PHILIPPOPOLIS (consulat)

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

520PO/1/1-18 (Cote de commande)

Date

1877-1922

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Description physique

18 articles, soit 0,63 ml

Origine

Vice-consulat (1857-1879), puis consulat (1879-1914), puis agence consulaire ([1921-après 1960]) de France à Philippopolis

Biographie ou Histoire

Le vice-consulat de Philippopolis (Plovdiv) est créé par décret du 4 février 1857 ; M. Champoiseau, premier agent vice-consulaire du poste, prend ses fonctions le 31 mai de la même année.

Le territoire bulgare fait à cette date partie de l'Empire ottoman. Philippopolis est par conséquent rattaché à l'ambassade de France à Constantinople.

À l'issue de la guerre russo-turque de 1877-1878 et des traités de San Stéfano et de Berlin (1878), la Bulgarie devient une principauté indépendante, et Philippopolis la capitale de la Roumélie orientale (bassin de la Maritsa), restée province ottomane, à statut spécial. C'est cette province qui constitue dès lors la circonscription consulaire du poste, promu consulat le 1er avril 1879 (le vice-consulat de Bourgas lui est alors rattaché).

À partir de cette date, la correspondance échangée avec la direction du Personnel du ministère ainsi que les rapports d'activité que lui adresse le poste éclairent le fonctionnement de celui-ci. En 1880, 6 agents (titulaires ou auxiliaires) travaillent au consulat : le consul Aimé Langlais, le chancelier (et gérant en l'absence du consul) Alphonse Guillois, le drogman (et chancelier substitué) Ulysse Vernazza, le drogman auxiliaire David Graziani, l'interprète (pour les langues slaves et grecques) Nicolas Givovich et le janissaire (ou cavas) Georges Pasqua Petrich. Cette liste, tout comme les états de frais contemporains, met en évidence la part importante que représente l'activité de traduction, sous ses diverses formes, dans le fonctionnement quotidien du poste (le drogman U. Vernazza connaît en effet le bulgare, le russe, le grec et le turc). Au fil des ans, on remarque l'ascension de N. Givovich : sujet austro-hongrois, il devient en 1885 drogman auxiliaire car il « parle toutes les langues du pays » et assure déjà « le service du drogman devant les tribunaux locaux et auprès des autorités secondaires, il traduit les journaux et les documents bulgares et grecs et peut ainsi notamment &[] tenir au courant [le chef de poste] des débats de l'Assemblée Provinciale [...] ». Début 1894, lorsque l'emploi de chancelier du poste est supprimé, il est drogman auxiliaire et chancelier substitué ; naturalisé français en 1898, il assure la gérance en l'absence du consul. Enfin, il sera l'agent consulaire en charge du poste à sa réouverture comme agence consulaire après la guerre et jusqu'en 1938.

En février 1891, sur demande du ministre d'Espagne en Turquie, le consulat de Philippopolis est chargé provisoirement de la protection des Espagnols en Roumélie. À cette date et depuis 1886, les agents français ont déjà à veiller à la sauvegarde des intérêts russes. L'importance de cette dernière activité, qui se traduit, comme le montrent les dossiers conservés, par une volumineuse correspondance relative aux affaires portées en justice -, transparaît dans le rapport d'activité de 1896, qui indique, dans la rubrique « Services judiciaires », à la ligne « Nombre d'affaires suivies par les drogmans ou interprètes devant les tribunaux locaux » (la seule remplie) : 61[1]. Et dans sa note générale sur les affaires traitées cette année-là, le consul Louis Steeg indique : « Intérêts russes. Le consulat est resté chargé des intérêts russes jusqu'en décembre 1896. La correspondance enregistrée à ce titre s'élève à 126 lettres reçues, 148 lettres expédiées. Deux successions ont été liquidées. Nous citerons entre autres affaires suivies à ce titre, une instruction criminelle entamée à Stara Zagora entre [sic] un sujet russe emprisonné préventivement. M. Givovich a dû se rendre sur les lieux pour participer à l'instruction. L'accusé a été mis en liberté aussitôt après et une ordonnance de non-lieu a été rendue à son profit. »

Le 17 décembre 1896, L. Steeg remet le service des affaires russes à M. Akimovitch, vice-consul de Russie à Philippopolis. À cette occasion et en reconnaissance de ses services pour la sauvegarde des sujets et intérêts russes, le consul français est décoré de l'ordre de Sainte-Anne.

