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Date
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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Jean Marie Maurice Casenave est né le 24 juin 1860 à Paris. Il est issu d'une famille de juristes, son père est vice-président du tribunal civil de la Seine et son grand-père Conseiller honoraire à la Cour de Cassation. Sa mère, Emma, est née Boulay de la Meurthe. La famille Casenave est réputée d'opinion politique assez libérale[1]. Maurice Casenave obtient sa licence en droit le 23 juin 1883 mais bien avant, en novembre 1881 puis en février 1882, appuyé par son oncle diplomate, Alphonse de Courcel,il avait demandé à être admis aux travaux de la direction politique du ministère des Affaires étrangères afin de pouvoir se présenter aux examens diplomatiques. Il sera attaché autorisé dans cette direction durant trois années à l'issue desquelles il est admis au ministère des Affaires étrangères et nommé, par arrêté du 24 janvier 1889, attaché à la Légation de France en Grèce. C'est à Athènes qu'il épouse, l'année suivante, Elisabeth Tampacopoulos, fille d'un aide de camp du roi Othon, dont il aura 3 enfants. Affecté au Japon en mars 1890, il y est promu attaché d'ambassade en novembre 1892, puis le 26avril 1893, secrétaire de 3e classe. De retour en Europe après un congé de six mois, il est envoyé auprès de Jules Herbette à Berlin en mars 1895. En octobre 1897 il est nommé secrétaire d'ambassade à Saint-Pétersbourg mais ne s'y rendra pas, étant finalement affecté à la direction politique un mois plus tard. En août 1900, il est chargé de représenter le ministère des Affaires étrangères au Congrès de géographie à Paris et, au printemps suivant, est nommé à Pékin. Il est rappelé au Département en 1904non sans se voir confier, sur le chemin du retour, une mission d'inspection des consulats et vice-consulats français en Chine, à Hong Kong et à Singapour dans le but avoué de fournir au Ministre des indications sur les améliorations et réformes qu'il pourrait avoir lieu d'introduire dans l'organisation des services consulaires français en Extrême-Orient. Sa mission achevée, et bien qu'ayant demandé expressément la succession d'Henri Allizé au contrôle des Finances grecques, il est à nouveau affecté comme rédacteur à la direction politique. En janvier 1906 il est promu ministre plénipotentiaire et placéen disponibilité tout en continuant quelques temps son service à la direction politique. Il a en effet accepté de représenter la banque de l'Indo-Chine à Pékin, prenant part à toutes les négociations financières auxquelles a participé le groupe français du consortium international. En juillet 1910, toujours en disponibilité, il sollicite l'autorisation du ministre des Affaires étrangères pour se présenter aux élections du Conseil d'arrondissement de Corbeil pour le canton de Boissy-Saint-Léger en Seine-et-Oise (act. Val-de-Marne) en prenant le soin de préciser «Bien que les élections au conseil d'arrondissement ne soient aucunement politiques, je n'ai pas besoin de vous dire que je ne me présenterai que sur une liste nettement républicaine»1.
Dès le début de la Première Guerre mondiale[2], il offre ses services au ministère des Affaires étrangères sans demander à ce que l'on mette fin à sa disponibilité. Il suit tout d'abord le Gouvernement à Bordeaux; il sera successivement affecté à la direction politique puis au service de la presse. En même temps il est chargé de représenter le ministère des Affaires étrangères à la Commission interministérielle des paiements à l'étranger et à celle des Assurances maritimes. En mars 1915 il accepte la Présidence de la Banque nationale d'Haïti sur la proposition de la banque de l'Union parisienne, son principal actionnaire. En mai 1915, il est envoyé aux Etats-Unis pour négocier un arrangement entre les Américains et la banque d'Haïti et est également chargé d'étudier dans quelles conditions des opérations financières françaises pourraient être lancéessur le marché américain. En septembre-octobre, il prend part aux négociations de l'Emprunt Anglo-Français, en novembre il est attaché à l'Agence financière du Gouvernement français en Amérique nouvellement établie à New-York et, à ce titre, participe aux négociations de toutes les opérations faites par le Gouvernement français aux Etats-Unis, notamment, les crédits commerciaux, l'emprunt de la Foreign Security Company, les emprunts des villes de Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille et les émissions du bons du Trésor. Après l'entrée en guerre des Etats-Unis le 6 avril 1917, Maurice Casenave devient le représentant de l'Agence financière à Washington et participe à lanégociation des avances faites par le Gouvernement américain au Gouvernement français. En juin 1917 il est nommé conseiller financier du Haut-Commissariat français aux Etats-Unis. Il fait de nombreuses tournées de conférences sur le territoire américain.
