Cote/Cotes extrêmes
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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Aurélien Vathonne naît le 7 novembre 1889 à Beaumont-le-Roger (Eure). De 1902 à 1909, il étudie au lycée d'Évreux où il est pensionnaire. Il passe son baccalauréat au Havre et à Caen en 1910 et part ensuite six mois en Allemagne. À son retour, il est incorporé au 11e régiment d'artillerie à Versailles, puis en 1913 à la 3e section Commis et ouvriers d'administration (COA) à Rouen (direction de l'Intendance). Fin décembre, il fait la traversée Bordeaux-Casablanca à bord du paquebot Versailles et prend son service de commis au service des Études législatives, au Secrétariat général du protectorat situé à Rabat.
Durant l'été 1914, il voyage à Fès et Meknès. Après la déclaration de guerre, Aurélien Vathonne est mobilisé au 1er bataillon de réserve de Rabat. Très rapidement, il devient brigadier interprète, d'abord au camp de prisonniers de guerre allemands d'Aïn Djemaa, puis au camp de prisonniers civils et militaires du Togo et du Cameroun à Médiouna, au Fort Loubet à Settat, enfin à Casablanca à partir de mars 1916.
Il sert également en tant que canonnier et dans le 1er groupe des sections de projecteurs à partir de l'été 1917. Il prend part à des combats le 23 mai 1918 près de M'Sila, ce qui lui vaut la Croix de guerre. Atteint du paludisme, il est soigné au lycée d'Évreux qui fait office d'hôpital temporaire. C'est là qu'il apprend la signature de l'armistice le 11 novembre. Une fois guéri, il retourne à Rabat.
Démobilisé le 13 août 1919, Aurélien Vathonne reprend son poste à la Résidence générale. Il est reçu au concours de rédacteur, puis passe avec succès le concours du contrôle civil en janvier 1922. Il est affecté à Tendrara puis à la Région du Gharb (Kénitra). Il rencontre en août 1924 Reine Gaudard qu'il épouse la même année (mariage à Kénitra, Maroc, 2 décembre 1924). De 1927 à 1928 il est affecté à Sidi Ben Nour, Chemaïa et Chaouïa nord, puis démissionne (il était alors contrôleur civil suppléant de 1ère classe). Le couple se lance alors dans l'hôtellerie à Casablanca mais sans grand succès, d'où un retour à l'administration, cette fois à l'Office des mutilés et anciens combattants à Rabat, où A. Vathonne est en charge « d'assurer le salut des colons, tous plus ou moins enfoncés dans un passif apparemment sans espoir ». En 1934, après un voyage de quatre mois en France, il revient au Maroc et devient instituteur stagiaire à Attaouïa-Chaïbia puis à Demnat. Le 2 décembre 1937, il part pour Alger en tant que chargé de mission aux Affaires indigènes au service de l'artisanat.
En 1939, il s'installe avec sa femme à « la Casemate » dans le Palais d'été. Pour son travail - il est désormais chef-adjoint du service de l'Artisanat - il réalise de nombreuses tournées : Oran, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Témouchent, Berkèche, Sétif, Constantine& et se découvre alors une passion pour les croquis de paysages. En 1943, le couple déménage du Palais d'été à la résidence « les Orangers ». Après l'occupation de Tunis et de Bizerte par les Alliés et l'arrivée de De Gaulle à Alger, Aurélien Vathonne est relevé de ses fonctions le 11 novembre 1943. Déféré devant la commission d'épuration, il est révoqué avec pension par décret de De Gaulle le 18 avril 1944.
Le 16 mai 1945, il commence à travailler à la Fé-Ba-Dal à Alger, un syndicat commercial. Il y reste deux ans puis démissionne pour suivre sa femme au Maroc, en 1947, au lieu-dit « les Coqs en pâte ». La construction de cette maison est abandonnée et ils se replient à Port-Lyautey. En février 1948, ils achètent « le Clos » à Fès, mais déménagent rapidement à Casablanca pour « le Pigeonnier ». Aurélien Vathonne commence un nouveau travail en avril 1949 à La Foncière (travaux de topographie et dessin) et démissionne en août 1951. En 1953, le couple effectue un nouveau voyage de quatre mois en France. En mars 1954, ils déménagent, cette fois à « la Mi-A-oût » située à Port-Lyautey. Il reprend du service à Alger grâce au décret de réintégration du 4 janvier 1954, et peut donc terminer sa carrière en tant que chef du service de l'Artisanat. Il est alors témoin des premiers troubles en Algérie. Aurélien Vathonne prend ensuite définitivement sa retraite. En 1955, il part six mois en voyage : Nice, Italie, Suisse, Normandie& et achète à cette occasion « la Buissonnière ». Jusqu'en 1959, le couple alterne les séjours en France et au Maroc. La « Buissonnière » est vendue à l'été 1958 pour une installation aux « Cerisettes » à Antibes puis au « Richelieu ».