Les rapports d'activité fournissent également, dans la rubrique « Dénombrement », des renseignements sur la population locale :

Début août 1896, le consulat de Philippopolis est rattaché directement à l'agence et consulat général de France à Sofia (créée comme vice-consulat en 1874 par déplacement du poste de Choumla). Par décret du 25 août 1905, Philippopolis redevient vice-consulat.

Après l'entrée en guerre du royaume de Bulgarie aux côtés des Empires centraux en septembre 1915, la France rompt ses relations diplomatiques avec le pays et confie les intérêts français au ministre des Pays-Bas près le gouvernement bulgare. Ce n'est probablement qu'en 1921 que le poste de Philippopolis est rouvert, sous la forme d'une agence consulaire rattachée à la légation de Sofia, et qui perdure jusqu'au-delà des années 1960[2].

Histoire de la conservation

Les inventaires anciens des archives du poste parvenus jusqu'à nous[1] éclairent le contenu et le mode de rangement du fonds lorsqu'il était conservé à Philippopolis.

-          L'inventaire établi en mars 1879 distingue un premier ensemble formé par les 41 cotes consacrées à la période mai 1857-avril 1877, soit la gestion des agents vice-consulaires ayant précédé Emile Boysset, entré en fonctions le 25 avril 1877 ; et le fonds courant depuis cette date, constitué de dossiers annuels répartis en 6 sections thématiques.

On repère aisément dans cet inventaire de 3 pages les rares documents qui figurent encore aujourd'hui dans le fonds du poste : registres d'état civil et d'actes notariés depuis 1878 d'une part, registre d'enregistrement de la correspondance avec l'ambassade et le ministère depuis avril 1877 d'autre part. Tout le reste correspondance, immatriculations, comptabilité& - a disparu.

-          La lettre accompagnant l'inventaire de mars 1911 fait état d'un classement en deux périodes : les dossiers de 1857-1879 d'une part, récemment reclassés selon une « nomenclature par année » détaillée dans l'inventaire ; ceux de 1879-1911 d'autre part, fonds courant dont la consultation se fait au moyen de fiches. Le tout est en bon état et rangé dans une armoire dans la chancellerie. L'absence d'inventaire et d'indication de volume pour la période postérieure à 1878 empêche de savoir quelle proportion le fonds conservé aujourd'hui représentait dans cet ensemble.

Après 1911 on perd la trace des archives de Philippopolis : sont-elles transférées à Sofia dès la fermeture des postes français en 1915 ? Ou restent-elles sur place, et jusqu'à quand ? On sait par les rapports d'inspection établis par la direction des Archives après la Seconde Guerre mondiale que les archives récentes du poste de Sofia firent l'objet de destructions volontaires afin de ne pas tomber aux mains de l'URSS, qui occupa la Bulgarie fin 1944[2]. On peut donc supposer que les archives de Philippopolis se virent appliquer le même traitement. Les documents conservés aujourd'hui ne constituent donc que le reliquat de ces événements et ont suivi deux itinéraires distincts.

