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Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Histoire de la conservation
Au début de la carrière d'Henri Gouraud, il semble bien que sa mère ait joué un rôle important dans le regroupement et la conservation des documents ayant un rapport avec son fils aîné. De son côté, Henri Gouraud écrivait beaucoup et conservait tous ses documents de travail qu'il archivait dans des cantines. En tant qu'officier supérieur, Henri Gouraud disposait pour toute sa correspondance officielle d'un secrétaire. A partir de 1920 et jusqu'à sa mort en 1946, il garde le même secrétaire particulier, Amédée Lahellec, qui devient au fil des années le « porte-mémoire » du général Gouraud ; il revisite entièrement le fonds et opère des classements, ce qui explique la multiplication des doubles et des transcriptions ainsi que la dispersion de la correspondance particulière et personnelle reçue et adressée entre 1919 et 1923 par le général. Autre personnage important pour la gestion de ce fonds, Philippe Gouraud, neveu du général, lui-même officier. En 1993, il publie un livre sur son oncle, où il cherche notamment à valoriser son rôle dans la genèse du Liban et dans la politique arabe de la France. A cette fin, il s'empare du fonds et le reclasse complètement pour la partie syrienne, bousculant le classement préexistant. Lors du don du fonds en 1999 par les petits neveux du général Gouraud, les photographies sont extraites des cartons de façon à être numérisées et réunies sur la base du ministère. Un premier travail de classement de ces 169 cartons est alors entrepris par Julie d'Andurain et finalisé en 2006.
Après ce premier travail, la remise de nouvelles archives Gouraud par les descendants du général a appelé une reprise du classement initial en 2015 et ce pour plusieurs raisons. En effet, si le répertoire rédigé en 2006 présentait l'historique du fonds et permettait de naviguer facilement au sein de celui-ci de manière thématique, il laissait la correspondance personnelle du général non classée, à savoir 56 cartons, soit un tiers du fonds. Les recherches effectuées dans cette correspondance depuis 2008 en avaient laissé entrevoir la richesse mais avaient également montré que la distinction opérée dans la nature de cette correspondance n'était pas fiable, de nombreuses lettres familiales étant égarées parmi la correspondance dite "particulière". Or, les descendants du général Gouraud ayant exprimé le désir de soumettre la consultation de la correspondance familiale à leur autorisation préalable, il était fondamental de l'identifier et de la classer à part. Dans le même temps, les suppléments d'archives remis après 2006, soit 42 cartons complétaient de manière très substantielle les archives déjà répertoriées et il a semblé opportun de les y intégrer plutôt que de les y juxtaposer.
Modalités d'entrées
dons entre 1999 et 2015 par Antoine Gouraud, petit neveu d'Henri Gouraud, président de l'association « Souvenir du général Henri Gouraud et de sa famille ».
Présentation du contenu
Le fonds se compose de deux ensembles de documents, de tailles très inégales : les papiers de fonction, produits ou reçus par le général en exercice en constituent la part la plus volumineuse (399 PAAP 1-346). Classés chronologiquement et respectant l'ordre des différents postes qu'Henri Gouraud a occupés, ces papiers permettent de cerner de très près sa vie et sa carrière, depuis ses premières missions en Afrique jusqu'à la dernière à la tête du gouvernement militaire de Paris et à son départ à la retraite.
Jeunesse (399 PAAP 1-6)
Aîné d'une fratrie de cinq enfants, Henri Gouraud reçoit comme ses frères une formation primaire, secondaire, puis préparatoire aux grandes écoles au collège Stanislas à Paris : ses cahiers de composition et de prix mettent en lumière une enfance studieuse, marquée par la foi et le sens de l'effort (399 PAAP/1). Il se trouve rapidement une vocation coloniale. Il réussit le concours d'entrée à Saint-Cyr en 1888 avec la promotion « Grand Triomphe » (399 PAAP/2-5 : ses compositions, bulletins, ainsi que la correspondance qu'il entretient avec ses camarades, témoignent toujours de son goût de l'étude et en particulier de l'histoire, tandis que les albums et discours prononcés lors des triomphes permettent d'avoir une vision de la vie de l'école à la fin du XIXe siècle. Dès sa sortie de l'école, Gouraud souhaite partir outre-mer ; son père s'y étant opposé, il est d'abord affecté au 21e bataillon de chasseurs à pied à Montbéliard en 1890 (399 PAAP/6 : rapports et croquis de manœuvres, cartes de camps ou encore correspondance reçus d'autres militaires de son bataillon donnent une idée précise de la vie qu'il mène dans les Vosges pendant ces quatre années).
