TUNISIE / Comité ouvrier de secours immédiat de Tunisie

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TUNISIE / Comité ouvrier de secours immédiat de Tunisie

Cote/Cotes extrêmes

5TU/1-15 (Cote de commande)

Date

01/10/1942-07/05/1943

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Importance matérielle

15 articles

Dimensions

2 ml

Origine

Comité ouvrier de secours immédiat (COSI) de Tunisie

Biographie ou Histoire

En réaction au bombardement des usines Renault de Boulogne-Billancourt, le 3 mars 1942, où se trouvait un atelier de réparation des chars allemands, un organisme est créé pour venir en aide aux familles d'ouvriers endeuillées : c'est le Comité ouvrier de secours immmédiat (COSI), qui puise ses ressources financières dans une somme de 100 millions de francs mise à disposition par les autorités allemandes et prélevée sur la fameuse amende du « milliard » payée par les Juifs. Les opérations de secours sont largement utilisées pour la propagande du régime. L'expérience fait tache d'huile en métropole et de nombreuses villes ou départements créent par la suite leur propre comité pour répondre à des bombardements alliés.

En Tunisie, l'occupation allemande à partir de novembre 1942 entraîne une vague de bombardements des villes dès le mois suivant. Le 23 décembre, le général von Arnim, commandant en chef des forces de l'Axe, fait connaître sa décision de créer un COSI sur le modèle des comités français. L'initiative en revient au diplomate allemand Rudolph Rahn, qui avait déjà créé le COSI de Paris.

Le comité tunisien se constitue dès les premiers jours de janvier 1943, grâce à la réquisition de locaux et de fournitures provenant d'avocats juifs. Il sera dissout en mai 1943, lors de la libération de Tunis par les armées alliées.

Histoire de la conservation

Le reliquat des dossiers du COSI, entreposé depuis la guerre dans les locaux de  l'ancienne résidence générale de France à Tunis devenue ambassade de France après le protectorat , est parvenu au Centre des Archives diplomatiques de Nantes au sein du 5e versement des archives de Tunisie, en décembre 1999. D'abord assimilé aux dossiers de la série E (« Assistance aux familles des mobilisés »), ce fonds n'a été identifié qu'en mai 2009, et aussitôt classé.
À son arrivée, le fonds se présentait sous forme de deux grosses chemises et six dossiers à sangle, auxquels s'ajoutaient des paquets de fiches individuelles de questionnaires et quelques registres.

Modalités d'entrées

Versement administratif de l'ambassade de France à Tunis, héritière de l'ancienne résidence générale.

Présentation du contenu

Le fonds se répartit en trois lots :
un premier lot d'archives cotées, qui s'interrompt fin mars 1943, c'est-à-dire au moment du remaniement du comité, et traite des relations avec les administrations et la presse ; il s'agit des archives du président Lefèvre, qui a exercé ses fonctions de janvier au 31 mars 1943 ;
un deuxième lot, non coté, concerne le  fonctionnement du comité et l'attribution des aides ; il s'agit des archives du secrétariat général du comité ;
enfin, un troisième lot non coté rassemble, sous le timbre de « Comité ouvrier de secours immédiat Trésorier général », les documents du trésorier du COSI.

Rare témoin de la collaboration durant l'occupation de la Tunisie par les troupes de l'Axe, ce fonds concentre en quelques cartons de nombreux aspects de la Tunisie en temps de guerre : l'organisation de la solidarité face aux bombardements, l'utilisation de cette solidarité  dans le cadre de la propagande, les critères de répartition des secours entre des populations composites, et l'habituelle désignation des responsables de tous ces malheurs, les Anglo-Américains coupables d'« agression », les Juifs qui doivent en payer le prix...

Du point de vue politique, on y distingue très clairement la différence entre la collaboration d'État menée par l'amiral Esteva et par un certain nombre de responsables et le collaborationnisme d'un Georges Guilbaud, chargé de superviser le comité, la presse et finalement les organismes publics dans leur ensemble. La confrontation de ce fonds avec les explications fournies devant le Conseil supérieur d'enquête, au moment de l'épuration, illustre l'aspect « brouillon » de ces engagements partisans et le besoin de « sauver les meubles », ressenti diversement jusqu'au sommet de l'administration durant les dernières semaines de l'Occupation allemande.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Seuls les documents en double ont été éliminés lors du reclassement au Centre des archives diplomatiques de Nantes.

Accroissements

Fonds clos.

Mode de classement

Les dossiers du président Lefèvre ont été restitués dans leur classement d'origine. Les deux autres lots ont fait l'objet d'un reclassement thématique. Les fiches individuelles de réponse au questionnaire du comité ont été reclassées par nationalité dans l'ordre  alphabétique.

Conditions d'accès

Archives publiques. Fonds entièrement communicable.

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique par Claudine Bonnard, adjoint technique, sous la direction de Damien Heurtebise, conservateur en chef du patrimoine, Nantes, février 2011.

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