PECHKOFF, Zinovi

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Zinovi PECHKOFF (1884-1966).

Cote/Cotes extrêmes

249PAAP (Cote de commande)

Date

1896-2019

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

90 articles dans 42 boîtes, soit 7,63 m.l.

Origine

PECHKOFF, Zinovi

Biographie ou Histoire

Zinovi Pechkoff est né le 16 octobre 1884 à Nijni-Novgorod et est décédé le 27 novembre 1966 à Neuilly-sur-Seine. Il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.

Son vrai nom est Zinovi Sverdlov, il est l'aîné de huit frères et sœur dont Iakov Sverdlov. En 1896, il rencontre l'écrivain russe Maxime Gorki (de son vrai nom Pechkoff) qui devient son mentor puis son parrain en 1902 (Zinovi, juif, devient orthodoxe). À partir de 1907, il est le secrétaire de Gorki, ils voyagent ensemble en Italie (Capri) et aux États-Unis. En 1910, il épouse la fille d'un colonel cosaque, Lydia Bourago (1889-1966). De cette courte liaison, naît une fille, Élisabeth.

Lors qu'éclate la Première guerre mondiale, il refuse de servir le tsar et s'engage dans la Légion étrangère où il est incorporé comme « engagé volontaire pour la durée de la guerre ». Il perd son bras droit en mai 1915 lors de la bataille de Carency. Il se réengage en 1916 après quelques mois passés en Italie. À Paris, il rencontre Philippe Berthelot, alors secrétaire général du Quai d'Orsay, qui voit en Pechkoff, mutilé, décoré et polyglotte, un outil de propagande. Il convainc le ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, de l'envoyer aux États-Unis et au Canada. Pechkoff rentre en avril 1917, les États-Unis sont entrés en guerre.

En mai, le gouvernement envoie une mission auprès du Gouvernement provisoire russe. Pechkoff est du voyage, l'objectif est de convaincre le nouveau pouvoir russe de poursuivre la guerre contre l'Empire allemand. La révolution d'octobre suivie en décembre par l'armistice de Brest-Litovsk mettent fin à la guerre russo-allemande et à la mission diplomatique française. Le gouvernement français missionne alors Pechkoff comme conseiller des Armées blanches sur tous les fronts de la guerre civile russe (1918-1920).

De retour en France avec la princesse Salomeïa Nikolaïevna Andronikova qu'il a rencontrée dans le Caucase et qui partage sa vie, il écume les salons parisiens. Au début de l'année 1921, il part pour une seconde mission aux États-Unis. À son retour et jusqu'en avril 1922, il devient le secrétaire général de la délégation française à la Commission alliée pour le secours à la Russie, qui a pour but de lutter contre la famine en Russie. Il retrouve Gorki dans ce combat.

En mai 1922, il est mis à la disposition du maréchal Lyautey, commandant des troupes du Maroc. Pechkoff, qui sera naturalisé français l'année suivante, retrouve la Légion étrangère où ses hommes le surnomment "le manchot magnifique". En juin 1925, il est blessé à la jambe gauche lors d'une attaque.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Pechkoff alterne périodes de commandement et missions diplomatiques. Il se rendra plusieurs fois aux États-Unis entre 1926 et 1930. Puis, de 1930 à 1936, il joue un rôle important au Levant notamment en intervenant dans l'actuel Liban-Sud. C'est à cette époque qu'il rencontre sa seconde épouse, Jacqueline Delaunay-Belleville, veuve d'un diplomate, mais ce mariage sera rapidement dissous.

Pendant la guerre, il rejoint le général de Gaulle à Londres qui décide de l'envoyer en Afrique du Sud où il est chargé d'organiser le transport d'armement à destination des troupes alliées et de surveiller Madagascar toute proche. Pechkoff réussit à établir une relation de confiance avec le chef des armées dans la région, le général Smuts. La conquête en 1942 de Madagascar  alors sous l'autorité de Vichy  par les troupes britanniques provoque le départ de Pechkoff, qui obtient d'être envoyé au Ghana d'où il organise le ralliement des colonies à la France Libre jusqu'en 1943.