L'Afrique (399 PAAP 7-61)
Soutenu dans son projet par sa mère, Henri Gouraud part en 1894 au Soudan français. Au cours des deux campagnes qu'il y mène (399PAAP 7-15), il se révèle être un chef de guerre efficace et chanceux. En 1898, il parvient à mettre la main sans effusion de sang sur le chef mandingue Samory Touré qui s'opposait aux Français depuis plus d'une décennie et qui était parvenu à conquérir un empire au Sud du fleuve Niger où il disposait de nombreuses forces armées : la correspondance reçue et adressée à Gouraud avant et après la capture (399PAAP/9), tout comme ses rapports de reconnaissance (399PAAP/11) permettent de retracer au jour le jour les péripéties de cet événement qui eut un très grand retentissement (399 PAAP/12-13). L'arrestation de septembre 1898 fait d'Henri Gouraud une célébrité au moment même où la France doit laver l'affront de Fachoda. Le jeune capitaine est alors invité par le tout-Paris où il fait la connaissance d'Auguste d'Arenberg et Eugène Étienne, futurs fondateurs du « parti colonial » (399 PAAP/15). Grâce à leur soutien actif, Henri Gouraud mène une belle carrière en sillonnant l'Afrique durant encore quinze ans : campagnes du Niger (1900-1903, 399 PAAP/17-20), du Tchad (1904-1906, 399 PAAP/21-34) et de Mauritanie (1907-1910, 399 PAAP/35-48). En 1907, il est promu colonel et commissaire du gouvernement général en Mauritanie, et mène sur ordre du gouvernement une grande campagne contre les guerriers meneurs de razzias. Les opérations de pacification de la Mauritanie, marquées par la célèbre campagne de l'Adrar peuvent être étudiées dans les rapports préparatoires, les comptes rendus d'opération et les journaux de marche dressés par le colonel (399 PAAP 37-39). Cette campagne lui permet de rétablir, au moins partiellement, une certaine sécurité des transports entre le Maroc et la Mauritanie.
Après avoir suivi les cours du centre des Hautes études militaires (399 PAAP/49), le colonel Gouraud part en 1911 au Maroc. Il est alors chargé du commandement de la région de Fès. Il mène des combats victorieux qui lui valent d'être promu général de brigade (399 PAAP 50-54, où sont consignés tous les détails de la marche et de l'organisation de la colonne de renfort, placée sous son commandement). Les comptes rendus adressés au général Lyautey ainsi que les rapports de situation politique donnent une idée précise de l'organisation politique et militaire de la région de 1912 à 1914 (399 PAAP/55-59). Il est nommé en 1914 au commandement des troupes du Maroc occidental et la presse s'en fait abondamment l'écho (399 PAAP/60-61).
La Grande Guerre (399 PAAP/62-129)
En 1914, la guerre éclate en France et il est à la tête de la 4e brigade marocaine envoyée en renfort sur le front français en Argonne. Il est nommé général de division et reçoit le commandement de la 10e division d'infanterie coloniale. Pendant ces 10 mois passés sur le front occidental, les ordres donnés à Gouraud par le Grand Quartier Général, les rapports produits par ce dernier tout comme les comptes rendus journaliers d'opération permettent de retracer au jour le jour son itinéraire et l'histoire des combats menés par sa division (399 PAAP 62-84). En 1915, le général Gouraud est nommé au commandement du Corps d'armée colonial puis quelques mois plus tard au commandement du Corps expéditionnaire français aux Dardanelles (399 PAAP 85-86 et 399 PAAP 88-89, solidement documentées). Fin juin, il est grièvement blessé par un obus. Sur le navire-hôpital qui le ramène en France, la gangrène se déclare ; il faut l'amputer du bras droit. Poincaré le décore de la médaille militaire sur son lit d'hôpital, tandis que les messages et témoignages de soutien affluent à l'hôpital auxiliaire militaire de Paris où il est soigné (399 PAAP/87).