Les recueils s'arrêtent à l'année 1960. A. Vathonne meurt à Valréas (Vaucluse) le 27 mai 1970.
(Notice biographique rédigée à partir des seuls éléments consignés dans les recueils.)
Histoire de la conservation
Inconnue.
Modalités d'entrées
Achat auprès de M. Claude Leroy, Librairie, brocante et collections, 3 rue Jullien, Alençon (juin 2016).
Présentation du contenu
Le fonds est constitué pour l'essentiel d'un ensemble de recueils autobiographiques rédigés tout au long de sa vie par A. Vathonne, couvrant les années 1902-1960.
Le contenu des recueils est organisé chronologiquement. Les titres donnent souvent une fourchette chronologique, la localisation, le logement (Aurélien Vathonne déménage souvent), et pendant la Seconde Guerre mondiale un événement historique, comme par exemple « La drôle de guerre ».
Il s'agit d'un recueil de souvenirs où se mélangent la petite et la grande Histoire (le débarquement des Alliés côtoie la disparition du chat domestique). Ces recueils sont agrémentés de documents très divers : photographies, dessins, poèmes, fleurs séchées, documents touristiques, coupures de journaux, correspondances, tickets, timbres, billets d'avions et de paquebots, menus, factures, cartes, plans, schémas. À partir de 1955, Aurélien Vathonne prend sa retraite ; on ne trouve donc dans ses recueils que des photos de voyages et de famille. Toutefois il continue de suivre « les événements » en Algérie et au Maroc. Le récit, lorsqu'il porte sur son travail ou l'actualité, reste le plus souvent neutre, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. Voici cependant un exemple de prise de position en août 1955 lorsqu'il s'émeut des milliers de morts au Maroc et en Algérie : « Nous continuons d'être de sanglants négriers. C'est nous les barbares.» Les écrits d'A. Vathonne ne manquent pas de détails et demeurent un témoignage précieux sur le Maroc au temps du Protectorat, ainsi que sur l'Algérie pendant la Seconde Guerre mondiale.
À côté des recueils, le fonds comporte quelques documents mineurs, dont un « Journal du Bled » non relié, rédigé par A. Vathonne entre fin 1914 et fin 1915 à partir de ses notes quotidiennes. Il y raconte sa vie d'interprète dans les camps et ses excursions pendant la guerre.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Conservation intégrale des documents acquis. Notons qu'il manque les recueils n°1, 7, 9, 10 et 26. L'absence de rupture chronologique entre les n°8 et 11 laisse cependant supposer qu'Aurélien Vathonne a peut-être modifié son classement et opéré des regroupements au fil des années.
Accroissements
Fonds clos.
Mode de classement
Les recueils ont été classés par ordre chronologique, selon la séquence apparemment pensée par leur auteur. Les pièces autres que les recueils ont été classées à la fin.
Conditions d'accès
Les documents sont librement communicables sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée (Code civil, art. 9) et de la propriété intellectuelle (Code de la propriété intellectuelle).
Conditions d'utilisation
La reproduction est libre sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée (Code civil, art. 9) et de la propriété intellectuelle (Code de la propriété intellectuelle), et du règlement de la salle de lecture.
Langue des unités documentaires
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
On notera seulement la diversité des matériaux et des supports qui composent cet ensemble : photographies, herbier, croquis, documents touristiques, papier cartonné ou de faible épaisseur, documents reliés et non reliés.
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détaillé par Mathieu Rodrigues de Oliveira, vacataire. Suivi et relecture par Bérangère Fourquaux, conservateur du patrimoine (novembre-décembre 2016).
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Documents en relation
Fonds du Protectorat français au Maroc, Résidence générale, Service du Personnel : dossier de carrière d'Aurélien Vathonne.
Mots clés matières
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Présentation du contenu
Les recueils 1, 7, 9, 10 et 26 sont manquants (mais pas de coupure chronologique entre 8 et 11).
Cote/Cotes extrêmes
Date
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