Le consulat de France à Raguse a été créé au début du XVIIIème siècle dans un port de l'Adriatique qui était depuis le Moyen âge une république catholique concurrente de Venise. Supprimé en 1810, il fut rétabli vers 1817. Successivement réduit au rang d'agence consulaire, puis resté vacant de 1859 à 1868, il y fut rétabli un vice-consul à partir de 1869. De nouveau vacant à partir de 1902, ce poste ferma définitivement vers 1907-1908.

Raguse, dont la prospérité avait pourtant souffert du tremblement de terre du 6 avril 1667, qui avait provoqué plus de 5000 morts, était en plein renouveau économique au début du XVIIIème siècle. En 1805, la marine ragusaine était au premier rang des flottes marchandes méditerranéennes. La cité demeura ainsi indépendante en jouant la carte de la neutralité dans les conflits européens jusqu'à ce que Napoléon l'envahisse en 1806. La République est abolie par le général Marmont en janvier 1808. À cette époque, au grand regret de son titulaire depuis 1772 Charles Bruère-Desrivaux, de moins en moins d'affaires sont traitées au consulat, qui, au contraire de celui de Trieste, est finalement supprimé lorsque la ville est intégrée aux Provinces illyriennes en 1810.

En 1814, selon les termes du traité de Vienne, Raguse devient autrichienne. Le consulat est alors rétabli à une date inconnue et dépend donc de l'ambassade de France à Vienne. Son titulaire de 1817 à 1822 est monsieur de la Roche-Saint André. Le port de l'Adriatique perdant de son intérêt politique et économique au cours du XIXème siècle, de moins en moins de moyens sont offerts au poste consulaire, géré par la Mission de France au Monténégro à partir de 1882. Les titulaires du vice-consulat de Raguse n'y font plus que des passages rapides alors que deux des consuls nommés au XVIIIème siècle à ce poste y étaient demeurés une quarantaine d'années chacun. Demeuré vacant de 1902 à 1906, le vice-consulat disparaît définitivement plusieurs années avant la Première guerre mondiale.

Lors de la suppression du consulat en 1810, Charles Bruère-Desrivaux remit les archives du poste à l'administrateur général de Raguse et de Cattaro, Garagnin. Elles furent retrouvées au moins en partie quelques années plus tard au tribunal de Raguse et furent restituées au consulat en 1817. Les archives furent conservées dans l'immeuble consulaire de Raguse jusqu'en 1904, où le bail de ce dernier prenant fin, les archives anciennes furent envoyées à la direction des archives du ministère et les documents plus récents conservés à la légation de France au Monténégro, située à Cettigné. Ces derniers furent probablement détruits par la suite, car il n'en subsiste plus rien aujourd'hui.

Versement par le ministre de France à Cettigné (Monténégro) en septembre 1904.

Il s'agit, pour les volumes n° 1 à 9, de la copie réalisée vraisemblablement à titre personnel, de la correspondance à l'arrivée et au départ avec le département de la Marine puis des Affaires étrangères du consul Charles Bruère-Desrivaux, consul puis chargé d'affaires à Raguse de 1772 à 1810. Les minutes et les originaux de cette correspondance, la correspondance avec les autres postes diplomatiques et consulaires, avec les particuliers et les autorités locales, ont été perdus.

Fonds clos.

Répertoire numérique des archives rapatriées du consulat de France à Raguse, 1772-1893, Elisabeth de Grimouärd-Caude, 1988, 12p., dactyl. Mise à jour janvier 2016.

Voir l'instrument de recherche

BAILLOU (Jean) (dir.), Les affaires étrangères et le corps diplomatique français, Paris, 1984, 2 volumes, 841 et 1018 p.

MÉZIN (Anne), Les consuls de France au siècle des Lumières (1715-1792), Paris, 1997, 974 p.

 

BOISTEL (Romain), Les relations entre Raguse et la France de 1772 à 1810, Angers, 2008, 68 p.

CABANES (Pierre) (dir.), Histoire de l'Adriatique, Seuil, 2001, 671 p.

CASTELLAN (Georges) (dir.), Histoire de la Croatie et de la Slovénie, Crozon, 2011, 524 p.

LAMAS (Jacques), Les relations entre la France et Raguse de 1715 à 1792, Paris, 1792, 162 p.

PEROCHE (Grégory), Histoire de la Croatie et des nations slaves du Sud, Paris, 1992, 560 p.

PEROCHE (Grégory), La Croatie et la France, 797-1997 : 1200 ans d'histoire, Paris, 1998, 281 p.