Gouraud se rétablit rapidement. À la fin de 1915, il est nommé au commandement de la IVe Armée en Champagne (399 PAAP/93-97, où l'on retrouve les instructions du Grand Quartier Général tout comme les rapports et ordres de bataille produits par le général). En 1916, son frère Pierre Gouraud meurt au champ d'honneur. Gouraud retourne au Maroc, de décembre 1916 à mars 1917, pour remplacer le résident général Lyautey, nommé ministre de la Guerre (articles 399 PAAP 98-104, bien référencés sur le fonctionnement des services du Protectorat ainsi que sur les affaires militaires, économiques et financières), mais revient en juin 1917 au commandement de la IVe Armée : jusqu'en novembre 1918, il lance ses hommes dans des batailles acharnées comme la bataille des monts de Champagne ou encore la contre-offensive victorieuse du 15 juillet 1918, qui peuvent se retracer ici par les ordres, rapports et comptes rendus d'opération (batailles de Champagne, offensives Meuse-Argonne, 399 PAAP/105-129). Sa mère meurt quelques jours plus tard. En janvier 1919, le général Pétain remet au général Gouraud, nommé gouverneur de Strasbourg, la grand-croix de la Légion d'honneur.
Au Proche-Orient (399 PAAP/130-213)
Le général Gouraud est envoyé par Clemenceau comme haut-commissaire de la République en Syrie et au Liban et commandant en chef de l'armée du Levant, non sans avoir reçu au préalable, par des échanges avec le Président du Conseil et les ministres des Affaires étrangères, un état de la situation et des missions qui l'attendent (399 PAAP/130-140). Gouraud débarque à Beyrouth en novembre 1919 ; il y reçoit un accueil chaleureux de la part des populations libanaises et d'une partie des populations arabes de Syrie ; selon les ordres qu'il a reçus de Clemenceau, il doit accompagner la mise en place d'une Syrie autonome sous la direction de Fayçal, fils du chérif de La Mecque. Il est secondé dans cette tâche par un adjoint civil, le publiciste Robert de Caix, très au fait des questions du Moyen-Orient, des réseaux gouvernementaux et du lobby colonial, thèmes récurrents que l'on retrouve dans la correspondance que les deux hommes échangent pendant cette période (399 PAAP/142-146).
Dans la grande tradition coloniale, Gouraud dès son arrivée s'assure du soutien des populations par des tournées réalisées en Syrie comme au Liban auprès des membres les plus éminents de ces régions : programmes de visites, repas officiels et cahiers tenus par son officier d'ordonnance permettent d'en retracer les itinéraires et calendriers (399 PAAP/148-150). La politique menée en Syrie entre 1919 et 1923, durant son mandat de Haut-Commissaire fut avant tout une politique de conciliation, les discours, adresses et toasts qu'il a prononcés ou écrits pendant cette période (399 PAAP/151-155) y font référence dans leur ensemble. Durant le temps où le haut-commissaire et son équipe ont cherché à mettre en place une Syrie fédérative, l'équilibre entre les communautés a été recherché, l'instauration d'un Liban indépendant n'ayant été dans son esprit qu'une étape vers la mise en place d'un système mandataire fédéral.
Une grande partie des dossiers du haut-commissaire est centrée sur les problématiques budgétaires (exercices 1921 et 1922, 399 PAAP/156-160) : Gouraud s'aperçoit assez vite qu'il est en concurrence directe avec Lyautey au Maroc ou Mangin dans la Sarre, non seulement en termes d'attribution des crédits mais aussi de financement des primes et soldes des services de renseignements, dont l'activité ne cesse de croître (399 PAAP/161-166).
À la fin de l'année 1920, après la bataille de Khan Meyssaloun qui a mis fin au royaume arabe de Damas rêvé par Fayçal (juillet 1920), la situation s'est pourtant effectivement dégradée avec les nationalistes arabes emmenés par Abdallah, le frère de Fayçal. Mais les Hachémites ne représentent pas tous les arabes de Syrie. D'autres oppositions internes - comme celle entre les villes de Damas et d'Alep - sont à prendre en compte dans l'instauration du mandat. Dès lors, les opérations militaires de pacification ne peuvent que se répéter : en témoignent les correspondances de Gouraud avec ses officiers (399 PAAP/176-181), ou encore les dossiers consacrés à la guerre de Cilicie (399 PAAP/184-193). L'histoire retient que Gouraud est la cible d'un attentat, comme si cela était représentatif d'une hostilité générale. Le 23 juin 1921, il est pris dans une embuscade sur la route de Damas, à Kuneitra. L'un de ses officiers est tué, mais Gouraud s'en sort indemne (399 PAAP/182).
