Fonds Abbé Charles Robin

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Fonds Abbé Charles Robin

Cote/Cotes extrêmes

5AE/1-3122 (Cote de commande)

Date

1928-1958

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Description physique

Le fonds est composé de 3122 photographies (2774 photographies sur plaques de verre et 226 diapositives couleur sur support souple insérées entre deux plaques de verre), cotées à la pièce (de 1 à 3121, dont une cote bis, 1488 bis). Le dernier article (3122) se compose d'un échantillon de boîtes d'emballage de plaques d'origine et de documentation.

Origine

Abbé (Jean) Charles Robin (1884-1962)

Biographie ou Histoire

L'abbé Charles Robin naît à Saint-Malo-de-Guersac, commune voisine de Montoir, en Loire-Inférieure, le 26 janvier 1884. En 1897, il entre au petit séminaire. Ordonné prêtre le 29 juin 1908, il devient maître d'étude à l'école Saint-Clair. Il est également licencié en philosophie en 1911, ce qui lui vaut d'être nommé professeur à l'institut Saint-Joseph d'Ancenis. Mobilisé le 13 novembre 1915, il dispose d'un sursis en 1916 du fait de sa qualité de professeur. Il est finalement jugé « inapte définitif » en septembre 1917. En 1920, il est nommé professeur de philosophie à l'externat des Enfants-Nantais, où il enseigne jusqu'en 1951. En 1947, il devient chapelain épiscopal, puis aumônier de l'institution Notre-Dame des Anges en septembre 1951. Il consacre des travaux d'écriture à sainte Thérèse de Lisieux.

Parallèlement à ses activités d'enseignement et de prédication, l'abbé Robin effectue tout au long de sa vie plusieurs pèlerinages et voyages touristiques, en France et à l'étranger. Il réalise de nombreuses vues stéréoscopiques à partir des photographies prises lors de ses voyages et organise au retour des conférences publiques durant lesquelles il projette et commente ses photographies. Ces conférences, d'accès le plus souvent payant, constituent à l'époque une véritable institution dans le paysage nantais. Leur rôle est résumé dans cette formule un peu emphatique de L. de Boussineau dans la nécrologie de l'abbé Robin (1963) : « L'incantation a joué. Ses compatriotes [nantais] presque tous les ans ont communié avec lui à la beauté du monde ou à l'humaine détresse ».
Démissionnaire à partir de septembre 1961 pour des raisons de santé, l'abbé Robin se retire à la maison du Bon Pasteur. Il entreprend à l'été 1962 un dernier voyage, en Yougoslavie, durant lequel il tombe malade et décède, le 10 août 1962, à Dubrovnik.


[Sources : nécrologies parues en 1962 et 1963 dans La Semaine religieuse du diocèse de Nantes ; notice biographique conservée aux Archives historiques du diocèse de Nantes (« Annuaire des prêtres ») ; acte de naissance (3E/103/23, acte n°12) et état signalétique et des services (1R1158, matricule n°1188) conservés aux Archives départementales de Loire-Atlantique ; dossier individuel ouvert en 1962 par le consulat de France à Zagreb (746PO/1/85, dossier Ch. Robin, 1962-1963) conservé au CADN.]

Histoire de la conservation

Conservées dans leur meuble à tiroirs d'origine à la maison de l'Immaculée à Nantes, ancienne maison des missionnaires qui accueille aujourd'hui les religieux retraités, les plaques de verre ont été transférées aux Archives historiques du diocèse de Nantes en 2010, qui les ont proposées en don au Centre des Archives diplomatiques de Nantes en avril 2017.

Modalités d'entrées

Transfert au CADN le 29 mai 2017. Don de l'évêché de Nantes / économat diocésain en date du 16 juin 2017.

Présentation du contenu

Les photographies documentent exclusivement les pèlerinages et voyages touristiques effectués par l'abbé Robin lors de ses congés. Elles ne sont, pour la majeure partie, pas datées, les rares plaques datées ayant permis de déterminer une fourchette chronologique approximative pour le fonds (1928-1958). Bien qu'elles n'aient pas été légendées par l'abbé Robin de manière systématique, elles sont pour la plupart identifiables, ne serait-ce que par pays. Elles montrent aussi bien les monuments et sites touristiques célèbres que la vie des populations. Notons d'emblée que c'est davantage la variété des sujets représentés et la personnalité de son producteur que l'originalité ou la beauté des photographies qui font l'intérêt du fonds.
L'abbé Robin semble avoir été l'auteur de la quasi-totalité des photographies ; seuls les clichés relatifs à sainte Thérèse de Lisieux, tous de format 8,5 x 10 cm et qui comptent de nombreuses reproductions de seconde main (images pieuses, photographies de la sainte et des lieux où elle vécut) que l'abbé Robin s'est probablement procurées lors de ses séjours à Lisieux et qui illustraient ses conférences sur sainte Thérèse, ne sont pas originaux. On les a néanmoins tous conservés lors du traitement du fonds en 2018, et classés par commodité dans la partie Voyages en France / Normandie.

