Secrétariat d'État aux Affaires étrangères / Cabinets André Bettencourt (1967-1968) et Jean de Lipkowski (1968-1972) : chronos de correspondance « Départ » et dossiers thématiques, 1967-1972

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Secrétariat d'État aux Affaires étrangères / Cabinets André Bettencourt (1967-1968) et Jean de Lipkowski (1968-1972). Chronos de correspondance « Départ » et dossiers thématiques, 1967-1972

Cote/Cotes extrêmes

472QO (Cote de commande)

Date

1967-1972

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

12 articles, soit 1,44 ml

Origine

Cabinet du secrétaire d'État chargé des Affaires étrangères (André Bettencourt) et cabinet du secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères (Jean de Lipkowski).
 

Biographie ou Histoire

Histoire administrative

La fonction de secrétaire d'État « chargé des Affaires étrangères », ou « placé auprès du ministre des Affaires étrangères » de plein exercice, est apparue en 1947, même si c'est en 1951 qu'est vraiment nommé, au sein du gouvernement, le premier secrétaire d'État aux Affaires étrangères. À partir de cette date, un ou deux secrétaires d'État exercent auprès du ministre.

André Bettencourt (21 avril 1919-19 novembre 2007), à ses débuts journaliste dans la presse agricole, est aussi l'un des dirigeants du groupe l'Oréal (il est le gendre de son fondateur, Eugène Schueller). Né en Seine-Inférieure (renommée Seine-Maritime en 1955) au sein d'une ancienne famille de la bourgeoisie catholique normande, il est élu, comme son père Victor Bettencourt avant lui, conseiller général du département en 1949, puis député en 1951 pour l'Union des Indépendants paysans et des républicains nationaux. À l'Assemblée, il travaille sur des dossiers liés à la politique étrangère, l'Outre-mer, l'Indochine et l'Algérie. Après s'être rapproché de Pierre Mendès France en 1954 (il est son secrétaire d'État chargé de la coordination des services de l'information), il vote en 1958 le retour au pouvoir du général de Gaulle. Dès lors, il est réélu député de Seine-Maritime (groupe des Républicains indépendants) jusqu'en 1977, puis sénateur jusqu'en 1995. Maire de Saint-Maurice-d'Ételan, où il est né, de 1965 à 1989, il préside également le conseil régional de Haute-Normandie de 1974 à 1981. Il entre dans le gouvernement Pompidou comme secrétaire d'État chargé des Transports (janvier 1966-avril 1967) puis devient secrétaire d'État chargé des Affaires étrangères (6 avril 1967-31 mai 1968) auprès de Maurice Couve de Murville (ministre en titre de juin 1958 à mai 1968). Plusieurs fois ministre entre juin 1968 et juillet 1972 (Postes et Télécommunications, Industrie, Plan et Aménagement du territoire ; et à la Culture, par intérim, d'octobre 1970 à janvier 1971), André Bettencourt retourne aux Affaires étrangères comme ministre délégué, du 6 juillet 1972 au 15 mars 1973. Il organise à cette période la première visite présidentielle en Chine pour Georges Pompidou, successeur de De Gaulle à l'Élysée. Il termine sa carrière d'homme d'État en devenant brièvement ministre par intérim des Affaires étrangères, du 15 mars au 2 avril 1973, dans le gouvernement de Pierre Messmer. André Bettencourt est aussi membre de l'Académie des beaux-arts, de 1988 à sa disparition en 2007.

Jean de Lipkowski (25 décembre 1920-20 septembre 1997), fils d'un aristocrate d'origine polonaise héros de la Première Guerre mondiale et résistant mort en déportation en 1944, a lui-même rejoint Londres et les Forces françaises libres en 1943. Revenu comme libérateur de la ville de Lyon, il entre après-guerre dans la diplomatie et occupe différents postes à l'étranger (notamment en Chine) ; il est ensuite nommé auprès du Résident général de Tunisie (1954) puis du Maroc (1955-1956). Lui aussi proche de Pierre Mendès France, il débute sa carrière politique comme député de Seine-et-Oise en 1956, pour le Parti radical puis l'UDSR. Ayant soutenu le retour de De Gaulle en 1958, et parallèlement à son parcours d'élu local qui le mène en Charente-Maritime, il entre le 12 juillet 1968 dans le gouvernement dirigé par Maurice Couve de Murville, comme secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Il occupe ce poste jusqu'en mai 1974, sous les présidences successives de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou, auprès des ministres des Affaires étrangères Michel Debré (mai 1968-juin 1969), Maurice Schumann (juin 1969-mars 1973) et Michel Jobert (avril 1973-mai 1974). Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, il est également ministre de la Coopération de janvier à août 1976 dans le gouvernement de Jacques Chirac. Durant toute cette période, il est aussi un élu très investi dans sa circonscription de Charente-Maritime (il en est député jusqu'en 1997) et dans sa ville d'adoption, Royan (il en est maire de 1965 à 1977, et de 1983 à 1989).

André Bettencourt et Jean de Lipkowski sont tous deux des secrétaires d'État à compétence générale. Ainsi, ils doivent assister le ministre de façon permanente voire le suppléer, l'assister dans l'exercice de ses attributions et exercer des missions qu'il leur délègue. Ils ont également délégation générale et permanente du ministre pour signer en son nom les actes, à l'exception des décrets.