Au-delà de ces péripéties politiques, les années syriennes d'Henri Gouraud contribuent au développement économique de l'intérieur de la Syrie : le tourisme, en particulier archéologique, et le commerce sont pensés comme des outils par la commission Lenail venue en 1922 étudier le potentiel du pays (399 PAAP/194-195 et 205). Gouraud souhaite s'appuyer sur l'essor économique du pays pour prévenir les tensions qu'il sent venir, en particulier avec les Druzes. Enfin, c'est à partir de ces années passées au Liban que la correspondance particulière et personnelle du général devient si volumineuse qu'elle commence à être organisée par son secrétariat particulier (399 PAAP/196-198 et 203-204).
Après que les ministères parisiens aient notifié leur refus de financer l'architecture mandataire proposée par le haut-commissariat, Gouraud, estimant qu'on ne lui donnait pas les moyens d'établir la paix, envoie sa démission et rentre en France (399 PAAP/132).
Gouverneur militaire de Paris (399 PAAP/217-339)
Nommé membre du Conseil supérieur de la guerre[1], il est élu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Au cours d'un voyage en 1923 aux États-Unis, il apprend sa nomination au poste de gouverneur militaire de Paris, ce qui le place désormais dans des fonctions éminemment représentatives et de nature diplomatiques.Il représente lors des obsèques du président des États-Unis le gouvernement de la République en tant qu'ambassadeur extraordinaire (399 PAAP/260-265). Il se montre très investi dans l'élaboration d'une politique mémorielle en faveur des soldats morts au combat, y compris outre-mer (399 PAAP/312-316). Après avoir inauguré la crypte et les plaques commémoratives du monument aux morts des armées de Champagne à Navarin en septembre 1925, il se préoccupe de soutenir l'action de l'association du souvenir aux morts des armées de Champagne.Après la création de l'association, il demande et obtient l'agrément du ministère de la Guerre pour la fondation du monument aux morts des amées de Champagne et ossuaire de Navarin et sa reconnaissance comme association d'utilité publique (mai 1933).
Toujours prêt à présider une cérémonie, le général Gouraud se dresse comme l'incarnation de l'ancien combattant du fait de sa manche droite vide, et le peuple de Paris lui témoigne une véritable vénération, soigneusement relayée par la presse, tandis qu'invitations, hommages et autres témoignages de reconnaissance affluent (399 PAAP/244-251). Classés chronologiquement, les discours, conférences et allocutions qu'il prononce pendant ces quinze années (399 PAAP/229-242) témoignent par leur fréquence et leur quantité de sa position, devenue éminente, de représentant de la France combattante. Les invitations aux repas officiels, soigneusement consignées par son officier d'ordonnance (399 PAAP/222-228), permettent d'établir le même constat. Il fait alors de nombreux voyages, dont chacun est abondamment documenté des programmes, discours et comptes rendus de presse : la Pologne et la Tchécoslovaquie en 1925 (399 PAAP/277-284), l'Italie en 1929 (399 PAAP/297-299), la Turquie (399 PAAP/306-308) et la Roumanie (399 PAAP/309-311) en 1930. En 1933, il réalise un long périple au Soudan pour présider les cérémonies de commémoration du cinquantenaire de la présence française (399 PAAP/330-333), puis est de nouveau envoyé en Afrique en 1936 pour représenter ses ministres de la Guerre et des Colonies lors de la cérémonie de consécration de la cathédrale de Dakar (399 PAAP/334-335). Il devient l'hôte régulier des Américains à partir de 1923, multipliant les discours en faveur des liens franco-américains, comme à l'occasion du Thanksgiving Day (1926, 1927), de déjeuners offerts à la Légion américaine (1927) ou encore de la Convention de l'American legion auxiliary en 1927 (399 PAAP/256-276). Il est également invité par la Belgique en 1922 (399 PAAP/252-255). Après un premier séjour au château de Laeken chez le roi des Belges, il reçoit en 1925 la grande médaille d'or de la Société royale de géographie d'Anvers. Invité par la société « Norvège-France » en 1927 (399 PAAP/300-302), il fait également l'année suivante une conférence à l'Alliance française du Danemark (399 PAAP/303-305). Parallèlement, il entretient une correspondance particulière assez volumineuse avec d'anciens collègues civils et militaires restés en poste en Alsace (399 PAAP/317-318), au Maroc (399 PAAP/319-324) et au Levant (399 PAAP/325-329) ; joints à une solide documentation (cartes d'état-major, croquis, articles, rapports de situation économique), cet ensemble témoigne de l'intérêt que le général Gouraud porte jusqu'à sa mort à ces territoires dont il eut à assumer la tutelle.