Outre les éléments descriptifs, parfois longs, inscrits par l'abbé Robin sur les plaques, les photographies sont documentées par les annonces et comptes rendus des conférences, qui fournissent une mise en contexte utile des voyages et rendent compte de la manière dont l'abbé Robin illustrait son propos avec ses photographies (3). Culturel et touristique toujours, le voyage était d'abord pèlerinage (Terre sainte, Sinaï, Rome, Rio de Janeiro&) et le récit se faisait enseignement l'abbé Robin parlait volontiers de ses « visions » pour désigner ses conférences illustrées, et La Semaine religieuse du diocèse de Nantes évoque ses « conférences bibliques » au sujet des voyages en Terre sainte. Notons cependant qu'une large part des destinations présentes dans le fonds sont totalement absentes du périodique diocésain (Maghreb, Europe centrale et du Nord).
Le fonds présente également l'intérêt secondaire de documenter le tourisme culturel entre 1930 et 1950, notamment les croisières et la vie à bord des paquebots, dont les noms sont presque toujours indiqués sur les photographies. La croisière au Spitzberg de 1936 sur le Lafayette, dont l'importante série de photographies est datée avec précision et décrite avec sensibilité, semble avoir beaucoup impressionné l'abbé Robin.
Il convient enfin de souligner que deux croisières de l'association Guillaume Budé sont documentées dans le fonds, la croisière en Grèce de l'été 1950 et la croisière « Athènes Byzance » de l'été 1951. Si l'association n'est jamais citée sur les plaques, c'est la présence de Jean Malye (4) sur une photographie d'Olympie (5AE/1379) qui a permis de dérouler le fil et d'identifier ces deux voyages, notamment grâce aux articles parus dans le Bulletin de l'Association Guillaume Budé (5). Fondée en 1917 par l'universitaire Paul Mazon pour publier des traductions de textes grecs et latins capables de rivaliser avec les éditions allemandes, par le biais de la société d'édition Les Belles Lettres, l'association diversifia rapidement ses activités afin de toucher un plus large public : organisation de congrès, mise en place de sections locales, et en 1930 création des « croisières Budé » conduisant un public lettré visiter les sites antiques commentés par des professeurs de la Sorbonne ou du Collège de France. Le Bulletin ne manque en outre jamais de souligner le rôle de représentation qu'endossent également les passagers de ces croisières, embarqués sur les paquebots des compagnies de navigation françaises et porteurs à l'étranger de l'amour de la France pour la culture classique (6). Si seulement deux voyages de l'abbé Robin peuvent être rattachés avec certitude aux activités de l'association, il n'est cependant pas impossible qu'il ait participé à d'autres sorties (les sections locales organisaient également des excursions en France, et les voyages à l'étranger se faisaient sous divers formats en toute saison). La croisière de 1950 fit d'ailleurs l'objet d'au moins une conférence de l'abbé Robin, mentionnée dans le Bulletin (n°1, mars 1954, p. 30) au chapitre de la section locale de Nantes : « C'est ensuite M. l'abbé Robin, professeur et humaniste bien connu des Nantais, qui, en avril, a commenté les photographies qu'il a prises au cours d'une récente "Croisière Budé en Grèce : Ithaque, Delphes, Olympie, Épidaure, Délos". ». On remarque au passage le délai écoulé entre le voyage effectué en 1950 et la conférence donnée en 1954.

La description des plaques dans l'inventaire suit systématiquement la trame suivante :

-    Titre d'origine : titre donné par l'abbé Robin recopié tel quel, entre guillemets, éventuellement en complétant certaines abréviations ou en indiquant l'orthographe actuelle de certains toponymes entre crochets. En l'absence de titre (cas le plus fréquent), mention « Aucun ».
Notons que le titre donné par l'abbé Robin ne décrit pas forcément le contenu de la photographie, mais parfois aussi une impression personnelle ou une idée qu'il conviendra de mettre en avant pendant la projection. Outre les difficultés ponctuelles de déchiffrement, il revêt parfois un caractère sibyllin. D'un ton souvent très vivant, le titre restitue à sa façon la narration de la conférence ; par exemple sur la plaque 5AE/2030 (Porto) : « Le Pont Seyrig traversé, vue sur Porto qui s'élève au-dessus [de la] rive dr. du Douro = en bas. Quai, lavoir, marché, rues étroites pittoresques. Allons[-]y ».

