Charles-Maurice de Talleyrand est né le 2 février 1754. Cadet de sa famille et affublé d'un pied bot, il est prédestiné à une carrière ecclésiastique. En 1779, il est ordonné prêtre. En 1787, il devint agent général du clergé avant d'être nommé évêque d'Autun. Au moment de la Révolution, il fut élu député aux Etats généraux, d'abord pour le clergé puis finalement, il rallia le Tiers-Etat. Talleyrand est ensuite nommé au comité de constitution de l'Assemblée nationale avant d'être élu président de cette dernière. Il fut notamment à l'origine de la Fête de la Fédération. En 1790, il prête serment à la Constitution civile du clergé. En 1792, aux débuts de la Terreur, il demanda à être envoyé à Londres, sous le prétexte de travailler à l'extension du système des poids et mesures. Néanmoins, dès 1793, il est porté sur la liste des émigrés en raison de la découverte de ses liens avec Mirabeau. Par décision du roi d'Angleterre, il est expulsé de Grande-Bretagne et il décida alors de rejoindre les Etats-Unis. Il s'installa à Philadelphie puis à New-York et s'engagea dans des activités de spéculations. En 1795, il plaida sa cause auprès de la Convention thermidorienne. Ses liens avec Germaine de Staël entraînèrent la levée de l'acte d'accusation à son encontre. Talleyrand regagna la France en 1796. Le Directoire le nomma ministre des Relations extérieures. Dans le même temps, il entama une correspondance soutenue avec Napoléon Bonaparte. Il réorganisa le ministère, le peuplant de commis efficaces. Néanmoins, il démissionna afin de participer à la préparation du coup d'Etat du 18 brumaire. A l'avènement de Bonaparte, il réintégra le ministère des Relations extérieures. Il travaillé notamment à l'établissement du traité de Lunéville et aux négociations de la paix d'Amiens. En 1804, il est nommé grand chambellan avant d'obtenir le titre de prince de Bénévent en 1806. Cependant, Talleyrand se trouva de plus en plus en butte aux choix de Bonaparte. Il présenta sa démission le 10 août 1807 mais demeura un des proches conseillers de l'empereur. Lors de la campagne de Russie, il lui conseilla, sans succès de négocier la paix. C'est certainement à cette période qu'il débuta une correspondance avec le future Louis XVIII. Suite à la débâcle militaire de l'empereur, le Sénat élit Talleyrand à la tête du gouvernement provisoire. Quelques jours plus tard, Bonaparte abdiqua. Talleyrand travailla alors à la mise en place d'une nouvelle constitution que Louis XVIII refusa finalement au profit d'une Charte constitutionnelle. Pour autant, Talleyrand fut nommé ministre des Affaires étrangères. Il travailla activement à la signature du traité de Paris et fut nommé représentant au Congrès de Vienne en 1814. Bonaparte quitta l'île d'Elbe alors que le congrès touchait à sa fin. Malgré les approches des bonapartistes, Talleyrand demeura fidèle au roi. Mais celui-ci l'écarta de la cour en raison de son ancienne proximité avec Bonaparte. En 1815, après avoir regagné la confiance de Louis XVIII, il est nommé à nouveau ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres et il réussit à faire nommer Fouché au ministère de la Police. Progressivement, des désaccords se firent jour entre les deux ministres. Le roi décida finalement de remplacer les deux hommes. Talleyrand s'éloigna alors un temps de la vie politique. Il demeura cependant très critique vis-à-vis du nouveau gouvernement. La disgrâce fut alors totale. Suite à l'avènement de Charles X, il fut écarté de la cour. Suite aux Trois Glorieuses, il appuya l'avènement de Louis-Philippe. Celui-ci le nomma ambassadeur à Londres où il resta jusqu'en 1834 avant de se retirer dans sa propriété de Valencay. Il demeura proche conseiller de Louis-Philippe jusqu'à sa mort le 17 mai 1838.

Achats revendications en salle des ventes entre 2017 et 2018.

Papiers de Charles-Maurice de Talleyrand, ministre des Relations extérieures et ambassadeur de France à Londres.

En 2019, à la suite d'une acquisition importante sur le marché de papiers de Talleyrand par achat et revendication, il a été décidé, plutôt que d'intégrer ces pièces une par une comme auparavant dans la série Acquisitions extraordinaires, de les rassembler dans une seule sous-série, susceptible de s'accroître au fur et à mesure des entrées.

Librement communicables.

Inventaire analytique par Florie Croibier-Muscat, La Courneuve, 2019, 8 p. Voir l'inventaire

Au centre des Archives diplomatiques de la Courneuve

Fonds de la Correspondance politique (des origines à 1896) Angleterre (8CP), vol. 582-583 et 640-644 ;
Fonds du Cabinet du ministre des origines à 1939 (13QO) ;
Acquisitions extraordinaires (301QO), vol. 6, 12, 16 à 18, 33-34, 55, 66, 71, 75 à 80, 139, 157 à 161.