Départ à la retraite (399 PAAP/340-346)
Son départ à la retraite en 1937, à l'âge de 70 ans, est vécu par ses contemporains comme une apothéose et l'événement, là encore, est largement couvert par la presse (399 PAAP/344) : discours et réceptions se succèdent, lettres d'hommage et témoignages d'admiration affluent pendant plus d'un an (399 PAAP/340-343). A cette occasion, Gouraud reçoit un fanion spécifique, cadeau de 587 associations d'anciens combattants. Il quitte Paris pour Royat et n'y revient qu'en mai 1945. Il y meurt le 16 septembre 1946, quelques mois après la fin du mandat français en Syrie.
Activités personnelles et vie privée du général et de sa famille (399 PAAP/347-558)
Un peu moins abondante, cette seconde partie du fonds permet d'apporter un éclairage sur d'autres aspects de sa personnalité. Outre ses engagements associatifs (399 PAAP/347-348), le point qui frappe le plus, et qui pourrait à lui seul faire l'objet d'une étude, est son activité d'épistolier infatigable et -au final- d'archiviste. Aidé il est vrai par son secrétaire, Gouraud fait preuve dans le classement de sa volumineuse correspondance personnelle d'un réel goût pour les archives. La plupart des dossiers se présentent dans des sous-chemises ou enveloppes portant un numéro à l'encre rouge ou violette avec, quelquefois, une lettre ou un nom propre de lieu ; plusieurs modes de classement sont choisis : les dossiers nominatifs constitués par le général (399 PAAP/349-441), rassemblant sur une centaine d'articles la correspondance active et passive d'amis et de relations, à laquelle est jointe une documentation les concernant, sont classés dans une série générale d'une part (ordre alphabétique des correspondants, 399 PAAP/349-398, avec des vedettes sur quelques sommités comme Lyautey et sa famille, 399 PAAP/377-380 ou encore Pétain, 399 PAAP/387). Suivent d'autres dossiers de correspondants, tout aussi vastes, constitués eux dans un ordre thématique (399 PAAP/399-441) : hormis les correspondantes féminines (399 PAAP/399-400), les personnes morales, associations et comités (399 PAAP/439-440) ou encore ceux qualifiés d' « aventuriers » (399 PAAP/441), classés à part, l'ensemble des autres correspondants s'insère dans un cadre de classement géographique, chacun étant répertorié selon son pays d'origine ou d'exercice, depuis la Belgique (399 PAAP/402-404) jusqu'à la Syrie (399 PAAP/428-437), en passant par ses terres d'élection que furent les Etats-Unis (399 PAAP/409-415), l'Alsace (399 PAAP/418/420) et bien sûr le Maroc (399 PAAP/421-422).
La rubrique consacrée aux activités du général retraité (399 PAAP/442-450) témoigne toujours de cette activité épistolaire et sociale soutenue et de la préoccupation constante du général de maintenir les liens avec les Etats-Unis, et en particulier avec les vétérans de la 42e division d'infanterie. Une partie plus strictement privée et familiale de la vie du général suit (399 PAAP/451-539) : outre son dossier de personnel et de distinctions, l'ensemble des journaux et agendas occupe un bloc assez conséquent, très complet car courant sur une soixantaine d'années, et permet de cerner son activité quotidienne (399 PAAP/456-481). Les engagements chrétiens du général Gouraud peuvent également s'étudier à travers ses écrits et souvenirs à caractère religieux mais aussi à travers la correspondance qu'il entretint avec les membres du clergé séculier et régulier (399 PAAP/482-483). L'activité de l'écrivain est tout aussi remarquable, ses ouvrages publiés ou restés à l'état de projet s'inspirant largement pour la plupart de l'expérience vécue au cœur de l'Empire colonial (399 PAAP/484-501). La correspondance active et passive entretenue avec les membres de sa famille permet de resituer Gouraud dans son ancrage familial et de cerner ceux avec qui il nourrit des liens privilégiés, en particulier sa sœur Marie-Thérèse, sa belle-sœur Hélène et son neveu Michel (399 PAAP/502-534). Les archives postérieures au décès d'Henri Gouraud se divisent enfin en deux parties : celles liées à l'organisation de ses obsèques, et les archives de son neveu Philippe. A la mort du général, le gouvernement lui rend un dernier hommage par des obsèques nationales le 26 septembre 1948. Conformément à ses dernières volontés, le général Gouraud est inhumé dans la crypte du monument-ossuaire de la ferme de Navarin entre les villages de Souain-Perthes-les-Hurlus et Sommepy-Tahure, « au milieu des soldats qu'il a tant aimés », son képi et sa montre restant en dépôt au fort de la Pompelle, clef de la défense de Reims. Discours de personnalités, cartes d'invitation, messages de condoléances, hommages et notices in memoriam témoignent à foison du grand retentissement qu'eut cet événement dans la France de l'immédiat après-guerre (399 PAAP/540-545). Les notes manuscrites ou transcrites et la correspondance de Philippe Gouraud, neveu et mémorialiste du général, complètent l'ensemble (399 PAAP/546-557).
