Levant / Irak

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Cote/Cotes extrêmes

377QO/1-377QO/93 (Cote de commande)

Date

1944-1965

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

93 articles, soit 3,36 ml

Modalités d'entrées

Versement administratif.

Irak (1944-1952)

Cote/Cotes extrêmes

377QO/1-377QO/33 (Cote de commande)

Date

1944-1952

Présentation du contenu

Lors des accords de Sykes-Picot de mai 1916, la France et le Royaume-Uni s'étaient départagé le Moyen-Orient : la Syrie et le Liban avaient été placés sous mandat français, alors que l'Irak avait été placé sous mandat britannique, aux côtés de la Palestine. Cependant, dès 1920, le royaume d'Irak est proclamé : le roi Fayçal Ier, issu de la lignée des Hachémites originaire d'Arabie, est installé en 1921 sur le trône d'Irak par les Britanniques. Le 3 octobre 1932, l'Irak obtient son indépendance.

La présence et l'influence britanniques restent importantes, en raison notamment de la proximité avec la famille royale, mais aussi des intérêts géopolitiques liés aux ressources naturelles, notamment le pétrole (art. 28-29). La famille royale est, de fait, considérée par la population irakienne comme imposée par les Britanniques, et donc soucieuse de servir leurs intérêts, puisqu'elle leur doit le trône. Les gouvernements successifs, s'ils continuent d'avoir de nombreux échanges avec les Britanniques, cherchent quant à eux à réviser le traité anglo-iraquien de 1930 (art. 20), et une volonté de plus en plus affirmée de se défaire de cette tutelle se fait sentir dans les déclarations de certains hommes politiques et ainsi que dans la presse (art. 6-7).

Si la présence diplomatique française en Irak  est maintenue entre 1941 et 1944 en la personne de Thomas Rassam, agent temporaire, la Légation à Bagdad ne rouvre qu'en décembre 1946, et n'est élevée au rang d'ambassade qu'en 1953 (art. 1). Le consulat de Mossoul, quant à lui, est déplacé à Bassorah en juin 1948 (art. 2), pour des raisons principalement économiques : en effet, la ville se situe à proximité de puits de pétrole importants, dispose d'un aéroport (art. 30) et d'un port commercial donnant sur le golfe persique (art. 27). Réciproquement, la Légation d'Irak se réinstalle à Paris entre 1945 et 1947 (art. 3).

Les intérêts français en Irak se matérialisent principalement par des enjeux de rayonnement et de contre-influence face aux Britanniques, grâce, notamment, aux questions culturelles, scientifiques et techniques et en particulier l'enseignement du français (art. 31), mais aussi de coopération économique afin d'assurer notamment l'approvisionnement en pétrole (art. 28-29). De plus, la France conserve à travers ses liens avec l'archevêché latin, les missions catholiques et les patriarches chaldéens un rôle important auprès des chrétiens d'Orient (art. 17).

Si les relations diplomatiques sont rétablies progressivement entre la France et l'Irak à partir de 1944, de nombreuses tensions subsistent, notamment autour de la question des mandats français au Moyen-Orient, et des colonies en Afrique du Nord. En effet, le gouvernement irakien, et plus généralement l'opinion publique irakienne (art. 5-7), sont influencés par le panarabisme et soutiennent l'indépendance totale de ces régions dans la lignée des 14 points de Wilson et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Lors des réunions de la Ligue arabe (art. 25), dont l'Irak est un membre fondateur, ou lors d'interventions de ses délégations aux Nations Unies (art. 25), l'Irak dénonce régulièrement le colonialisme français en Afrique du Nord, et sa politique au Moyen-Orient. D'ailleurs, l'Irak cherche à se rapprocher des colonies en invitant par exemple les étudiants nord-africains à venir étudier en Irak (art. 18 et 30), afin de renforcer les liens entre les peuples arabes. Autre enjeu international, l'Irak est très investi aux côtés de la Ligue arabe dans la question palestinienne, et s'oppose à la création d'Israël. Ces tensions s'instituent en toile de fonds de nombreux autres aspects de la politique intérieure (art. 13-14) aussi bien qu'extérieure (art. 18-25) : protection diplomatique accordée aux musulmans originaires de l'ancien mandat britannique sur la Palestine, refus d'utiliser des pipe-lines qui rejoignent le port d'Haïfa en Israël (art. 28-29), etc&

En ce qui concerne son régime politique, l'Irak est une monarchie (art. 9). Cependant, le roi Fayçal II (le petit-fils de Fayçal Ier) étant trop jeune pour gouverner, la régence de son oncle, le prince Abdelilah, est mise en place dès 1934, et perdure jusqu'en 1953. En matière de politique intérieure, la période est marquée par une grande instabilité des cabinets de gouvernement (art. 10). Ainsi, entre 1944 et 1952, on compte 14 changements de Premier ministre, sans parler des simples remaniements ministériels. Certaines personnalités politiques, comme Nouri Saïd, sont toutefois plus saillantes que d'autres  ce dernier étant en effet rappelé plusieurs fois à la tête du gouvernement. Le régime est assez dur pendant la décennie concernée, et les affaires de répression contre les juifs (art. 16), les kurdes (art. 15) et les communistes (art. 12) sont nombreuses. Des projets d'unification sont envisagés avec la Syrie, mais c'est surtout avec la Transjordanie en raison de la volonté d'unification de la couronne hachémite qu'ils sont soutenus (art. 21). Cependant, à la suite de la signature d'un traité en avril 1947 prévoyant une totale coopération entre les deux pays, les réactions défavorables de leurs opinions publiques respectives mènent à l'abandon du projet.

En termes économiques et financiers (art. 26-27), le pays est également dans une position difficile : le coût de la vie ne cesse d'augmenter à cause de la crise économique, et l'Irak doit régulièrement recourir à des emprunts en monnaie étrangère. Des projets de développement et des grands travaux sont tout de même lancés, souvent grâce au soutien de la Banque Internationale et à la coopération technique de pays étrangers. Une grande part de l'économie irakienne dépend par ailleurs de l'extraction de pétrole (art. 28-29), grâce aux redevances tirées des concessions accordées par le gouvernement à l'Irak Petroleum Company (IPC), dont les parts sont détenues par des capitaux occidentaux (anglais, américains, français et néerlandaises). Mais des tensions et des renégociations permanentes avec le gouvernement rythment la décennie. L'autre pilier de l'économie irakienne est l'exportation de céréales (art. 27) et notamment d'orge permise par l'ouverture sur le golfe persique du port de Bassorah.

Mode de classement

Classement à l'article. Les dossiers ont été versés en suivant le cadre de classement de la sous-direction Levant en vigueur jusqu'en 1972. Ils ont été communiqués avant 2023 sur la base d'un inventaire provisoire sous la cote 377QONT/449 à 458, avant de faire l'objet d'un traitement définitif en 2023.

Conditions d'accès

Libres.

Conditions d'utilisation

Libres.

Langue des unités documentaires

Français, anglais, arabe.

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