Chancelleries / Agence du ministère des Affaires étrangères à Marseille (1776-1873)

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Cote/Cotes extrêmes

421QO (Cote de commande)

Date

1776-1873

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

69 articles

Origine

Agence du ministère des Affaires étrangères à Marseille

Biographie ou Histoire

Agence consulaire du Ministère à Marseille (1790-1873). Fin 1794, la Convention établit à Marseille une « Agence de la commission des relations extérieures » qui succède au simple « correspondant » dont le ministère s'était doté dans le port provençal au lendemain de la guerre de Sept Ans. Fils et successeur de l'ancien correspondant (Pierre-Augustin Guys, en poste depuis 1763), Gabriel-Augustin Guys devient le premier titulaire de l'agence.

Reprenant à son compte les prérogatives du correspondant, l'agent se voit confier plusieurs tâches d'importance stratégique, qui font de lui une interface privilégiée entre d'un côté la présence et les intérêts français en Méditerranée, et de l'autre le ministère des Affaires étrangères ainsi qu'un certain nombre d'institutions à Paris et à Marseille (la préfecture des Bouches-du-Rhône, les consulats étrangers à Marseille, etc.). Sa fonction principale consiste alors à superviser la circulation aux bons soins des capitaines marchands des diverses correspondances (dépêches, rapports et autres) entre le gouvernement et les agents diplomatiques et consulaires français en poste, essentiellement, au Levant et au Maghreb. Parallèlement à ces différentes fonctions, l'agent est enfin investi d'un rôle original en regard des institutions françaises comme des relations internationales de l'époque : chargé de protéger les intérêts des sujets des puissances qui n'entretiennent pas de consul à Marseille, il seconde notamment les marchands et capitaines « barbaresques », « grecs » et « turcs » dans leurs démarches auprès de l'administration marseillaise. Véritable homme à tout faire, il délivre autorisations de circuler et certificats de nationalité de navires, dresse rôles d'équipage et listes de passagers, ou encore procède à la mise aux enchères publiques des cargaisons abandonnées.

Il est également chargé de certifier des actes de chancellerie (par exemple dans les cas de mariages ou de successions de Français à l'étranger), ainsi que d'expédier et de recevoir les présents diplomatiques ou de précieux chargements à destination des Musées français dont le Louvre et le Musée d'Histoire naturelle. Du fait de la multiplicité de ses missions, l'agent marseillais s'affirme ainsi comme un intermédiaire indispensable dans la centralisation et la diffusion d'une large gamme d'informations touchant l'ensemble de l'espace méditerranéen recensement de population à Marseille, statistiques commerciales, rapports sanitaires, rumeurs de piraterie, informations scientifiques, etc.

 

Avec le fonds conservé aux Archives nationales (série AE BIII 212-230), cette importante correspondance conservée aux Archives diplomatiques de La Courneuve permet d'identifier les différents titulaires qui, avec le titre de consul ou de consul général, se succèdent à sa tête : Gabriel-Augustin Guys (en qualité de correspondant puis d'agent jusqu'en 1800), Pierre-Marie Dubosc (par intérim, 1794), Vattier-Bourville et Lazare-Magallon (1799-1800), Dominique Bertrand (1801-1825) et César Famin (de facto, 1801-1825), Bottu (1826-1827), Guys (1827-1837), Miège (1838-1848), Desage (1848-1851), Auguste de Nollent (1851-1854), Vattier de Bourville (1854-1860), Gaillard de Ferry (1860-1862) et Mure de Pelanne (1862-1874). Surtout, cette correspondance permet de retracer au plus près le périmètre de leurs activités, lequel se trouve redéfini plusieurs fois au cours de la première moitié du XIXe siècle, en lien notamment avec l'évolution des missions de la Chambre de Commerce de Commerce.

 

La taille de l'agence évolue elle aussi au gré du temps : si un tableau de l'an VIII (1799-1800) mentionne pas moins de 21 employés, il semble que son fonctionnement quotidien ait en réalité nécessité un personnel plus réduit, composé de l'agent en titre, d'un secrétaire et parfois d'un interprète des langues orientales. Une fois encore, l'importance longtemps stratégique du commerce méditerranéen pour les intérêts marseillais explique qu'on confie l'agence à des individus susceptibles de mettre à profit leur bonne connaissance de ce secteur d'activité, de ses acteurs et de ses réseaux : Guys est issu d'une famille de consuls au Levant, Bertrand a été le dernier directeur de la Compagnie royale d'Afrique, les Famin sont bien introduits à la cour du bey de Tunis, Vattier de Bourville a écumé les postes consulaires de Méditerranée orientale (Tripoli de Libye, Tunis, Tripoli de Syrie, Le Caire, Damas, La Canée), etc.