[1] Assez peu d'articles consacrés à son activité au Conseil supérieur de la guerre sont conservés dans ce fonds, essentiellement axés sur sa nomination et les manifestations auxquelles il assista (399 PAAP/214-216).
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Syrie-Liban. Ces archives ont été très largement exploitées et reclassées par Philippe Gouraud, neveu du général, auteur d'un ouvrage sur l'œuvre de son oncle au Levant. Les notes prises par Philippe Gouraud ont été classées à part. Par ailleurs, Amédée Lahallec, secrétaire particulier du général, avait également largement repris le classement de ces archives spécifiques ce qui explique la multiplication des doubles et des transcriptions ainsi que la dispersion de la correspondance particulière et personnelle reçue et adressée entre 1919 et 1923 par le général, que l'on trouve à la fois dans la série dite des « dossiers nominatifs » personnels et dans la thématique « Syrie » ainsi que dans la correspondance amassée classée cette partie du fonds consacrée à sa mission au Levant.
Mode de classement
La méthodologie suivie pour le classement du fonds a tout d'abord consisté à inventorier assez précisément les « suppléments » d'archives de manière à déterminer à quelle partie de la carrière du général Gouraud les documents se rapportaient. Ce travail a également permis d'isoler les archives familiales postérieures au décès du général, en particulier celles de son neveu, Philippe Gouraud, auteur d'un ouvrage sur l'action de son oncle au Levant.
Une fois le contenu des « suppléments » connu, il fut décidé de commencer à « ventiler » la correspondance de manière à établir une distinction entre la correspondance familiale et le reste de la correspondance, amicale ou particulière. La correspondance familiale a ensuite été traitée en priorité, en partant du postulat que celle-ci, abondante, pouvait servir de source primaire essentielle à la connaissance, quasi quotidienne, des faits et gestes du général Gouraud, tout du moins jusqu'en 1923, année où il est nommé gouverneur militaire de Paris. Le classement de la correspondance s'est ensuite poursuivi avec le traitement de l'abondante correspondance restante. À l'issue de ces premiers travaux qui ont conduit à une connaissance précise de l'ensemble des activités du général Gouraud, un plan de classement relativement fin a pu être élaboré. L'étape ultime a consisté à reprendre l'ensemble des cartons en suivant la numérotation attribuée par J. d'Andurain et en classant les documents en fonction du plan de classement nouvellement établi. Des regroupements ont été opérés, quelques dossiers ont été créés comme, par exemple, le dossier administratif de carrière militaire du général Gouraud, les différentes pièces le composant aujourd'hui étant auparavant réparties dans différents cartons. Aucune table de concordance de cotes n'a pu être établie entre l'inventaire de J. d'Andurain et le nouvel inventaire, le nombre considérable de pièces reclassées interdisant toute opération de ce type. Toutefois, le travail d'analyse effectué devrait permettre aux chercheurs de retrouver sans difficulté des documents signalés par J. d'Andurain dans les divers travaux qu'elle a publiés depuis 2006.
L'importance du fonds, tant qualitatif que quantitatif, justifiait un traitement à hauteur, à savoir la rédaction d'un instrument de recherche relativement détaillé, adapté à un fonds d'archives privées qui constitue et constituera une source de première importance pour des générations d'historiens, tant en France qu'à l'étranger.
