Fonds Bernard Roy

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Cote/Cotes extrêmes

1AE/138/1-103 (Cote de commande)

Date

1770-1946

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Description physique

Le fonds se compose de 103 articles et mesure 7,32 m.l.

Origine

Producteur principal : Jean Baptiste Bernard Roy (1845-1919)
Producteurs secondaires : Julien Poinssot (1844-1899), Louis Poinssot (1879-1967), Claude Poinssot (1928-2002).

Biographie ou Histoire

Bernard Roy naît à Marigny-le-Cahouët (Côte-d'Or) le 28 mai 1845 dans une famille modeste. Reçu en novembre 1864 à l'administration des télégraphes, il commence sa carrière à Batna, en Algérie, en septembre 1865. Il est ensuite muté à Constantine en 1866, puis à Sousse (Tunisie), en juin 1867. Il arrive au Kef en novembre 1871 à l'âge de 26 ans.

Située à 40 kilomètres de la frontière algérienne, sur la route principale entre Constantine et Tunis, la ville du Kef est un point stratégique en Tunisie. B. Roy, devenu directeur du poste de télégraphe, est aussi nommé agent consulaire de la ville. Lorsque la France impose le statut de protectorat à la Tunisie en avril 1881, B. Roy, seul Français resté au Kef, se distingue en empêchant une révolte dans la ville. En récompense de ses actions de renseignement, il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 7 mai suivant.
Le traité instaurant le protectorat est signé au palais du Bardo le 12 mai 1881. Trois ans plus tard, les contrôles civils sont créés dans tout le pays pour administrer la population européenne et surveiller la population tunisienne. B. Roy devient alors contrôleur civil du Kef de 1884 jusqu'en 1889.

En 1889, il est nommé secrétaire général du Gouvernement tunisien et succède à Eugène Regnault dans ce rôle de médiateur entre la Résidence générale du protectorat français en Tunisie et le Gouvernement tunisien. En 1910, le Secrétariat général est scindé en deux. Urbain Blanc devient alors secrétaire général pour l'administration et B. Roy pour la justice. Il devient également président de la section indigène de la Conférence consultative, s'occupe des affaires de la famille beylicale, de la direction des Antiquités et des Arts et de l'école des jeunes filles musulmanes de Tunis.
Si Bernard Roy souhaite prendre sa retraite en 1914, il est rappelé à son poste à Tunis au début de la Première Guerre mondiale et l'occupe jusqu'à sa mort, le 24 mai 1919.
Ses funérailles, sa succession et les hommages qui lui seront rendus au cours des années suivantes sont organisés sous la haute main de Louis Poinssot, son ami et exécuteur testamentaire, membre d'une dynastie d'archéologues et de savants qui s'illustrèrent en Tunisie de la fin du XIXe siècle à 1942 et sont très présents dans le fonds.

Histoire de la conservation

À la mort de Bernard Roy en 1919, Louis Poinssot (1879-1967) récupère ses papiers. Ils sont ensuite transmis à son fils Claude Poinssot (1928-2002), puis à Paulette Poinssot, femme de ce dernier. Ils font partie du volumineux fonds Poinssot acquis par l'Institut national d'histoire de l'art (INHA) en juillet 2005, avant d'en être, pour l'essentiel mais pas en totalité, distraits et transférés aux Archives diplomatiques en 2011.

Modalités d'entrées

Don de Paulette Poinssot aux Archives diplomatiques daté du 26 mai 2011. Transfert de l'INHA au Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve en août 2011, puis au Centre des Archives diplomatiques de Nantes en octobre 2011.

Présentation du contenu

Le fonds contient les papiers de fonctions de B. Roy, sa correspondance, des photographies, des documents personnels, les travaux préparatoires de ses ouvrages littéraires mais aussi des copies de textes officiels.
Les papiers de fonctions sont surtout constitués de notes et brouillons rédigés par B. Roy et d'articles de presse et de revues, le plus souvent découpés et collés sur des feuilles blanches. L'ensemble de ces documents témoignent de l'activité quotidienne de B. Roy en tant que secrétaire général du Gouvernement tunisien mais aussi de son intérêt total pour la Tunisie et la population locale. Ses correspondances illustrent d'ailleurs ses nombreuses affinités avec le monde politique et littéraire, aussi bien arabe que français.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Le fonds a été conservé dans son intégralité hormis quelques contenants (chemises de dossiers et enveloppes) très abimés. Plusieurs exemplaires de la brochure commémorative parue en 1929 étaient présents dans le fonds : un exemplaire a été intégré en bibliothèque sous la cote Br 1401, un autre remis aux Archives départementales de la Côte-d'Or, département de naissance de B. Roy.

