Levant / Irak

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Cote/Cotes extrêmes

377QO/1-377QO/93 (Cote de commande)

Date

1944-1965

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Description physique

93 articles, soit 3,36 ml

Modalités d'entrées

Versement administratif.

Irak (1960-1965)

Cote/Cotes extrêmes

377QO/62-377QO/93 (Cote de commande)

Date

1960-1965

Description physique

28 articles, 10 cartons, soit 1,2ml

Biographie ou Histoire

Direction d'Afrique-Levant, sous direction du Levant.

Modalités d'entrées

Versement administratif.

Présentation du contenu

Le 14 juillet 1958, un coup d'Etat militaire mené par des officiers nationalistes a renversé la monarchie hachémite en Irak. Le roi Faisal II, sa famille et plusieurs membres du gouvernement sont tués. Ce coup d'Etat marque la fin de la dynastie hachémite qui avait régné sur l'Irak depuis les années 1920.

 

Après le coup d'Etat, le général Abdel Karim Kassem[1] devient le nouveau dirigeant de l'Irak. Il forme un gouvernement dominé par des nationalistes arabes et des militaires. Kassem, en s'alliant au parti communiste irakien, adopte une politique socialiste et nationaliste en expropriant les terres des grands propriétaires fonciers et en nationalisant les industries pétrolières étrangères (art.23). Le volet militaire constitue également un axe incontournable de la politique de Kassem, qui porte la candidature de l'Irak à la présidence du Conseil des gouverneurs de l'Agence Internationale atomique (art.5) et multiplie les commandes d'armes à la Grande-Bretagne (art.5). Pour la France, ces six années de gouvernement militaire se traduisent par une absence presque totale de relations diplomatiques avec l'Irak ; ces relations avaient en effet été rompues en 1956 à la suite à la Crise du Canal de Suez (voir le fonds Irak 377QO, tranche chronologique 1953-1959).

 

En 1963, le colonel Abdel Salam Aref, grâce à l'appui du Parti Baath, renverse le gouvernement militaire de Kassem et s'empare du pouvoir (art.6). Le gouvernement est réorganisé et une nouvelle Constitution provisoire est adoptée (art.7). La présidence Aref est marquée par l'arrivée au pouvoir du Parti Baath (art. 7 et 10). Ce parti s'est formé en opposition au parti communiste et souhaite faire adopter à l'Irak une politique panarabique. Pour mener à bien leur politique, les membres du Parti participent au rapprochement de l'Irak avec ses voisins syrien et égyptien et entretiennent également une politique amicale à l'égard de l'Algérie (art.19). Cela se traduit par la participation de l'Irak à divers congrès arabes (art.24), ou encore par son adhésion à la compagnie aérienne arabe (art.22), ainsi qu'à l'organisation arabe du travail (art.28).

 

Le parti Baath cherche à consolider son pouvoir et à établir une forme de stabilité politique après le coup d'Etat. Cependant, en raison des divisions internes ainsi que de la résistance de certains groupes politiques, l'Irak connaît plusieurs changements de gouvernements et de cabinets au cours des années 1963-1966 (art.7). Malgré l'instabilité politique, le parti Baath met en œuvre des politiques économiques nationalistes et socialistes, en cherchant à moderniser l'économie irakienne ainsi que les infrastructures de communication, dans l'objectif notamment de réduire les inégalités sociales (art.22). Des réformes agraires sont entreprises pour redistribuer les terres aux paysans (art.20), et des nationalisations ont lieu dans le secteur pétrolier et d'autres industries clés (art. 20 et 23).

 

Ces politiques de nationalisations ne laissent pas indifférente la Franc, jouant sur la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays (art.1). En effet, la France a des intérêts dans l'exploitation du pétrole irakien via la Compagnie française du pétrole (art.23) ou encore à travers les redevances perçues via l'Irak Petrolum Compagny (art.23). Toutefois, les relations franco-irakiennes se limitent souvent aux questions culturelles comme la participation à des missions de fouilles archéologiques, des échanges de collections pour des expositions (art.24) ou encore par la mise en place d'institutions proposant des cours de français en Irak comme le Centre Culturel français de Bagdad (art.25).

 

Le général Aref et le Parti Baath sont critiqués à l'international pour leur politique agressive envers les communistes et les minorités kurdes. A la suite de la Révolution du 8 février, le secrétaire général du parti Baath irakien, Ali Salih al-Sa'di, qui contrôle la milice de la Garde nationale, organise le massacre de nombreux communistes présumés et d'autres dissidents (art.10). Ces massacres sont fortement décriés par l'Union Soviétique qui porte à plusieurs reprises la question aux Nations Unies (art.13).

 

La question Kurde suscite quant à elle davantage de réactions sur la scène internationale globale. Sous le gouvernement Kassem, les Kurdes furentsont largement exclus de la prise de décisions politiques. En 1961, le leader kurde Mullah Mustafa Barzani lance une rébellion armée pour réclamer l'autonomie kurde ainsi qu'une plus grande reconnaissance de leurs droits (art.11). Après le coup d'Etat de 1963, le Parti Baath se montre divisé sur la question kurde, certains membres plaidant pour des concessions et des négociations avec les Kurdes, tandis que d'autres soutiennent une approche plus répressive. En 1963, le gouvernement baasiste promet de reconnaître l'autonomie des Kurdes dans le cadre d'un accord de paix et conclut avec les forces kurdes un cessez-le-feu en 1964 (art.12). Malgré ces promesses, les négociations échouent en matière de délimitation des frontières ou encore du degré d'autonomie à accorder. En juin 1965, les pourparlers sont rompus et le gouvernement baasiste lance une offensive militaire contre les forces kurdes. Cette phase, appelée « deuxième soulèvement kurde » entraine d'importantes pertes humaines et le déplacement de populations, suscitant à plusieurs reprises des discussions aux Nations Unies (art.13).

 

[1] De son nom de naissance, Abdul Karim Qasim.

Mode de classement

Classement à l'article. Les dossiers ont été versés en suivant le cadre de classement de la sous-direction Levant en vigueur jusqu'en 1972. Ils ont été communiqués avant 2023 sur la base d'un inventaire provisoire sous la cote 377QONT/871 à 880, avant de faire l'objet d'un traitement définitif en 2023.

Conditions d'accès

Libres pour les documents librement communicables.

Langue des unités documentaires

Français, anglais, arabe.

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