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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Léon Bourgeois, né à Paris le 29 mai 1851, fit ses études au lycée Charlemagne, puis à l'école de droit d'où il sortit avec le grade de docteur.
En 1876, Christophe, alors ministre des Travaux publics, le charge du service du contentieux de ce département, créé spécialement à son intention. Révoqué au 16 mai, il prit une part active à la lutte qui amène la réaction des 363. Puis il entra dans l'administration départementale. En décembre 1877, il est secrétaire général de la Marne, en 1860, sous-préfet de Reims, en 1882, préfet du Tarn, en 1883, secrétaire général de la préfecture de la Seine, en 1885, préfet de la Haute-Garonne, puis de 1886 à 1887, il est successivement nommé directeur du personnel, directeur des Affaires communales et départementales au ministère de l'intérieur, enfin, en Novembre 1887, à l'âge de 36 ans, il est nommé préfet de police. En février 1888, il se présente aux élections législatives dans la Marne et est élu contre le général Boulanger. A son entrée au parlement, il s'inscrit au groupe de la gauche radicale. Trois mois après son élection, Floquet l'appelle au sous-secrétariat d'Etat à l'Intérieur (mai 1888-février 1889). Il est ministre de l'intérieur dans le cabinet Tirard (1er-15 mars 1889.). Le portefeuille de l'instruction publique lui est attribué dans les cabinets Freycinet (17 mars 1889-18 février 1892) et Loubet (27 février-28 novembre 1892). Garde des sceaux et vice-président du conseil dans le cabinet Ribot (6 décembre 1892-10 janvier 1893), chef reconnu du parti radical, il devient président du conseil le 1er novembre 1895. Il prend d'abord le portefeuille de l'Intérieur, puis, en mars 1896, celui des Affaires étrangères. Renversé le 21 avril 1896, Léon Bourgeois fait alors paraître, dans le cours de l'année, celui de ses ouvrages qui devait avoir le plus grand retentissement : "solidarité", dans lequel il expose sa doctrine philosophique et sociale, le "solidarisme". Du 26 juin au 25 octobre 1898, Léon Bourgeois redevient ministre de l'instruction publique dans le cabinet Brisson. En 1899, il est envoyé comme premier délégué de la France à la conférence de La Haye. A l'issu de cette conférence, il est nommé membre de la cour permanente d'arbitrage qu'il avait contribué à créer.
Choisi comme président de la chambre des députés en 1902 et 1903, il est élu sénateur de la Marne le 20 août 1905 et reçoit le portefeuille des Affaires étrangères dans le cabinet Sarrien (14 mars-19 octobre 1906) et, en 1907, il est désigné comme premier plénipotentiaire français à la conférence de la paix. Ministre du travail dans le cabinet Poincaré (14 janvier 1912-17 janvier 1913), ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Ribot : 9 juin 1914. Pendant la guerre, il fut successivement ministre d'Etat dans le cabinet Briand (29 octobre 1915-8 décembre 1916), ministre du travail et de la prévoyance sociale dans le cabinet Ribot (20 mars-12 septembre 1917), ministre d'Etat et membre du comité de Guerre dans le cabinet Painlevé (13 septembre-16 novembre 1917). Il prit part aux travaux préliminaires de la conférence de la paix et fut chargé par le sénat de rédiger le rapport général sur le traité de Versailles.
En juillet 1917, Ribot l'avait chargé de présider la commission d'études pour l'organisation de la Société des Nations qu'il venait d'instituer. En 1919, lors de la conférence de la paix, Léon Bourgeois prit une part très active aux travaux de la commission chargée d'élaborer le pacte de la Société des Nations. Il y soutient, parfois rigoureusement, les thèses françaises contre le président Wilson. En 1920, représentant de la France au conseil de la SDN, il en préside les premières, troisièmes et neuvième sessions. A la première réunion de l'Assemblée, il est également délégué de la France, il est nommé président de la troisième commission, qui aura à s'occuper de l'organisation de la cour permanente de justice internationale. Il est à nouveau délégué à l'assemblée de 1921. Entre temps, il était élu président du Sénat et recevait au cours de l'année le prix Nobel de la Paix.