C'est au sein du cabinet du ministre Michel Debré que sont créés les postes de conseillers techniques ou chargés de mission, que l'on retrouve également dans les cabinets des Secrétaires d'État Bettencourt et de Lipkowski, conseillers qui sont les auteurs de cette correspondance « Départ » (les chronos sont composés des copies des réponses envoyées à des courriers reçus par le cabinet une correspondance « Arrivée », manquante dans le versement). Les conseillers traitent d'affaires au contenu technique marqué et se partagent les problèmes économiques, les affaires sociales, les affaires culturelles et juridiques, les problèmes africains et malgaches, les relations avec le Parlement et les affaires de presse et d'information. Par contre, le chef de cabinet gère les affaires personnelles du ministre et le courrier politique.

Histoire de la conservation

Historique du versement et de la conservation

Fonds clos comportant initialement vingt-deux cartons, réduits au nombre de douze lors du reconditionnement de 2021.

Modalités d'entrées

Modalités d'entrée

Versement administratif effectué en août 1981.

Présentation du contenu

Présentation du contenu

Ces archives traitent de sujets très variés, concernant la politique étrangère menée par la France de la fin des années 1960 au début des années 1970. Les Accords d'Évian mettant fin à la guerre d'Algérie ayant été signés en 1962, les traces de ce conflit et de l'histoire de la colonisation en Afrique restent très présentes dans les chronos du cabinet d'André Bettencourt, essentiellement à travers les réclamations des Français rapatriés ou la situation des Algériens ayant servi pour la France.

La correspondance du cabinet de Jean de Lipkowski témoigne davantage de ses nombreux échanges avec des personnalités, élus et particuliers de Charente-Maritime, puisqu'il est alors député de la 5e circonscription (de décembre 1962 à août 1968 ; réélu en décembre 1971, à nouveau en avril 1973, et d'avril 1978 à avril 1997), et maire de Royan (élu de 1965 à 1977 puis de 1983 à 1989). Tous ces courriers nous informent donc des préoccupations qu'il porte à sa circonscription électorale. Certains sujets propres à ce département comme l'ostréiculture, la pêche et la situation des viticulteurs de cognac sont souvent abordés.

À noter : le mois de juin 1968 ne fait pas partie de ces chronos.

Un nombre conséquent de documents qui composent ces chronos ont été rédigés par les membres des cabinets de ces deux secrétaires d'État. Le cabinet d'André Bettencourt est composé de Philippe Malaud (directeur de cabinet), Jacques Ferraton (chef du bureau du cabinet), Jean-Pierre Pensa et J-P. Reux (chefs de cabinet), Mlle Migeot (cheffe du secrétariat particulier d'André Bettencourt) et O. Rousseau (chef du bureau d'ordre). Ses conseillers techniques sont André Lewin (affaires politiques), Jacques Gasseau (affaires parlementaires), Paul Grall (affaires culturelles, juridiques et contentieuses) et Jean-Pierre Ronteix (affaires économiques).

Le cabinet de Jean de Lipkowski est composé de Robert de Souza (directeur de cabinet), Jacques Ferraton (chef du bureau du cabinet), Francis Jacquemont, Claude Fouquet et Hubert Perro (chefs de cabinet), et Huguette Blanchouin (chef du secrétariat particulier). Ses conseillers techniques sont Yves Plattard (conseiller commercial) et Alain Bry (conseiller des Affaires étrangères) ; Guy Legras, Suzanne Balous, André Colin et Claire Leclerc sont chargés de mission.

En-dehors de cette collection de chronos, on trouve un ensemble de dossiers consacrés à S.C. Labri, militaire français né en Algérie, colonel commandant des Forces Auxiliaires françaises musulmanes, et qui a notamment combattu en Indochine. En 1955, il est enlevé en Algérie par le FLN et intégré à l'ALN. À la suite des Accords d'Évian et de la fin de la guerre d'Algérie, il est mis à la retraite en 1963 après avoir servi durant quinze années dans l'armée française. Réfugié en France dès juillet 1962, il n'est pas pris en charge au titre de rapatrié et ne perçoit aucune allocation ni indemnisation d'installation, ou prime de reconversion. Durant près d'une décennie, il sollicite l'État pour faire valoir ses droits à une pension de retraite proportionnelle à ses années de service, et à pouvoir s'inscrire sur les listes professionnelles en tant qu'exploitant agricole. Les pièces de ces dossiers se rapportent à ses démarches officielles, et au traitement de sa situation par le ministère des Affaires étrangères et l'Agence nationale d'indemnisation des Français d'outre-mer (ANIFOM).

Les principales typologies documentaires sont celles que l'on retrouve habituellement dans les chronos de cabinets ministériels : de la correspondance, des notes, des rapports et des bordereaux d'envoi. Dans les dossiers qui clôturent ce fonds, relatifs à l'Organisation pour l'orientation de la fonction internationale (OFI), au soutien aux personnalités rapatriées et aux Français détenus en Algérie et à S.C. Labri, on retrouve également des rapports financiers, des listes nominatives, des comptes rendus, des plans, une photographie, ainsi que des courriers d'attestations et de témoignages personnels.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Tri et éliminations

Des chronos en doublon ont été éliminés.

Mode de classement

Mode de classement

Chronologique.

Conditions d'accès

Conditions d'accès

Selon les dispositions du Code du patrimoine, article L 213-2. Le délai de 50 ans est appliqué pour les documents portant atteinte aux secrets de la défense nationale, aux intérêts fondamentaux de l'État dans la conduite de la politique extérieure, et à la sûreté de l'État.

Conditions d'utilisation

Conditions de reproduction

Libres pour les archives librement communicables

Langue des unités documentaires

Le français est l'unique langue utilisée.
 

Autre instrument de recherche

Instrument de recherche

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