-          D'une part, les dossiers relatifs à la protection des intérêts des ressortissants russes en 1886-1896 sont saisis par l'Armée Rouge et envoyés à Moscou au titre d' « archives trophées »[3]. Ils y demeurent, au sein des Archives spéciales centrales d'Etat (TsGOA), jusqu'à leur restitution à la France en 2001. Réunis sous le nom de « fonds n°503 », ils font l'objet d'un inventaire en 1988, qui regroupe 14 articles correspondant sans doute grosso modo à des dossiers originaux. Les chemises d'origine des dossiers, portant des inscriptions en français, sont conservées et reçoivent des annotations en russe ; chaque dossier est rangé dans une pochette à rabats fermée par des lacets. Enfin, les pièces sont foliotées en 2001, probablement en vue de la restitution, comme en atteste la fiche en russe qui figure dans chaque dossier, sur laquelle est reporté le nombre de feuillets. Notons que les pièces ont été foliotées sans remise en ordre chronologique préalable et sont par conséquent dans le désordre[4].

D'autre part, les autres documents de Philippopolis ayant échappé à la destruction réapparaissent dans l'inventaire des archives conservées à l'ambassade de France à Sofia établi en 1972[5], qui mentionne les actes notariés (en réalité dossiers de successions) de 1880-1905, les publications de mariages de 1882-1914, les immatriculations de 1921-1922, les actes d'état civil de 1879 [sic]-1915 et les actes notariés de 1878-1915. Toutes ces pièces sont aujourd'hui présentes dans le fonds du poste. Notons qu'en 1972 Sofia abrite également les archives des anciens postes de Bourgas, Roustchouk, Skopje, Varna et Vidin[6].

Modalités d'entrées

Le fonds du poste de Philippopolis tel qu'il se présente aujourd'hui est entré aux Archives selon deux modes différents :

-          Archives relatives à la protection des intérêts des ressortissants français (articles 15-18) : rapatriement avec les archives de la légation de France à Sofia en juillet 1977 et en mars 1998 des registres d'état civil (1878-1915)[1], des registres d'actes notariés (1878-1915)[2], des dossiers de successions et d'état civil (1852-1905), du registre d'enregistrement de la correspondance (1877-1879) et des publications de mariages (1882-1914)[3], et du registre d'immatriculation (1921-1922)[4]. Les dossiers de successions et d'état civil donnèrent lieu au premier instrument de recherche du poste en 1998, constitué de 2 articles seulement[5].

-          Les dossiers de correspondance relative à la protection des intérêts des ressortissants russes pour la période 1886-1896 (articles 1-13), saisis par les Russes à Philippopolis ou à Sofia à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ont quant à eux fait l'objet d'une restitution par la Russie (Archives militaires d'État russes) et sont arrivées au CADN en septembre 2001.

Présentation du contenu

Complet et tel que les inventaires anciens le laissent entrevoir, le fonds devrait commencer en 1857 et aborder l'ensemble des missions d'un consulat ; son intérêt serait renforcé par l'éclairage qu'il apporterait sur la présence française dans cette zone des Balkans d'abord sous l'obédience ottomane puis après l'indépendance de la Bulgarie et dans les années précédant la Première Guerre mondiale. Le fonds conservé ne constitue hélas qu'une épave.

Concernant l'activité générale du poste, on pourra compenser la faiblesse de son contenu grâce aux sources complémentaires, notamment la correspondance échangée avec les postes hiérarchiques de rattachement, Constantinople[1] puis Sofia[2] et les rapports d'activité anciens du poste adressés à la direction du Personnel du ministère[3].

Notons enfin que du fait du destin particulier des dossiers relatifs à la protection des intérêts des ressortissants russes, cette dernière mission, qui ne fut pourtant que temporaire (1886-1896), se trouve surreprésentée dans le fonds.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Conservation intégrale des documents qui nous sont parvenus.

Accroissements

À défaut d'être complet, le fonds est clos.

Mode de classement

Les dossiers ayant trait à la protection des intérêts des ressortissants russes (articles 1-14), qui forment un tout cohérent, ont été placés en tête du répertoire parce qu'ils constituent l'essentiel du fonds (en termes de contenu comme de volume) et aussi afin de leur conserver la cotation de l'inventaire russe de 1988.