En février 1923, il se démet, pour raisons de santé (il a 72 ans), de ses fonctions de représentant de la France auprès du conseil, tout en continuant à suivre les affaires, jusqu'à sa mort, survenue le 29 septembre 1925 au château d'Oger, près d'Epernay (Marne).
François Cousin.
Modalités d'entrées
Au cours de sa longue carrière, Léon Bourgeois avait accumulé une masse considérable de documents d'intérêts public. Après son décès, des représentants du ministère des Affaires étrangères furent chargés de procéder à une reconnaissance sommaire de ses papiers, afin de déterminer ceux qui devaient revenir aux archives des Affaires étrangères.
Présentation du contenu
On ne trouve rien dans ces papiers concernant les trois passages de Léon Bourgeois au ministère des Affaires étrangères en 1896, 1906 et 1914. Lors de la reconnaissance effectuée en 1925, l'hypothèse fut émise que les documents correspondants auraient été brûlés en 1914, au moment du transfert du gouvernement à Bordeaux.
Pour la période 1914-1919, les dossiers conservés reflètent l'activité de Léon Bourgeois, tant au gouvernement qu'au Sénat, notamment dans les domaines de la défense nationale et des affaires étrangères.
Mais, la partie la plus importante et la plus intéressante de ces papiers concerne la Société des Nations. Dans la nécessité où l'on se trouvait, comme il a été dit de reprendre entièrement le classement, il a paru qu'il serait commode pour la recherche de classer les documents de la même manière qu'ils l'ont été dans la série SDN, qui représente les archives du service français de la Société des Nations. Le cadre de classement de cette série a donc été adopté, avec de légères modifications, dues surtout à des raisons pratiques.
Bien entendu, ces papiers concernent seulement les affaires auxquelles Léon Bourgeois a personnellement participé ou auxquelles il s'est intéressé. Cette réserve faite, il n'est pas besoin d'insister sur l'intérêt qu'ils présentent.
En effet, du point de vue français, pratiquement rien de ce qui touchait à la SDN ne se faisait, au moins jusqu'en 1922, sans que Léon Bourgeois ait été consulté : notes personnelles de travail, comptes rendus d'entretiens avec le Président du Conseil en témoignent. En outre, dans le cadre de la SDN, il y a lieu de considérer d'une part la place qu'y occupait la France et donc le rôle qu'y jouait son représentant, surtout lorsqu'il se trouvait être président en exercice du conseil, et d'autre part l'influence personnelle considérable que Léon Bourgeois y exerçait. Nombre de documents qui lui ont été adressés ou communiqués sont de première importance.
La consultation de ces papiers paraît donc indispensable pour compléter certains dossiers de la série SDN. Par ailleurs, ils pourront servir à combler quelques unes des lacunes qui se présentent dans cette série du fait des destructions de la dernière guerre.
François Cousin.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
De nombreux documents, jugés sans intérêts (imprimés, copies...) furent détruits après le décès de Léon Bourgeois au moment du tri effectué pour déterminer quels étaient les papiers qui devaient être récupérés par le ministère des Affaires étrangères.
Mode de classement
Tels qu'ils avaient été ramenés au quai d'Orsay, les papiers Léon Bourgeois se présentaient dans le désordre le plus complet et il a fallu en reprendre entièrement le classement. Ils ont été répartis sous trois grandes rubriques :
I - Questions de droit international (1906-1914).
II - Guerre 1914-1918, traité de Paix.
III - Société des Nations.
Il faut ajouter deux volumes d'affaires diverses.
Conditions d'accès
Librement communicable (sous forme de microfilms).
Langue des unités documentaires
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détaillé par François Cousin, conservateur, Paris, novembre 1971, 26 p. Voir l'instrument de recherche
Documents séparés
Des papiers provenant du fonds Léon Bourgeois et n'intéressant pas l'histoire diplomatique sont conservés aux archives départementales de la Marne, sous les cotes J 1107-1120, J 1451-1461.
Mots clés producteurs
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