Accroissements

Le fonds est clos mais incomplet. En effet lors de sa partition d'avec le fonds Poinssot, qui n'était pas encore classé, en août 2011, des documents appartenant à B. Roy ont été oubliés. Ils sont désormais analysés et cotés dans le fonds Poinssot de l'Institut national d'histoire de l'art à Paris (fonds 106, cartons 205-206). Une partie de la bibliothèque de B. Roy se trouve quant à elle intégrée à la bibliothèque Poinssot, acquise en 2006 par la Bibliothèque Gernet-Glotz.

Mode de classement

Tel qu'il se présentait avant son classement en 2017, le fonds portait la marque de plusieurs niveaux d'interventions anciennes :
-    Le classement original dû à Bernard Roy, perceptible grâce à certaines chemises de dossiers, souvent très dégradées ;
-    Une phase de mise en ordre due à un ou plusieurs membres de la famille Poinssot (il n'a pas été possible de l'identifier avec certitude), et qui doit être rattachée plus globalement au traitement d'ensemble appliqué par Claude Poinssot aux archives qui étaient en sa possession dans les années 1960. Cette phase se traduit notamment par de nombreuses chemises de dossiers, par le montage d'une partie des photographies sur planches cartonnées et légendées, par des mentions manuscrites notamment au dos des photographies ;
-    Enfin une intervention qui n'était pas nécessairement visible mais n'était pas à négliger : le tri réalisé à l'INHA en 2011 pour séparer du reste les papiers de Bernard Roy, intervention dont on ignore les modalités mais dont on sait qu'elle a rompu l'intégrité du fonds.

Le classement réalisé en 2017 constitue donc une mise en ordre des archives selon un plan factice, mais à partir de dossiers dont la structure organique (voulue par B. Roy ou par C. Poinssot) a autant que possible été préservée. Des indications plus précises sur les choix réalisés ont le cas échéant été portées en notes dans l'instrument de recherche.

Le fonds a été classé en six parties thématiques :

-    La partie Papiers de fonctions (articles 1-48) regroupe, outre quelques documents généraux ou relatifs aux fonctions exercées par B. Roy au Kef, non pas tant des papiers officiels que des dossiers de travail de B. Roy, constitués de documentation (articles de presse, brochures), de correspondance, de notes et de brouillons. Les dossiers, constitués dès l'origine pour la plupart selon une logique thématique, ont été regroupés et reclassés par ordre alphabétique (articles 3-44). Les dossiers réunis dans les articles 45-48 constituent un reliquat, laissé en l'état, après insertion dans les dossiers thématiques de tout ce qui était identifiable. Cet ensemble constitue une matière particulièrement riche et dense, mais d'un abord difficile.

-    La partie Copies de documents historiques (articles 49-57) est constituée de notes et de transcriptions, manuscrites ou dactylographiées, d'archives relatives à l'histoire de la Tunisie et à ses relations diplomatiques avant l'établissement du protectorat. Ces copies étaient généralement réalisées par divers agents chargés de ce travail par B. Roy, et dont on croise parfois les noms au détour des dossiers. Les sources il s'agit presque exclusivement de textes du XIXe siècle sont rarement identifiées mais ont dû être consultées essentiellement sur place, aux archives beylicales, peut-être aussi aux archives du consulat général de France à Tunis alors conservées par les services du protectorat, voire aux Archives diplomatiques à Paris. L'usage auquel B. Roy destinait ce vaste matériau historique pose en revanche question : documentation somme toute relativement récente permettant de mieux appréhender l'actualité politique du pays, dépouillements devant fournir la matière de publications historiques, peut-être les deux à la fois.

-    La partie Travaux littéraires (articles 58-82) rassemble les dossiers de travail de B. Roy portant sur l'étude de la littérature et de la langue arabe ; beaucoup étaient destinés à déboucher sur des publications, même si celles-ci furent en définitive relativement peu nombreuses. On y trouvera notamment les manuscrits et documents préparatoires de ses deux travaux majeurs, la traduction (restée inédite) de la somme en huit volumes de l'historien et homme politique tunisien Ibn Abi Dhiaf (1804-1874), Présent des hommes de notre temps. Chroniques des rois de Tunis et du Pacte fondamental, d'une part (articles 58-68) ; l'édition du catalogue de la bibliothèque de la Grande Mosquée de Tunis (parue en 1900), d'autre part (articles 69-73).