En avril 1944, Pechkoff est envoyé comme délégué du Comité français de libération nationale en République de Chine auprès de Tchang Kaï-chek qui vient de rompre avec Vichy. Sur place, il doit gérer la présence d'une autre mission française concurrente dirigée par le général Giraud. Nommé ambassadeur en novembre 1944, il reste en Chine jusqu'en février 1946, date à laquelle il devient Chef de la mission française de liaison auprès du commandant supérieur allié en Extrême-Orient. En 1950, le général Pechkoff est mis à la retraite. Néanmoins, il continue à servir la France en tant qu'ambassadeur extraordinaire en missions spéciales : en République Dominicaine en 1954, en Australie pour l'inauguration d'un mémorial français dédié aux soldats australiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale en juillet 1961et à Formose en janvier 1964 afin de préparer Tchang Kaï-Chek à la reprise des liens diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine présidée par Mao Tsé-Tung.

Décorations (dates des décrets ou arrêtés de nomination) :

Médaille militaire, 28 août 1915

Croix de Guerre avec palmes, s.d.

Médaille Coloniale du Maroc, s.d.

Chevalier de la Légion d'honneur, 5 juin 1917

Officier de la Légion d'honneur, 10 juillet 1926

Commandeurs de la Légion d'honneur, 28 octobre 1938

Commandeur de la Legion of merit (distinction américaine), 31 janvier 1946

Grand Officier de la Légion d'honneur, 14 août 1946

Grand Cordon de l'Étoile brillante (distinction chinoise), [août 1946]

Grand Croix de la Légion d'honneur, 12 juillet 1952.

Modalités d'entrées

Remise de documents le 28 novembre 1966 ; dons entre 1967 et 1974 par Jacqueline Delaunay-Belleville, veuve et exécutrice testamentaire du général Pechkoff ; un achat en 2019 (entrée 2019/9) intégré en 249PAAP/70 ; don du supplément en juin 2020 par les filles de Xavier de Caumon, fils de Jacqueline Delaunay-Belleville, via Guillemette de Sairigné (entrée 2020/9).

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Les doubles ont été supprimés.

Mode de classement

Les papiers ont été classés en trois ensembles. La première partie suit le déroulement chronologique de la carrière de Zinovi Pechkoff. La seconde regroupe les papiers personnels. La dernière, formant le supplément donné en 2020 et contenant principalement des papiers personnels et des documents iconographiques, a été dans un premier temps confiée à Guillemette de Sairigné pour la rédaction de sa biographie de Pechkoff ; ce travail d'écriture explique la présence d'une documentation de recherche (dont notamment des copies d'archives provenant d'autres origines et de traductions) ainsi que celle du manuscrit de la biographie publiée en 2019 ; il a paru préférable de conserver cette documentation tout en l'ordonnant afin que le chercheur puisse s'y repérer clairement.

 

Les titre des documents en russe ont été systématiquement inventoriés en cyrillique, avec leur translittération (suivant la norme ISO9) et leur traduction française situées en annexe I en fin de cet inventaire ; le chiffre alors indiqué entre parenthèses est un renvoi à ladite annexe pour faciliter le travail du chercheur.

Conditions d'accès

Communicable (accord des ayant-droit du général Pechkoff).

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

La consultation des documents conservés sur une clef USB est soumise à un rendez-vous avec le responsable du fonds.

Autre instrument de recherche

Inventaire analytique par Françoise Aujogue, Catherine Prazmaski, avec la participation de Bérangère Lebecq, et pour le supplément de Samuel Potier, La Courneuve, 2021, 77 p. : voir l'inventaire.

Documents en relation

Archives du ministère des Affaires étrangères

Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve

Personnel, 3e série (cote 395QO), vol. 555, dossier de carrière du général Pechkoff.
Maison de la presse 1914-1940 (cote 229QO), vol. 21 : une lettre datée de mai 1917 faisant allusion à la fin de la mission de Pechkoff.
Service des Œuvres françaises à l'étranger, 1912-1940 (cote 417QO). Le vol. 84 contient un dossier sur l'adaptation cinématographique de l'ouvrage de Pechkoff sur la Légion étrangère par la Metro Goldwyn Mayer en 1928-1929.
États associés, 1947-1957 (cote 174QO), section II, série A, sous-série 3.


Papiers d'agents :

-  Papiers Fernand Grenard (cote 84PAAP).

- Papiers Philippe Berthelot (cote 10PAAP). Le vol. 10 contient un dossier consacré à la mission de Pechkoff aux États-Unis et au Canada.

 

Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve

Archives de la délégation française à la Commission Internationale de secours à la Russie, 1921 (cote 3POI), 8 cartons.

 

Central Archives for the History of the Jewish People (Université hébraïque de Jérusalem)

Archives de Mikhaïl Parkhomovski, contenant des papiers relatifs à Zinovi Pechkoff.

Mots clés lieux

Mots clés producteurs