Les abréviations évidentes ou récurrentes n'ont pas été développées :
g., dr. (gauche, droite)
m. (mètres)
st, ste (saint, sainte)
XIII, XIV& (XIIIe siècle, XIVe siècle&) développé seulement si ambigu
N., S., E., O. (nord, sud, est, ouest) développé seulement si ambigu
arch. (architecte)
ds (dans)
N.D. (Notre Dame) développé seulement si ambigu
J.C. (Jésus Christ)
hab. (habitants) développé seulement si ambigu
Mgr (Monseigneur) en revanche on a développé Mr (Monsieur)
Cal, card. (cardinal)
les O.P. (ordre des frères prêcheurs, ou dominicains)
les A.A. (augustins de l'Assomption, ou assomptionnistes)

-    Description : élément optionnel, courte description du contenu de la photographie, sauf quand le titre d'origine est suffisant.
-    Format : dimensions de la plaque (hauteur x largeur) en cm.
-    Couleur : photographie en noir et blanc ou en couleurs.
-    Particularités : élément optionnel, mention des dégradations éventuelles de la plaque.

 

(3) Cf. en annexe 3 le dépouillement de La Semaine religieuse du diocèse de Nantes, qui fournit la liste de toutes les conférences mentionnées dans cette publication. Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive dans la mesure où un dépouillement semblable serait à effectuer dans d'autres périodiques.
(4) Jean Malye (1888-1973) : spécialiste de la littérature irlandaise, il fut instructeur des troupes américaines après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, puis effectua diverses missions pour les ministères de la Guerre et des Affaires étrangères. Il dirigea la société d'édition Les Belles Lettres de 1921 à sa mort. Cf. sa nécrologie par Fernand Robert dans le Bulletin de l'Association Guillaume Budé (n°1, mars 1973, p. 3-9) et l'ouvrage que lui a consacré son petit-fils François Malye, Camp Beauregard (Les Belles Lettres, 2018, p. 153-156).
(5) Disponible en ligne : https://www.persee.fr/collection/bude .
(6) Voir aussi les travaux de Mathilde Cheze sur la politique culturelle française en territoire hellène au XXe siècle (article de 2011 cité en bibliographie, et thèse de 2013 disponible en ligne : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00966630 ).

Évaluation, tris et éliminations, sort final

La nécrologie rédigée par L. de Boussineau parue en 1963 (cf. annexe 1) montre qu'à la mort de l'abbé Robin, sa chambre regorgeait d'archives personnelles, fruits de ses années d'enseignement et de prédication. Ces documents ayant entièrement disparu, le fonds photographique qui fait l'objet de cet inventaire est semble-t-il le seul reliquat de la production de l'abbé Robin.

On ignore si le fonds photographique était lui-même complet lors de son transfert aux Archives historiques du diocèse de Nantes en 2010. On sait en revanche que pendant son traitement partiel entre 2010 et 2015, des éliminations ont été pratiquées, pour une proportion évaluée à environ 25% du fonds d'origine. Les éliminations documentées concernent :
-    Portugal : diapositives couleurs de 7 x 7 cm représentant des monuments bien connus par ailleurs ou des sites comme Fatima ou Lisbonne ; ont été conservées de préférence les vues présentant des personnes en situation (plages de Nazaré, marais salants d'Aveiro).
-    Exposition universelle de Bruxelles de 1958 : clichés des différents pavillons nationaux, sans originalité ; seul a été conservé un petit lot de démonstrations de l'ingénierie hollandaise (pavillon hollandais).

Le fonds tel qu'il a été donné au CADN en 2017 a été conservé en intégralité.

Accroissements

Fonds clos.

Mode de classement

L'abbé Charles Robin avait adopté son propre mode de classement, comme en attestent les numéros qu'il avait attribués à ses plaques et à ses diapositives (chiffres figurant sur une pastille ronde collée sur la plaque) (7). Les numérotations semblent reprendre à 1 pour chaque voyage ; elles sont discontinues du fait des lacunes du fonds. Certaines plaques n'ont été ni légendées, ni numérotées. La disparition des cahiers ou répertoires qui listaient probablement ces numéros a cependant rendu nécessaire une reprise à zéro du classement.

Aux Archives historiques du diocèse de Nantes, le fonds a été partiellement traité par une équipe de bénévoles sous la direction du P. Jean Bouteiller, responsable du service des archives de 2005 à 2015.
Une partie des plaques de verre ont été classées (regroupement par pays), nettoyées, conditionnées et numérisées.

