Marie-Olivier-Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne est né à Paris dans le XVIe arrondissement le 16 juin 1899. Il est le fils d'Olivier de Boyer de Sainte-Suzanne et de Jeanne de Colbert-Laplace. Il effectue ses études au collège Saint-François de Sales à Dijon ainsi qu'au collège de Bar-le-Duc. En 1925 il obtient une licence de lettres de l'université de Paris et une licence de droit de la faculté de Paris. Il est également diplômé en philosophie de la Sorbonne depuis 1922. Appelé en avril 1918, il intègre successivement le 84e Régiment d'artillerie lourde (R.A.L.) à Lyon puis rejoint le 85e R.A.L. après l'armistice. S'en suivent plusieurs affectations jusqu'à sa libération définitive en 1921. Il se présente une première fois au concours diplomatique et consulaire en 1924 mais il échoue. A la fin de l'année 1925, Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne est secrétaire général de l'attaché commercial à Berlin où il se trouve encore en décembre 1926. Il se représente au concours, le réussit et, le 1er juillet 1927, est nommé attaché de chancellerie au consulat à Munich. Le 25 mai 1928, il est  nommé archiviste à l'administration centrale. Moins d'une année plus tard il est envoyé à la légation de France au Caire pour y occuper les fonctions de secrétaire-archiviste. Peu après son arrivée, il est promu chancelier le 1er mai 1929. Henri Gaillard qui dirigeait la légation de France en Egypte l'avait plus particulièrement chargé de suivre les œuvres françaises ainsi que des rapports avec les diverses communautés religieuses. Par décret du 28 avril 1932, Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne est nommé à la chancellerie détachée de Fiume mais un nouvel arrêté le rappelle en administration centrale (15 mars 1933). Il doit, en principe, être affecté aux archives mais est finalement affecté au secrétariat politique. Le 16 septembre, il est délégué dans les fonctions d'attaché au cabinet du ministre en remplacement de M. Daridan muté à Rome. En mai 1936, il est promu consul par décret mais reste en administration centrale. À cette époque, il donne des cours aux Sciences politiques. Ce n'est que fin juillet 1940 qu'on lui confie pour la première fois des responsabilités consulaires à Séville. Il prend ses fonctions le 10 septembre 1940 et demeure à la tête du consulat jusqu'au 6 septembre 1944, date à laquelle il remet le service du poste. C'est durant cette période, le 27 octobre 1941, qu'il prête le serment de fidélité au maréchal Pétain et qu'il est promu consul général le 1er mai 1943. Un arrêté du 28 août 1945 le charge des fonctions de secrétaire d'ambassade à Téhéran. En janvier 1947 et par suite de la mise en œuvre de la réforme de la fonction publique, Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne est intégré dans le cadre des administrateurs civils des Affaires étrangères. Il est toujours en poste à Téhéran. C'est dans cette ville que son chef de poste, l'ambassadeur Pierre Lafond, lui apprend que la commission d'épuration administrative du ministère des Affaires étrangères a examiné son cas le 9 novembre 1948. Elle lui reproche de ne s'être pas rallié aux autorités de la France Libre. Il ne sera pas inquiété, soutenu par Pierre Lafond et Armand du Chayla. Le 21 septembre 1950, il est rappelé en administration centrale et est affecté à la direction générale des relations culturelles. Au début de l'année 1952 il est promu secrétaire des Affaires étrangères. Le 28 mai 1953, il est envoyé à Singapour en qualité de consul général. Il séjourne 2 ans en Asie avant de se voir confier, à sa demande, le consulat général de France à Alexandrie le 24 juin 1955. En juin 1957, il est placé en position de service détaché auprès de la direction générale des Affaires marocaines et tunisiennes pour exercer les fonctions de consul général de France à Tunis. En août 1958 un décret le nomme consul général à Montréal et en août 1962, à Genève. Un an plus tard il est [enfin] nommé ministre plénipotentiaire. Le 19 septembre 1964 un décret l'admet à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Il décède en 1985.

Le 29 octobre 1938 Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne avait épousé Jeanne Guary de 9 ans sa cadette. Il était chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur depuis le 1er août 1935 et avait été promu au grade d'officier en février 1952.

Répertoire numérique détaillé par Françoise Aujogue, La Courneuve, décembre 2013,  9 p. Voir l'inventaire

Ouvrages de Raymond de Boyer de Sainte Suzanne :

-    Essai sur la pensée religieuse d'Auguste Comte. Avec une préface de L. Lévy-Bruhl, Paris : E. Nourry, 1923, 85 p.

-    Vues d'Égypte, Paris : Éditions de la Nouvelle revue critique, [1933], 48 p.

-    L'Idéologie religieuse de Maurice Barrès et le catholicisme (d'après ses cahiers). Paris : Éditions de la Nouvelle revue critique, 1935, 64 p.

-     Alfred Loisy entre la foi et l'incroyance, Paris : Centurion, 1968, 232 p.

-     Poèmes, [Paris] : 20, rue Henri Heine, 75016, 1986, 59 p.

-     Une politique étrangère : le Quai d'Orsay et Saint-John Perse à l'épreuve d'un regard : novembre 1938-juin 1940, présenté et annoté par Henriette et Philippe Levillain, Paris : Viviane Hamy, 2000, 349 p.