Les documents relatifs à la protection des intérêts des ressortissants français (articles 15-18), maigres éléments épars rapatriés de l'ambassade de France à Sofia, ont donc été placés à la suite, classés dans l'ordre chronologique.

On notera que deux pièces ont été réintégrées au fonds de Philippopolis en mai 2014 : le registre d'enregistrement de la correspondance de 1877-1879, plus ancien document conservé du poste, auparavant classé avec les registres d'état civil[1] ; et le petit registre d'immatriculation de 1921-1922, classé par erreur avec les archives de Sofia du fait de son absence de reliure et de page de garde[2].

Conditions d'accès

Les documents sont soumis aux délais de communicabilité des archives publiques.

Conditions d'utilisation

La reproduction est libre pour les documents communicables sous réserve du respect du règlement de la salle de lecture.

Langue des unités documentaires

Les documents sont en français, quelques-uns sont en bulgare.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Documents fragiles mais en relativement bon état.

Autre instrument de recherche

Archives rapatriées du consulat de France à Philippopolis (Plovdiv), 1877-1922, 520PO/1, répertoire numérique détaillé par Bérangère Fourquaux, CADN, 2014.

Voir l'instrument de recherche

Documents en relation

Actes d'état civil et actes notariés enregistrés en la chancellerie du consulat de France à Philippopolis

12ACN - Direction du Personnel du Ministère des Affaires étrangères

13ACN - Direction des Archives

166PO - Ambassade de France à Constantinople

644PO - Légation de France à Sofia

2POI - Commission européenne de Roumélie orientale, archives du délégué français

Correspondance consulaire et commerciale

Comptabilité

Bibliographie

Annuaire statistique de la Roumélie orientale. Année 1883, Plovdiv, 1885. ................  [CADLC, 231 I 9]

Castellan, Georges, Histoire des Balkans, XIVe-XXe siècles, Paris, Fayard, 1991. .........  [CADN, 8°2998]

Castellan, Georges, La Bulgarie, Paris, PUF, coll. Que sais-je ?, 1976. .........................  [CADN, 12°14]

Histoire de la Bulgarie, des origines à nos jours, Paris, Horvath, coll. Histoire des Nations Européennes, 1978.  [CADLC, T-859]

Landemont, Ambroise de, L'Europe et la politique orientale, 1878-1912, Paris, Plon, 1912. .................
................................................................................................................................  [CADN, 8°183]

Ministère des Affaires étrangères, Documents diplomatiques. Affaires de Roumélie et de Grèce. 1885-1886, Paris, Imprimerie Nationale, 1886. ............................................................................................................  
.........................................  [disponible sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56138487 ]

Rivière, A., Les Russes en Bulgarie depuis 1878, [s.l., s.d.]. .......................................  [CADLC, 33 D 76]

Serkis, Charles, La Roumélie orientale et la Bulgarie actuelle, Paris, A. Rousseau, 1898. ......................
.............................................................................................................................  [CADLC, 26 E 18]

Notes

Voir la liste des titulaires du poste en annexe de l'instrument de recherche bureautique.

Cote/Cotes extrêmes

520PO/1/1-14 (Cote de commande)

Description physique

Chemises en papier d'origine avec indications en français et annotations en russe, pochettes à rabats fermées par des lacets avec inscriptions en russe renvoyant à l'inventaire du "fonds n°503", foliotage réalisé par les Russes en 2001.

Cote/Cotes extrêmes

520PO/1/1-12 (Cote de commande)

Présentation du contenu

Correspondance arrivée et départ, échangée pour l’essentiel avec la préfecture du département de Philippopolis (transmission d’assignations à comparaître devant les tribunaux de la ville pour des sujets russes).

1896.

Cote/Cotes extrêmes

520PO/1/10 (Cote de commande)

Date

1896