-    La partie Correspondance (articles 83-88) recouvre un ensemble volumineux de lettres pour la plupart reçues par B. Roy. Elles ont été réunies par expéditeurs lorsque ceux-ci étaient identifiables. En cas de signature illisible, les lettres ont été classées soit à la fin de l'initiale lorsque celle-ci ne faisait pas de doute (par exemple, « D divers »), soit à la fin de la série (article 87). On ne s'explique pas la présence de quelques lettres (article 88) dans lesquelles B. Roy n'est pas partie prenante. Notons que cet ensemble est complété par les quelques lettres adressées à B. Roy demeurées dans le fonds Poinssot à l'INHA, et dont certains expéditeurs se retrouvent aux deux endroits (par exemple J.-B. Belloc).

-    La partie Papiers personnels (articles 89-100), enfin, regroupe des documents biographiques et administratifs sur B. Roy, sa famille, sa carrière, ses funérailles, sa succession et les hommages qui lui furent rendus de son vivant ou après sa mort (articles 89-95). Elle contient aussi un riche ensemble de photographies, reclassées par sujets (articles 96 et 98-100) : des portraits de B. Roy ainsi que des photographies de personnalités françaises et tunisiennes mais aussi de collègues, parents, amis et connaissances de B. Roy ou des Poinssot, portraits officiels et scènes de la vie quotidienne ou mondaine, d'autant plus précieux que la plupart des personnages ont été identifiés par Louis ou Claude Poinssot.

-    Dans le dernier article (101) ont été rassemblées diverses pièces éparses et d'intérêt inégal ayant appartenu à plusieurs membres de la famille Poinssot, dont quelques lettres de B. Roy.

-    La partie Supplément (articles 102-103), ajoutée en mai 2023, contient des documents personnels : un cours de télégraphie de 1865 (qui complète l'article 90) et un portrait peint des années 1890 (à rapprocher de l'article 97).

Conditions d'accès

Les documents sont librement communicables sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée (Code civil, art. 9) et de la propriété intellectuelle (Code de la propriété intellectuelle).

Conditions d'utilisation

La reproduction est libre sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée (Code civil, art. 9) et de la propriété intellectuelle (Code de la propriété intellectuelle), et du règlement de la salle de lecture.
Selon le vœu de la donatrice, Paulette Poinssot, les chercheurs exploitant les documents du fonds devront citer leur source. La donatrice souhaite également être informée de toute exploitation du fonds Bernard Roy donnant lieu à une manifestation publique.

Langue des unités documentaires

Les documents sont majoritairement en langues française et arabe, quelques documents  sont en anglais et en italien.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Le fonds est composé de documents sur papier, en bon état général même si le support acide est souvent devenu très fragile. Beaucoup de travaux personnels de B. Roy sont consignés sur de petits carnets ou sur des fiches volantes de très petit format, qui demandent une consultation particulièrement soigneuse. Notons que l'en-tête de certaines pièces a parfois été arraché ou découpé à une date ancienne.
Quelques pièces ont fait en 2017 ou feront en 2018 l'objet d'une restauration, aux articles 19 (dessin sur calque « Rapport sur les troubles de la frontière, mai 1873 »), 36 (affiche « The awakening of Turkey »), 82 (manuscrit relié sur Beji Messaoudi) et 101 (livret « Itinéraire de Tunis à Gabès »).
Les photographies sont nombreuses, sous forme de tirages de divers formats à l'unité ou collés sur des planches de papier cartonné, réalisées et légendées après la mort de B. Roy par un membre de la famille Poinssot, non identifié. Le fonds contient également de nombreuses reproductions photographiques de textes, intégrées aux dossiers avec les pièces écrites. Elles sont généralement de petit format, sauf à l'article 82 qui contient des tirages photographiques de textes et hadiths en arabe sur papier, conservés en rouleaux et qu'il est désormais presque impossible d'ouvrir ; très fragiles, ils ont été numérisés et conditionnés en 2017.
Signalons enfin la présence (article 97) d'un exemplaire du médaillon de bronze sculpté par Jean-Baptiste Belloc, identique à celui qui fut inauguré le 22 juillet 1928 sur la maison natale de B. Roy à Marigny-le-Cahouët (exemplaire de 42 cm de diamètre, monté sur panneau de bois) ; et celle d'un portrait peint (article 103) dont l'auteur nous est inconnu (35 x 27 cm, huile sur toile).

