d'Orient, d'abord comme cavalier, brigadier, maréchal-des-logis, puis comme officier de cavalerie, nommé directement au front. Il termine la guerre à Salonique comme officier pilote-aviateur.

En 1919, il effectue plusieurs missions spéciales, à titre militaire, à Mourmansk et Arkangel puis à Bucarest comme officier-courrier d'état-major puis comme attaché à la Légation de France à Copenhague travaillant pour la Commission internationale de surveillance du Plébiscite au Slesvig. Il est finalement démobilisé fin novembre 1919. En décembre 1919, il est nommé rédacteur non fonctionnaire au Département (Service des Œuvres françaises à l'étranger) ; et en novembre 1920, il devient conseiller-contrôleur stagiaire au Haut-Commissariat de la République Française en Syrie et au Liban (Damas, Liban sud, Beyrouth). À partir de décembre 1923, il est en mission au Siam, où il est chargé d'organiser l'enseignement du français à l'université de Chulalongkorn de Bangkok jusqu'à la fin de l'année 1927, date à laquelle il devient directeur de la branche siamoise de l'Est asiatique français (forêts de teck dans le nord du Siam). En plus de ces fonctions, il assume celles d'agent consulaire à Xiengrai dès 1929. Il assure notamment la protection des nombreux protégés Indochinois qui travaillent au Siam.

En 1935, il voyage en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie et Maroc) et s'établit comme colon à Marrakech. En octobre 1938, il est nommé directeur général de l'Information des services de l'agence Havas en Extrême-Orient (Chine et Japon) et réside à Shanghai où il se marie avec la Princesse Nirgidma de Torhout, Chinoise (Mongole du Sin Kiang), née à Tokyo. Celle-ci a deux fils, Charles de Torhout né le 26 décembre 1927 et Boni de Torhout né le 6 septembre 1930.

Au début du mois de juillet 1940, il s'engage dans les Forces Françaises Libres. Il fait partie du premier corps expéditionnaire en Afrique et participe à l'opération contre Dakar en septembre 1940 et au débarquement au Cameroun le 8 octobre 1940. En novembre, il est nommé capitaine et est chargé par le général de Gaulle d'organiser et de diriger le service de l'Information de l'Afrique Française libre à Brazzaville, fonction qu'il occupe jusqu'en mai 1942 lorsqu'il devient chef des services extérieurs au Commissariat à l'Information à Londres. En février 1943, il dirige le service de l'Information de la mission de liaison du Comité national Français en Afrique du Nord (mission Catroux). Au mois de juin, il est rattaché au cabinet du général de Gaulle, puis au Commissariat à l'Information (Comité Français de Libération nationale) et en juillet, il part au Maroc comme délégué du Commissariat à l'Information auprès du Résident-général. En janvier 1944, Bréal est nommé chef de la section Information de la mission militaire de liaison administrative en vue du débarquement en zone nord. D' août à novembre 1944, il est chargé de mission au ministère de l'Information à Paris puis devient directeur des services étrangers à l'agence France-Presse.

Il entre définitivement au Département après la Libération, admis au cadre complémentaire des services extérieurs du ministère des Affaires étrangères. Le 25 octobre 1945, il est nommé consul général de 2e classe en mission à l'administration centrale à compter du 1er novembre 1945 (Direction d'Asie).

En juin 1946, il devient secrétaire d'ambassade de 1ère classe à l'ambassade de France à Nankin (chef du bureau détaché de Pékin) en remplacement de M. d'Andurain de Maÿtie.

Le 19 mars 1951 il est chargé de mission à l'administration centrale au Service d'Information et de presse, suivant les questions intéressant l'U.R.S.S. et ses satellites, tant en ce qui concerne la presse que la radio en liaison avec le Pacte atlantique. Il sera chargé de la section dite « Rideau de fer ».

Il est de nouveau en poste à l'administration centrale à compter du 1er décembre 1951, au sein de la direction Asie-Océanie où il est chargé de l'Information et de la presse. En janvier 1952, il est reclassé dans le corps des conseillers et secrétaires des Affaires étrangères de 1ère classe et en juillet, il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Afghanistan en remplacement de M. Berthelot. En  juin de l'année suivante, il est promu Ministre plénipotentiaire.

Le 19 mars 1954, il est placé pour la durée de ses fonctions, à compter du 1er janvier 1954 et pour une période maximum de 5 ans, en service détaché auprès de la Présidence du Conseil (Secrétariat d'État chargé des relations avec les États associés), en qualité de Haut-Représentant de la République Française au Laos à Vientiane. En mai 1955, il est réintégré dans les cadres et est nommé en mission à l'administration centrale. En février 1958, il part comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Thaïlande en remplacement de M. Offroy et devient le représentant de la France à l'O.T.A.S.E.

Il est admis à faire valoir ses droits à retraite à compter du 1er mai 1959 et part vivre à La Chartreuse, Vitrac-par-Carsac en Dordogne.

Il décède le 10 juillet 1973 à l'hôpital de Chevilly-Larue (Val-de-Marne). Il était domicilié, 2 cité Négrier à Paris, VIIe. Son épouse meurt en 1983.

Don de Mme de Torhout, veuve de Boni de Torhout, beau-fils de Michel Bréal, (entrée 2013/3 du 8 avril 2013).

Les papiers Bréal nous renseignent principalement sur la carrière de celui-ci, notamment ses nominations, ses affectations. Y sont joints quelques rares rapports et pièces de correspondance.

Librement consultables.

Répertoire numérique détaillé par Françoise Aujogue et Bérangère Lebecq, La Courneuve, juin 2016, 7 pages. Voir l'inventaire