ROME (Centre culturel Saint-Louis)

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Cote/Cotes extrêmes

578PO/1/1-95 (Cote de commande)

Date

1945-1995

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Importance matérielle

95 articles, soit 10,4 m.l.

Caractéristiques physiques

95 cartons

Origine

Centre d'études, puis centre culturel Saint-Louis de France à Rome

Biographie ou Histoire

L'action culturelle est l'un des axes majeurs de la politique de l'ambassade de France près le Saint-Siège, seule ambassade accréditée auprès de ce dernier qui dispose, pour accompagner sa mission diplomatique, d'un service culturel, le SCAC (pour service de coopération et d'action culturelle), et d'un centre culturel, le Centre Saint-Louis de France.
Si cette ambassade est le plus ancien des postes diplomatiques français à l'étranger, l'établissement d'un centre culturel, et avec lui la mise en place d'une véritable politique culturelle comme enjeu primordial, est plus récent. Cette singularité a été voulue au lendemain de la Seconde guerre mondiale par Jacques Maritain, envoyé par le général De Gaulle en 1945 à Rome, comme ambassadeur de la France désormais libérée. Cet intellectuel se rendit compte très vite de l'importance de la culture comme mode d'approche du Saint-Siège. Ce point de vue peut portant paraître paradoxal dans la mesure où le Saint-Siège n'est pas un Etat classique porteur d'une culture propre. Il est singulier d'ailleurs qu'aucun accord culturel n'ait jamais été signé entre le Saint-Siège et la France.
Dès son arrivée à Rome donc, le 20 avril 1945, Jacques Maritain demande au Département la création d'un « centre de documentation catholique ». Sa demande est rapidement pourvue puisque que le Centre d'études Saint-Louis de France ouvre ses portes dès la fin de l'année 1945.
L'intuition de Jacques Maritain prend racine dans un contexte romain qui présente une double singularité : la présence culturelle extrêmement développée et l'attractivité internationale de la ville.
En effet, outre les classiques centres culturels que l'on retrouve dans toutes les capitales du monde, on trouve à Rome de grandes académies (telles l'Académie de France, bien sûr, mais aussi l'Académie de Belgique, l'Académie d'Egypte, etc à la fois, centres d'animation culturelle et lieux d'accueil de chercheurs nationaux), des instituts culturels (tel l'Institut italo-latino-américain commun à l'ensemble des nations latino-américaines), des centres de recherche savants sur l'histoire, l'archéologie et la société italienne et romaine (citons ici l'Ecole française de Rome). N'oublions pas non plus les institutions vaticanes que sont l'Archivio Segreto Vaticano, la Bibliothèque apostolique ou encore les vingt Universités pontificales et les dix Académies pontificales, de même que les institutions italiennes : universités, centres de recherche et pôles culturels de dimension internationale comme l'Institut international Jacques Maritain puisque nous en parlons.
Et puis, le monde vient à Rome : touristes, pèlerins, religieux, membres de la Curie, professeurs et étudiants, des dizaines de nationalités sont représentées dans cette ville unique au monde d'histoire et de culture.
La culture figure donc comme un canal d'approche privilégié du Saint-Siège. D'une part, la culture est au centre d'une grande partie de ses activités. D'autre part, on sait l'importance de la culture dans l'expression de la religion.
En adjoignant le Centre culturel au Service culturel (SCAC) directement rattaché à l'ambassade, c'est d'un formidable outil de promotion de la culture et de la langue françaises dont s'est doté la France. Et ce n'est pas un hasard si, depuis 1945, le conseiller culturel de l'ambassade est également le directeur du Centre (pour la période qui nous intéresse, le père Félix Darsy occupe ce poste de 1945 à 1967, puis le père Olivier de La Brosse de 1968 à 1995) tant les actions des deux entités sont conjointes, complémentaires et très souvent étroitement imbriquées.
Leur mission est de faire connaître la culture française dans ses divers champs d'expression et pas uniquement dans le champ de l'expression religieuse. En effet, le monde catholique romain est désireux d'engager un dialogue sur de nombreux thèmes : droits de l'homme, développement, paix, Europe, éthique, sciences, famille. Autant de thèmes que l'on retrouvera au programme des manifestations culturelles, et en particulier des conférences organisées par la Centre.
Si le SCAC conserve quelques domaines réservés (notamment les relations avec les Universités et Académies pontificales ou encore l'attribution de bourses), tout comme le Centre a les siens (l'enseignement du français et de l'italien), leurs actions se rejoignent et se complètent lorsqu'il s'agit d'organiser conférences, expositions ou concerts. En vérité, tout dépend de la politique impulsée par le conseiller culturel et directeur. La tendance est depuis le milieu des années 1990 à un plus fort cloisonnement des domaines d'activités. Le Centre, financièrement autonome (statut EAF), organise intégralement les manifestations culturelles, s'appuyant sur un personnel en constante augmentation.
Autre singularité, le Centre culturel Saint-Louis est l'unique centre culturel français de Rome depuis la fermeture en 1990 du Centre culturel dépendant de l'ambassade de France en Italie. On voit donc ici toute l'importance de la politique culturelle de l'ambassade de France près le Saint-Siège à Rome. Le Centre Saint-Louis dispose d'une aura  très importante à Rome, fortement implantée et dont la renommée n'est plus à faire. Il n'est pas étonnant d'ailleurs qu'il ait littéralement absorbé l'Alliance française de Rome en 1995 pour la faire fusionner avec son propre service des cours, donnant ainsi naissance au Centre linguistique français de Rome dont le nom n'a pas fait long feu : l'appellation Centre Saint-Louis continue de s'imposer d'elle-même. A cette même date, le Centre d'études devient Centre culturel.