Autre instrument de recherche

Répertoire numérique détaillé rédigé par Florine Lefebvre, stagiaire au Centre des archives diplomatiques de Nantes (mars-juin 2017, introduction terminée en avril 2018), sous la direction de Bérangère Fourquaux, conservateur du patrimoine. Les textes en arabe ont été identifiés et datés, lorsque cela était possible, par Sandrine Mansour, historienne.
Compléments apportés à l'instrument de recherche en 2021 et 2023.

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Documents en relation

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Bibliographie

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Mots clés lieux

Mots clés matières

Cote/Cotes extrêmes

1AE/138/89-100 (Cote de commande)

Cote/Cotes extrêmes

1AE/138/96-100 (Cote de commande)

Présentation du contenu

Les planches de photographies ont probablement été constituées par Louis ou Claude Poinssot, qui en a légendé une partie. Ces indications et les numéros des photographies, inscrits au dos des planches, sont repris dans les analyses entre guillemets.

Photographies des gouvernements beylical et français, cérémonies, événements et voyages officiels.

Cote/Cotes extrêmes

1AE/138/98 (Cote de commande)

Date

1905-1912

Présentation du contenu

Photographies du gouvernement beylical :
-    Ali, 13e bey de Tunis, 4 portraits [s.d.].
-    Prince Mohammed el Hali, 14e bey de Tunis, portrait dédicacé à Bernard Roy « À Monsieur Roy, consul de France, secrétaire général du Gouvernement tunisien, témoignage de sincère et inaltérable amitié » [s.d.].
-    Mohammed el Hali, 14e bey de Tunis, portrait [s.d.].
-    Mohammed el Hali, 14e bey de Tunis sur son trône, photographie originale [s.d.].
-    Mohammed el Aziz, Premier Ministre du bey [s.d.].
-    Mohammed El Arbi Bsaïss, administrateur des biens religieux, portrait [s.d.].
-    Reproduction d'un tableau qui « se trouve au contrôle civil à Sfax » ([s.d.], 2 exemplaires).
-    Gouvernement tunisien (?), [s.d.].
-    « Aux côtés de Monsieur Roy, secrétaire général du Gouvernement tunisien et du consul de 1ère classe de France [Théodore Roustand ?], le Prince Taieb Bey représentant le bey de Tunis » [traduction de la légende en arabe inscrite sur le cliché et très probablement postérieure à celui-ci], photographie originale [s.d.].
-    Bernard Roy et le Prince Taieb Bey, photographie originale [s.d.].

Photographies du gouvernement français :
-    René Millet, reproduction de photographie [s.d.].
-    Gabriel Alapetite, colonel de Buyer, photographie originale [s.d.].
-    Nooman Kouri, consul de France à Mogador (1856-1910), reproduction de photographie [s.d.].

Photographies de cérémonies, événements et voyages officiels :
-    Funérailles, 3 photographies originales [s.d.].
-    Décorations, photographie originale [s.d.].
-    Obsèques de Lalla Fatima, femme de Mohammed en Naceur, 15e bey de Tunis, 6 photographies originales [s.d.].
-    Officiers de l'armée beylicale, photographie originale [s.d.].
-    Mohammed en Naceur, 15e bey de Tunis, Gabriel Alapetite et le général Valensi, photographie originale [s.d.].
-    « Voyage du duc de Comaught à Tunis, 1905 », 4 reproductions de photographies (1905).
-    Voyage d'Émile Loubet, Président de la République française à Tunis, 25 photographies originales et reproductions [s.d.].
-    Voyage d'Armand Fallières, Président de la République française en Tunisie en avril 1911, trois planches de photographies originales (1911).
-    « Voyage du bey à Paris, 1912 » avec Paul Gauthier, Bernard Roy, Mohammed en Naceur, 15e bey de Tunis, M. Cochery, Gabriel Alapetite, M. de Fages, photographie originale (1912).
-    « Voyage. 1911 » avec Louis Poinssot, M. Charléty, M. Barbarat, le capitaine Bris, Marcel Trélat, Gabriel Puaux et M. de Fages, photographie originale (1911).
-    [Résidence générale à Tunis ?], avec Gabriel Alapetite (au centre) et Bernard Roy (au fond à gauche), photographie originale [s.d.].
-    Groupe en extérieur, avec Gabriel Alapetite et Bernard Roy au premier plan, photographie originale [s.d.].
-    Groupe en extérieur, avec le général Valensi, Mohammed en Naceur, 15e bey de Tunis et Bernard Roy au premier plan, photographie originale [s.d.].