Conditions d'accès
Les articles 399PAAP/1 à 346 sont librement communicables.
Les articles 399PAAP/347 à 558 sont soumis à autorisation écrite des ayants-droits pour toute consultation ou reproduction.
Langue des unités documentaires
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détaillé des archives d'Henri Gouraud (1867-1946) par Françoise Aujogue, chargée d'études documentaires principale, et Sophie Champenois, vacataire, avec la participation d'Armelle Zergoug, adjointe administrative de chancellerie de 1ère classe et de Luc Vandenhende, revu par Pierre Gombert, conservateur du patrimoine, 2016-2017, 240 p. Voir l'inventaire.
Toute remarque ou suggestion pour l'enrichissement ou la correction de cet inventaire sont les bienvenues.
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives diplomatiques, centre de La Courneuve
Correspondance politique et commerciale, Guerre 1914-1918, opérations des Dardanelles (1 CPCOM 1060-1068).
Correspondance politique et commerciale, Levant, Syrie-Liban (période d'octobre 1919-avril 1923, 50 CPCOM/19-148, 169-170, 275-280, 313-320, 330-332).
Dossier de personnel d'Henri Gouraud (394 QO/713).
Papiers d'agents et archives privées :
Papiers Gabriel Hanotaux (189 PAAP 1-63)
Papiers Robert de Caix (353 PAAP 1-6)
Collection Gouraud, constituée de 79 albums photographiques consultables sur la base documentaire Images du ministère des Affaires étrangères (5730 photographies numérisées).
Archives diplomatiques, centre de Nantes
Haut-Commissariat de la République française en Syrie et au Liban (1 SL, 1918-1942) :
Cabinet politique (dossiers de principe, 1920-1946, 1 SL/1V/362-748 et 1478-1499)
Cabinet politique (affaires diverses, 1921-1948, 1 SL/1V/830-1250)
Collection de la correspondance (1919-1946, 1 SL 201/1-705)
Documentation spéciale (1920-1946, 1 SL/1V/1357-1370)
Service de presse (1921-1938, 1 SL 10/1-29)
Service juridique (1920-1947, 1 SL/1V/2851-2963)
Services spéciaux (1918-1947, 1 SL/1V/2110-2207)
Service historique de la Défense (SHD)
Guerre 1914-1918 :
Front occidental, IVe armée (GR 19 N 638-823)
Front oriental, corps expéditionnaire français aux Dardanelles (1915-1916, GR 20 N 1-57)
Présence française au Levant :
Haut-commissariat de la République française au Levant (1919-1922, GR 4 H 43- 44)
Armée du Levant (novembre 1919-décembre 1925, GR 4 H 45- 255)
Gouvernement militaire de Paris (1920-1940, GR 31 N 1-144).
Dossiers du personnel des officiers généraux de l'armée de terre, Henri Gouraud, GR 11 Yd 50.
Archives nationales d'outre-mer (ANOM)
Ministère des colonies :
Service des missions, Afrique subsaharienne (50 COL 9-99)
Série géographique Mauritanie (1704 COL 1-8), en particulier pour les opérations dans l'Adrar
Série géographique Tchad (2101 COL 1-10)
Série géographique Soudan français (1602-1619 COL)
Gouvernement général de l'Afrique équatoriale française :
Missions d'exploration et de délimitation des frontières (AEF 2D/1-60)
Archives privées :
Brazza (16 PA 1-5)
Henri Gaden (15APC/1-2) et vérascopes d'Afrique (27Fi)
Général Edgar de Trentinian (51PA/1)
Archives municipales de Bordeaux (Archives Bordeaux Métropole)
Ensemble de 335 clichés stéréoscopiques sur plaques de verre (10,8 x 4,5 cm) réalisés entre 1897 et 1901 par le capitaine Henri Gaden (30 Fi 1-335).
Bibliothèque de l'Institut
Fonds Auguste Terrier (Ms 5891-6023), en particulier les lettres du général Gouraud (Ms 5899, fol. 61-556 et Ms 5900, fol. 1-127) ainsi que de la correspondance reçue de divers membres de la famille Gouraud.
Archives de la bibliothèque de recherches africaines, à la bibliothèque de l'université de Paris 1 Sorbonne
Fonds Yves Person (YP).
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