Histoire de la conservation

Les archives du Centre culturel ont été conservées sur place jusqu'en 2007. A la faveur d'importants travaux de rénovation et faute de place pour un stockage dans des conditions de conservation correctes, les archives ont été transférées dans les sous-sols de l'ambassade de France près le Saint-Siège. Elles ont ensuite été rapatriées au CADN en 2010.

Modalités d'entrées

Versement n°2010/17, intervenu en juillet 2010.

Présentation du contenu

Outre une partie sur le fonctionnement administratif du Centre, on trouve également dans ce fonds un ensemble assez général sur la politique culturelle menée par la France en Italie et au Saint-Siège, notamment en ce qui concerne les nombreux partenariats noués avec diverses institutions qu'elles soient françaises, vaticanes ou italiennes. L'essentiel du fonds se compose des dossiers ayant trait aux activités mises en œuvre par le Centre culturel : les nombreuses manifestations culturelles (et en particulier, les conférences qui firent la renommée du Centre) et les cours de langue dispensés.

Bien qu'on trouve des dossiers datant de la création du Centre et qu'il n'y ait pas de grosses lacunes chronologiques, ce fonds apparaît tout de même incomplet dans certains domaines.
La collection des textes dactylographiés des conférences est malheureusement lacunaire. C'est notamment le cas à partir du milieu des années 1980, époque durant laquelle de moins en moins de conférenciers prenaient la peine de donner leur texte à l'avance. Dans ces cas, une secrétaire était chargée de retranscrire la conférence enregistrée sur cassette, mais le manque de temps se fit sentir lorsque le nombre annuel de conférences s'accrût.
De plus, dans la mesure où les directeurs du Centre étaient également conseillers culturels de l'ambassade, il est probable que certains dossiers se retrouvent dans le fonds du SCAC. C'est notamment le cas des dossiers de la direction, amputés de larges morceaux.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Les éliminations ont été effectuées sur place, conformément aux tableaux fournis par la Direction des Archives. Les doubles, en très grand nombre, ainsi qu'une partie de la documentation, ont été éliminé. Les dossiers d'organisation de manifestations culturelles ont été épurés de leur correspondance d'ordre logistique.

Mode de classement

Les archives du Centre culturel n'avaient jamais fait l'objet d'un classement avant le présent versement, dans la mesure où le Centre ne disposait pas d'un plan de classement.
Un plan de classement a donc été établi à l'occasion du traitement du fonds.