Enfin, le classement définitif réalisé au CADN en 2018 a concerné le fonds dans sa totalité et a nécessité une reprise complète du travail. Le fonds étant relativement peu documenté, notamment en ce qui concerne sa chronologie, on a choisi de classer les photographies selon une logique géographique qui gomme presque systématiquement la dimension temporelle (on ignore la plupart du temps s'il y eut plusieurs voyages dans tel ou tel endroit pour lequel toutes les photos ont été regroupées). Notons cependant que le format des plaques, systématiquement indiqué dans les analyses, fournit peut-être un indice sur le fait que l'abbé Robin se serait rendu à plusieurs reprises au même endroit (par exemple en Hollande ou au Portugal, où on a des plaques de 6 x 13 cm et de 7 x 7 cm).
Les voyages en France, peu nombreux, ont été classés en premier, dans l'ordre alphabétique des régions représentées (Alpes, Bretagne, Île-de-France, Normandie).
Viennent ensuite les voyages à l'étranger, pour lesquels les plaques sont classées :
-    par continents ;
-    par pays (à l'époque des voyages en principe, d'où la présence de pays disparus par exemple le royaume de Yougoslavie - ou de rattachements de villes différents d'aujourd'hui par exemple en Europe de l'Est). Des tâtonnements pendant le classement (datations et identifications tardives) expliquent certaines anomalies du plan de classement final, justifiées en notes infrapaginales ;
-    puis par villes (classés dans l'ordre alphabétique).

Les nombreuses plaques dont le lieu exact n'est pas identifié sont systématiquement reportées à la fin de chaque série, de sorte que le lecteur devra consulter l'ensemble d'une série s'il recherche un site particulier, qui peut ne pas avoir été identifié lors du classement.
Dans quelques rares cas ont été laissés ensemble les pays dont on était certain qu'ils composaient un seul et même voyage (par exemple le voyage au Brésil qui comporte des escales à Barcelone et à Dakar). Pour cette raison, la ville de Marseille, port de départ ou d'arrivée du bateau, est associée à des voyages effectués à l'étranger (dans les séries consacrées à la Grèce, ou à Stromboli sur la route de la Terre sainte en 1928).

Le corps de l'inventaire s'organise donc selon la trame suivante, déclinée pour chaque pays :
Pays
   Cartes et itinéraires (cf. annexe 5)
   Villes ou sites identifiés
      Plaques listées dans un ordre aléatoire mais en regroupant les sujets voisins
   Plaques non identifiées
      Vues générales
      Monuments
      Personnes et animaux

 

(7) La numérotation de l'abbé Robin ne doit pas être confondue avec celle apposée lors du traitement partiel du fonds en 2010-2015, inscrite au crayon de papier sur la languette médiane des plaques ou exceptionnellement sur la pastille ronde.

Conditions d'accès

Les documents sont librement communicables sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée (Code civil, art. 9) et de la propriété intellectuelle (Code de la propriété intellectuelle).
En raison de la fragilité du fonds, la communication sous forme d'originaux est proscrite et le fonds sera progressivement numérisé.

Conditions d'utilisation

La reproduction est libre sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée (Code civil, art. 9) et de la propriété intellectuelle (Code de la propriété intellectuelle) et du règlement de la salle de lecture.
En cas de publication de ces documents, un exemplaire de ces ouvrages ou catalogues sera transmis au diocèse de Nantes quel que soit le support (papier ou numérique).

Langue des unités documentaires

Les photographies sont légendées en français.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

2774 photographies sur plaques de verre et 226 photographies couleur sur support souple transparent insérées entre deux plaques de verre.
Plusieurs plaques de verre sont cassées, fêlées ou tachées (l'état matériel à la date du classement est systématiquement décrit dans l'analyse). Les plaques fêlées sont à restaurer.
Se reporter à l'annexe 2 pour une description technique précise du fonds.
Certains clichés « cartes et itinéraires » ainsi que certaines photographies relatives à sainte Thérèse sont en réalité un support calque ou plastifié placé entre deux plaques de verre ; en raison de leur vieillissement, les supports plastifiés sont gondolés.

Autre instrument de recherche

Inventaire analytique rédigé par Solenn Guillet, étudiante en master 2 Archives à l'Université d'Angers, dans le cadre d'un stage au CADN (février-juin 2018). Poursuite du classement par Isabelle Guyon, adjoint administratif principal de chancellerie (juin-août 2018). Finalisation par Solenn Guillet dans le cadre d'une vacation au CADN (septembre 2018). Suivi et relecture, finalisation et rédaction d'une partie de l'introduction et des annexes par Bérangère Fourquaux, conservateur en chef du patrimoine (juin-décembre 2018).

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Documents en relation

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Bibliographie

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