FIUME (vice-consulat)

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Cote/Cotes extrêmes

225PO/1/1-20 (Cote de commande)

Date

1847-1940

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Importance matérielle

20 articles, soit 1,34 ml

Origine

Vice-consulat, consulat, puis agence consulaire de France à Fiume

Biographie ou Histoire

C'est Elzéar-Dominique Michel de Pinet, consul du poste nouvellement créé de Trieste, qui nomme pour la première fois un vice-consul de France dans le port franc de Fiume (aujourd'hui Rijeka, en Croatie), alors sous domination austro-hongroise, en 1770. La ville se développe d'abord grâce à son statut de port franc. En 1858, Fiume est annexée au royaume de Hongrie, dont elle constitue le seul débouché sur l'Adriatique. Il est donc décidé d'y mener d'importants travaux de modernisation grâce auxquels le port connaît à la fin du XIXe siècle un essor rapide qui lui permet d'avoir un trafic à peine moins important que celui de Venise en 1913. Dans ce contexte, le vice-consulat est maintenu jusqu'à la Première guerre mondiale. Son titulaire obtient même la création d'une agence consulaire à Agram (ancien nom allemand de Zagreb) le 27 septembre 1906.

Après la Première guerre mondiale, Fiume devient l'objet de conflit entre le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes et l'Italie. La ville est occupée de 1919 à 1921 par les troupes du poète italien Gabriele d'Annunzio. Ce n'est qu'en 1924 que l'accord de Rome reconnaît l'annexion de la ville par l'Italie. Le poste de Fiume peut alors être réouvert avec un statut de consulat. Mais l'Europe centrale est désormais politiquement émiettée, coupant Fiume de son arrière-pays traditionnel. Selon Michel Sivignon, la ville ne peut plus "compter que sur ses industries pour maintenir son trafic". Or elle subit alors la concurrence du faubourg yougoslave de Susak, qui dispose d'une ligne de chemin de fer vers Zagreb. Le port devenu italien n'a donc bien vite plus qu'un intérêt local.

Dans ces conditions, le poste français redevient un vice-consulat subordonné à Trieste de 1932 à 1934, avant d'être réduit au rang d'agence consulaire en 1935. Il est fermé en juin 1940 suite à la déclaration de guerre, puis supprimé définitivement après la Seconde guerre mondiale. Sa circonscription, un temps attribuée à la représentation française à Trieste, est ensuite rapidement placée sous la responsabilité de l'ambassade de France en Yougoslavie.

Histoire de la conservation

Les archives contenues dans ce fonds ont souvent changé de mains. En juillet 1922, M. de Ledoulx, consul de France à Fiume, note que les archives du vice-consulat lui ont «été remises en un désordre indescriptible. Elles ont passé du vice-consulat de France au consulat des États-Unis d'Amérique, pour être ensuite confiées à la garde du consulat honoraire d'Espagne et faire finalement retour au consulat de France.» Il constate déjà par exemple que «la numérotation des liasses ne se suit pas.» [1] En juin 1940, après la déclaration de guerre de l'Italie à la France, les archives semblent avoir été remises au consul des Etats-Unis à Trieste en même temps que les papiers du consulat de France en cette ville [2]. On ignore ce qu'il en est advenu ensuite, mais ces archives ont été retrouvées parmi les documents rapatriés du consulat de France à Trieste, lors des opérations de classement opérées en 1988, 2000 et 2012. On peut donc supposer que les archives de l'agence consulaire de Fiume avaient été restituées avec celles de Trieste après la Seconde guerre mondiale, puis transférées à Venise lors de la fermeture du consulat de Trieste, avant d'être versées à la direction des archives du ministère des Affaires étrangères en 1960.

[1] D'après des documents extraits du dossier «Fiume» du carton 233 de la série Archives des Archives.
[2] D'après les documents contenus dans l'article 225PO/1/11.

Modalités d'entrées

Versement.

Présentation du contenu

Bien que le poste consulaire de Fiume soit resté en activité près de deux siècles, les archives qui nous sont parvenues ne représentent que quinze articles et sont par voie de conséquence très lacunaires. Pour autant, ces documents qui couvrent la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle ne manquent pas d'intérêt. Les registres 6* à 9* constituent par exemple une série continue d'actes administratifs délivrés dans un port franc de Hongrie de 1847 à 1898, qui peuvent nous en apprendre beaucoup sur l'activité maritime et commerciale de celui-ci à une époque où il jouait l'un des premiers rôles sur le littoral adriatique. Les registres d'immatriculation (12*-14*) nous apportent quant à eux des renseignements sur la composition et les activités de la colonie française vivant en Europe centrale au début du XXe siècle. On trouvera enfin des informations intéressantes sur la vie consulaire, notamment les circonstances de création de l'agence consulaire d'Agram-Zagreb sous la Troisième République.

Mode de classement

Extraits des archives du consulat de France à Trieste, classés et inventoriés en 1988-1989, ces dossiers ont été augmentés en mars 2002 et décembre 2012, date à laquelle le fonds a reçu une nouvelle numérotation. Une table de concordance des cotes entre l'inventaire de 1989 et celui de 2012 figure à la fin du répertoire.

Langue des unités documentaires

La majorité des documents est en français, mais quelques pièces sont en italien ou en anglais.

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique des archives rapatriées du vice-consulat, consulat puis agence consulaire de France à Fiume, 1847-1940, Elisabeth de Grimoüard-Caude, janvier 1989, augmenté en mars 2002 et décembre 2012, 7 p., dactyl.
Voir l'instrument de recherche

Bibliographie

Histoire diplomatique française

BAILLOU (Jean) (dir.), Les affaires étrangères et le corps diplomatique français, Paris, 1984, 2 volumes, 841 et 1018 p.
MÉZIN (Anne), Les consuls de France au siècle des Lumières (1715-1792), Paris, 1997, 974 p.

Histoire de l'Adriatique et des Balkans

BERSTEIN (Serge), MILZA (Pierre), L'Italie contemporaine, du Risorgimento à la chute du fascisme, Paris, 1995, 367 p.
CABANES (Pierre) (dir.), Histoire de l'Adriatique, Seuil, 2001, 671 p.
CASTELLAN (Georges), Histoire des Balkans, Paris, 1991, 532 p.
GRANGE (Daniel-Jacques), L'Italie et la Méditerranée (1896-1911) : les fondements d'une politique étrangère, Paris, 1994, 2 tomes, 1702 p.
Histoire de l'Europe du Centre-Est, Paris, 2004, 997 p.
KECSKEMÉTI (Charles), La Hongrie des Habsbourg. Tome II. 1790-1914, Rennes, 2011, 405 p.

Notes

Auteur de la notice : Ségolène Cuerq, étudiante en master 2 "histoire et métier des archives" de l'université d'Angers en juillet 2012. Mise à jour en septembre 2013 par Jérôme Cras, après augmentation et renumérotation de l'ensemble du fonds.

Cote/Cotes extrêmes

225PO/1/6-15 (Cote de commande)

Registre des actes gratuits.

Cote/Cotes extrêmes

225PO/1/11 (Cote de commande)

Date

1933-1934

Existence et lieu de conservation de copies

Les reproductions numériques attachées à cette description proviennent de la numérisation de bobines de microfilms (2MI/2562) précédemment réalisées par les archivistes.