Ses grands axes sont les suivants :
-     Questions administratives : on retrouve ici tout ce qui a trait au fonctionnement du centre culturel et aux questions protocolaires, élément important de la vie vaticane.
-     Politique culturelle : sont évoquées ici les partenariats entretenus par le Centre et un certains nombre d'acteurs de la vie culturelle locale ; en première ligne, on y trouve les Pieux établissements de France à Rome et à Lorette (l'ambassadeur de France près le Saint-Siège préside le conseil d'administration des Pieux établissements) mais aussi des institutions françaises (comme la Villa Médicis ou le lycée Chateaubriand), vaticanes (les Universités pontificales, par exemple) et italiennes (la Fondazione Primoli, notamment).
-     Manifestations et diffusion culturelles : le segment le plus remarquable se compose des dossiers des conférences où l'on trouve notamment les textes de présentation du directeur, les textes des conférences, la correspondance et la documentation sur les conférenciers ; les secteurs des expositions, du cinéma, de la musique, du théâtre et du livre sont également bien représentés ainsi que l'activité de publication du centre (on a extrait la collection des Visages de Rome, élaborée au sein du Centre culturel Saint-Louis de France sous la direction du père Olivier de La Brosse et publiée aux Editions du Cerf, on la trouve désormais dans la bibliothèque du CADN, voir bibliographie).
-     Enseignement : on trouve ici les dossiers concernant les cours de langue françaises dispensés par le Centre ainsi que ceux concernant les examens.

Langue des unités documentaires

Français et nombreux documents en italien.

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique des archives rapatriées du Centre culturel Saint-Louis de France à Rome, 1945-1995, dressé par Audrey Brossard, stagiaire archiviste, Poste, 2008, CADN, 2012, 50 p., dactyl.
Voir l'instrument de recherche

Documents en relation

Archives conservées au CADN :

Archives de l'ambassade de France près le Saint-Siège [576PO]
*** Fonds ancien [576PO/1-1707]
1669-1974 (1977)
1683 articles (numérotés 1 à 1707), soit 148,80 m.l.
Répertoire numérique (non définitif), poste et CADN, dactyl.
*** Supplément [576PO/2007003/1-40]
1945-1974
40 cartons (4,84 m.l.)
Etat de versement, Héléna Rigaud, volontaire internationale archiviste, octobre 2005, 6 p. , dactyl.

Archives du SCAC de l'ambassade de France près le Saint-Siège  [577PO/1/1-84]
1945-2000
84 articles, soit 11.7 m.l.
Etat de versement, Poste, 2008, CADN, 2010, 7 p., dactyl.

Archives du service culturel de l'ambassade de France en Italie [580PO/1/100-416]
1945-1980 (1984)
315 articles (numérotés de 100 à 416), soit 34,50 m.l.
Etat de versement, poste, s.d., CADN, mars 1999, 26 p., dactyl.
N.B.- Les articles n° 1 à 99, 102 et 126 ont été conservés provisoirement à l'ambassade de France à Rome.

Bibliographie

Culture & christianisme : le Centre culturel Saint-Louis de France à Rome, colloque à l'occasion des 60 ans du centre, Roma, Gangemi, 2007, 93 p.

DURAND (Jean-Dominique), « La culture française au service du Jubilé : le Centre Saint-Louis de France à Rome se prépare à l'Année Sainte », in L'Osservatore Romano, édition française, 21 décembre 1999

LA BROSSE (Olivier de), « La mission romaine de Jacques Maritain », in Visages de Rome, tome VIII, La France et le Saint-Siège : de Napoléon à Charles de Gaulle, Roma, Centre Saint-Louis de France, 1995, p. 227-264.

VAIRO (Anna Lucia), Un'istituzione culturale francese a Roma : il Centre Saint-Louis de France, Tesi di Laurea sous la direction de Walter Crivellin, Università Cattolica del Sacro Cuore, Brescia, 2005

A noter également la collection des Visages de Rome, élaborée au sein du Centre culturel Saint-Louis de France sous la direction du père Olivier de La Brosse et publiée aux Editions du Cerf.
- Pèlerins de Rome, tome II, 1976
- Le message spirituel des artistes à Rome, tome III, 1979
- Métamorphoses de Rome, tome IV, 1982
- Rome et ses rivales, tome V, 1985
- Regards français sur Rome, tome VI, 1985
- La France et le Saint-Siège : de Clovis à Bonaparte, tome VII, 1995
- La France et le Saint-Siège : de Napoléon à Charles de Gaulle, tome VIII, 1995

Cote/Cotes extrêmes

578PO/1/31-91 (Cote de commande)

Photographies

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