Né le 10 août 1857 à Arnay-le-Duc, Stéphen Pichon commença sa carrière publique en 1883 à 26 ans, comme conseiller municipal de Paris. Conseiller général de la Seine, il est élu député en 1885 ; réélu en 1889, il devient secrétaire de la Chambre des députés et membre de plusieurs commissions parlementaires.
Le premier poste diplomatique qu'il occupe est Port-au-Prince, où il est nommé ministre pénipotentiaire en 1894. Il est envoyé peu après en mission à Saint-Domingue pour y négocier le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et la République Dominicaine. D'Haïti, il passe en 1895 au Brésil, règle en 1897 la question des frontières de la Guyane française avant d'être nommé, en décembre de la même année, ministre de France en Chine.
Très éprouvé au cours du siège des légations étrangères, Stéphen Pichon quitte Pékin dès la fin des négociations entre les puissances alliées et la Chine pour rejoindre la Tunisie où il a été nommé résident général en Mars 1901.
En 1906, ayant fait sa rentrée au parlement, en qualité de sénateur du Jura, Pichon devient pour la première fois ministre des affaires étrangères dans le ministère que forme Clemenceau le 25 octobre. Après la chute de Clemenceau en juillet 1909, il demeurera à ce poste dans les deux cabinets Briand de juillet 1909 à novembre 1910 et de novembre 1910 à mars 1911. Au cours de ces quatre années, l'attention du ministre se porte principalement sur les affaires marocaines (incident de Casablanca, traité franco-allemand de 1909) et les crises balkaniques.
Ministre pour la quatrième fois dans le cabinet Barthou (mars-décembre 1913), Stéphen Pichon revient au Quai d'Orsay en novembre 1917 pour le quitter définitivement en janvier 1920, après avoir participé aux côtés de Clemenceau aux négociations de paix.
Admis à faire valoir ses droits à la retraite en 1921, il se retire alors des affaires et décède le 18 septembre 1933 à Vers-en-Montagne (Jura).
François Cousin, 1971.

Les papiers contenus dans les articles 141PAAP/1 à 8 ont été remis pas Stephen Pichon aux Archives diplomatiques en janvier 1930.

Les papiers composant les articles 141PAAP/9 à 17 ont été acquis en vente publique en juillet 2001 par la Direction des Archives.

Librement communicables.

Inventaire sommaire pour les articles 141PAAP/1 à 8, Paris, s.d., 13 p. : voir l'inventaire.

Répertoire numérique détaillé pour les articles 141PAAP/9 à 17, La Courneuve, 2018, 3 p. : voir l'inventaire.

De la correspondance de Stephen Pichon est conservée à la bibliothèque de l'Institut de France. Cf. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. 54, Institut (supplément), Paris, 1962, p. 59-60, n° 4395-4398.
A signaler parmi les correspondants : Barrère, Berthelot, Jules et Paul Cambon, Delcassé, Fleuriau, Geoffroy, Gérard, Jusserand, Lloyd George, Louis, Lyautey, Paléologue, Poincaré, Revoil, Tardieu, Wilson.

Publications sur Stephen Pichon :
Notice biographique dans Dictionnaire du corps diplomatique et consulaire français en Chine, 1840-1911 par Nicole Bensacq-Tixier, Paris, Les Indes savantes, 2003, pp. 433-436.

En 2001, la direction des archives du ministère des Affaires étrangères a acheté un lot important de papiers et correspondance de Stephen Pichon proposé lors de la vente Piasa du 5 juillet à l'hôtel Drouot (lot n° 452).

Ces volumes contiennent presque essentiellement de la correspondance adressée à Stephen Pichon entre 1896 et 1920, environ 900 lettres, ainsi qu'une centaine de lettres ou de requêtes adressées à d'autres correspondants dont son secrétaire, Félix Villet, et Mme Pichon. L'ensemble émane de diplomates français, de magistrats, d'hommes politiques, de solliciteurs divers et de correspondants jurassiens. Il faut noter un abondant courrier concernant les questions coloniales à Madagascar, en Indochine, en Nouvelle-Calédonie, en Afrique du Nord notamment, ainsi que sur la situation en Europe au début du siècle et pendant la Premierre guerre mondiale. À signaler également de nombreuses lettres de recommandation.

141PAAP/9-141PAAP/17 : inventaire sommaire, Paris, s.d., 3 p.  Voir l'instrument de recherche