Chargé de l'acheminement des télégrammes, et de leur éventuel chiffrement lorsque ceux-ci sont confidentiels, le bureau du chiffre est rattaché au cabinet du résident général de France au Maroc. C'est lui qui, dès 1912 et dans la continuité de la pratique diplomatique, conserve la collection complète des télégrammes reçus ou émis par la résidence générale.

La collection des télégrammes a fait partie des premières séries rapatriées à Nantes après la décolonisation, et le bordereau d'envoi qui l'accompagnait constituait une partie de l'ancien "inventaire n° 1".
À son arrivée à Nantes, la série se présentait sous forme de registres ficelés et empaquetés dans du papier kraft ; certains d'entre eux étaient déreliés. Dix-huit caisses ont été nécessaires pour les acheminer. Une numérotation apposée à la main sur l'état de versement substituait à la numérotation d'origine une nouvelle numérotation continue de 1 à 196, avec quelques bis. C'est cette numérotation qui figure dans l'inventaire, en colonne de droite. Dans le même envoi figurait la suite de la collection des télégrammes de l'ambassade de France au Maroc, pour la période de novembre 1956 à décembre 1961. Ces documents ont été intégrés dans le fonds de l'ambassade.

Versement administratif de l'ambassade de France au Maroc.

La structure de la collection des télégrammes recèle encore quelques mystères. Si la continuité chronologique des registres est aisée à établir, la répartition des télégrammes entre telle ou telle série n'a pas toujours pu être élucidée. Ainsi, pour les télégrammes adressés aux ministères, pas moins de quatre séries sont attestées pour les années 1912-1926. Les télégrammes se retrouvent parfois en double dans l'une ou l'autre série, mais ce n'est pas toujours le cas. Au final demeurent plusieurs ensembles qui ont été regroupés par types de correspondant :

• - les télégrammes échangés avec les ministères français (Affaires étrangères et Guerre, essentiellement)
• - les télégrammes échangés avec l'administration française à Alger et l'office du protectorat à Vichy
• - les télégrammes échangés avec les ambassades et consulats
• - et enfin les télégrammes échangés avec "Divers", pour reprendre la terminologie présente sur les registres.

Cette dernière catégorie mérite qu'on s'y attarde car elle contient bon nombre de correspondants de premier ordre, y compris parfois les ministères que l'on s'attendrait à trouver plus haut.

Au cours du reclassement au CADN, aucun document n'a été éliminé. Les registres ont été reconditionnés en cartons. Ceux qui étaient déreliés (montage sur onglets, sous forme de cahiers séparés de la couvrure) ont pu être rassemblés dans les cartons.

Contrairement à la numérotation datant du rapatriement de la série et visible en colonne de droite de l'inventaire ("Cotes anciennes"), le classement d'origine laissait apparaître plusieurs sous-séries numérotées de 1 à n. Selon les années, la numérotation pouvait séparer les télégrammes à l'arrivée et au départ, ou bien les joindre chaque année.

Par souci d'homogénéité, il a été décidé de présenter séparément, pour chaque catégorie de correspondant, les télégrammes à l'arrivée, d'une part, et les télégrammes au départ, de l'autre.

Répertoire numérique par Claudine Bonnard, adjoint technique principal, sous la direction de Damien Heurtebise, conservateur en chef du patrimoine, Nantes, février 2013.

Voir l'instrument de recherche

Outre cette collection de télégrammes du bureau du chiffre, plusieurs collections ont été constituées par les différents services de la résidence générale, et notamment le cabinet civil et le cabinet militaire qui ont pu tenir de façon autonome, selon les périodes, leur propre collection. Il importe donc de compléter la recherche dans la collection du bureau du chiffre par les collections des services, ainsi que par les collections des services territoriaux du protectorat (régions civiles et militaires, contrôles civils).