 

Tout à la fois témoin et actrice des bouleversements des grands équilibres méditerranéens au cours des deux premiers tiers du XIXe siècle à commencer par l'expédition d'Égypte, la révolution grecque, la conquête de l'Algérie, le développement des messageries maritimes ou le percement du Canal de Suez , l'agence tombe progressivement en déshérence au mitan du siècle. Le 7 décembre 1872, sur fond de restrictions budgétaires, l'Assemblée nationale rejette un amendement du député des Bouches-du-Rhône Clapier, et acte sa suppression qui intervient définitivement deux ans plus tard.

Histoire de la conservation

Revenu du CADN en juin 2010

Modalités d'entrées

Conservé dans les dépôts parisiens, ce fonds rejoint les fonds des « archives intégrées des postes » à Nantes en novembre 1971. En 2010, il est ensuite transféré sur le site des archives de la Courneuve et l'instrument de recherche est révisé par Damien Heurtebise. En 2021, Céline Brugeat et Mathieu Grenet élaborent la fiche producteur,  le fonds est dépoussiéré, reconditionné et entièrement numérisé.

Présentation du contenu

Ce fonds reflète l'activité de relai de cette petite agence consulaire alors en charge de la bonne transmission des courriers diplomatiques au départ et à l'arrivée du port de Marseille, entre 1791 et 1873 (année de fermeture). Ces échanges révèlent les missions des postes consulaires, consistant pour l'essentiel à régler les affaires commerciales et les difficultés rencontrées par les Français établis ou de passage dans les pays étrangers. Certains postes, de par leur situation, ont eu aussi à traiter de questions politiques.

Le fonds est constitué de registres détaillés de correspondance et de liasses de dépêches organisées par tranche chronologique. Le premier article du fonds présentant des papiers divers a été minutieusement décrit dans l'inventaire. Ensuite les liasses de correspondances (art.2-art.68) semblent répondre à un plan de classement plus systématique, organisé comme suit : correspondance avec les services centraux du Ministère des affaires étrangères, dont le cabinet du Ministre, les divisions politiques et d'autres directions comme celles des affaires consulaires, des chancelleries, des fonds, des affaires commerciales et des archives, avec les postes diplomatiques (ambassades, consulats et légations), avec d'autres organes de l'administration (Cabinet du Roi, ministères, préfectures, autorités militaires, musées, etc.), avec les consuls étrangers présents à Marseille, avec les particuliers. Enfin chaque année s'achève par le bilan comptable de l'agence (art.5-art.68). Le dernier article (art.69) regroupe la documentation utile aux agents en charge de l'agence : notes, mémoires, dépêches et circulaires sur les actes de chancellerie.

 

Mode de classement

Collection chronologique de la correspondance

Conditions d'accès

Libres.

Conditions d'utilisation

Libres.

Langue des unités documentaires

Français.

Autre instrument de recherche

L'inventaire, intitulé Agence du ministère des affaires étrangères à Marseille, Correspondance, 1776-1873, a été élaboré par Damien Heurtebise en 2010 et révisé par Céline Brugeat-Peuffier, en mars 2023. Voir l'inventaire

Existence et lieu de conservation des originaux

Au Ministère des affaires étrangères.

La correspondance consulaire et commerciale, 1793-1901, séries CCC.

La correspondance politique des consuls, 1826-1896, séries CPC.

Mémoires et documents, série MD.

 

Archives nationales.

AE/B/III - Consulats : mémoires et documents, articles 212 à 230.

Bibliographie

Céline Brugeat-Peuffier, Mathieu Grenet et Olivier Lopez, « Agence du ministère des Affaires étrangères à Marseille », Dictionnaire des institutions maritimes et littorales de la France. Des origines à nos jours, sld Jean-Baptiste Bruneau, Christophe Cérino, Gérard Le Bouëdec et Jörg Ulbert (GIS HSM), à paraître, chez Editions du CNRS/Collection Dictionnaires.

Cote/Cotes extrêmes

421QO/1-421QO/68 (Cote de commande)

1818-1819.

Cote/Cotes extrêmes

421QO/5 (Cote de commande)