En septembre 1918, André Tardieu, Commissaire général des affaires de guerre franco-américaines accepte la mise à disposition de Maurice Casenave auprès du ministre des Affaires étrangères pour une période temporaire de 3 mois afin que celui-ci puisse assurer le remplacement de Paul Claudel à la tête de la Légation de France au Brésil.Maurice Casenave prend officiellement ses fonctions à Rio le 29 novembre 1918. A la fin du mois de janvier 1919, André Tardieu réclame le retour du diplomate à Washington car il souhaite lui confier la direction des services du Haut-Commissariat maintenus par suite de l'armistice et de la démobilisation. C'est ainsi que Maurice Casenave devient, en avril 1919, directeur général des Services Français à New-York en activité jusqu'en octobre 1921, services directement rattachés au Sous-Secrétariat de la Présidence du Conseil. Cette situation administrative exceptionnelle lui permet d'entretenir une correspondance directe avec tous les ministères. «Ces services étaient chargés de l'achat de quantité importantes de céréales, vivres et combustibles; liquidaient ou résiliaient un grand nombre de contrats de guerre subsistant encore; établissaient et réglaient les comptes de guerre entre la France et les Etats-Unis; liquidaient les Stocks, administraient la Flotte de la Marine Marchande, et, comportaient, de plus, un Service d'Information économique destiné à faciliter, par une publicité appropriée, les opérations financières que l'Etat français devait lancer sur le marché américain»[3]. Après la dissolution des Services Français à New-York, Maurice Casenave, nommé chef de la Section économique, assista à la Conférence du Désarmement qui se tint à Washington, du 12 novembre 1921 au 6février 1922.
Il décède le 16 octobre 1935. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en janvier 1900 et officier en janvier 1919.
[1] Dossier de carrière. (394QO/297)
[2] Cf. brouillon d'une lettre du MAE datée du 2 août 1914 adressée à Maurice Casenave acceptant sa collaboration aux travaux de la sous-direction d'Asie. (dossier de carrière, 394QO/297)
[3] Extrait d'une note non signée, non datée sur les missions de Maurice Casenave aux Etats-Unis pendant et après la Première Guerre mondiale. (dossier de carrière, 394QO/297)
Histoire de la conservation
Documents conservés dans la famille de Maurice Casenave.
Modalités d'entrées
Don d'un neveu de Maurice Casenave en décembre 2004.
Présentation du contenu
Les dossiers de Maurice Casenave reflètent ses activités à la tête de la direction générale des Services Français à New-York et notamment son implication dans les négociations de plusieurs emprunts importants ainsi que des achats de matières premières et de matériel. L'on signalera son récit du début de sa mission aux Etats-Unis en mai 1915, bien que non daté et incomplet (424PAAP/1), son témoignage sur Willard Straight (424PAAP/9, dossier 1) et sa correspondance avec André Tardieu (424PAAP/9, dossier 2).
Évaluation, tris et éliminations, sort final
A l'exception de quelques doubles, aucune élimination n'a été opérée. Les documents se présentaient perforés et maintenus dans des chemises rigides par un mécanisme d'attache métallique. Ces dernières étant totalement rouillées, elles ont été ôtées et les documents nettoyés de leur poussière d'oxyde de fer. Les chemises d'origines ont toutefois été conservées.
Mode de classement
Le classement d'origine a été respecté, à savoir, des dossiers thématiques classés alphabétiquement, de la correspondance classée dans l'ordre alphabétique des correspondants. Quand bien même l'intitulé de certaines thématiques peut paraître saugrenu, exemple, à la lettre «N» des Notes sur les Services Français ou encore à la lettre «S», une étude du Service d'études et d'informations, le classement d'origine a été maintenu. Les intitulés des dossiers figurent en gras sur l'inventaire. Lorsque le dossier était constitué d'une seule et unique pièce, celle-ci a été décrite, et des scripteurs identifiés.
Conditions d'accès
Documents librement communicables.
Conditions d'utilisation
Reproduction à usage privé autorisée.
Langue des unités documentaires
Autre instrument de recherche
répertoire numérique, revu par Françoise Aujogue et Christophe Rambur, La Courneuve, juillet 2015, 11 pages. Voir l'inventaire
Documents en relation
Etat non exhaustif :
Au Centre des archives diplomatiques à La Courneuve (93)
Dossier de carrière, Personnel 2e série (394QO/297).
Papiers d'André Tardieu (166PAAP).
Au Centre des archives diplomatiques à Nantes (44)
Mission Tardieu aux Etats-Unis (476PO/1/1-50).
Au Centre des archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine (93)
Dossier de Légion d'Honneur, 19800035/215/28172. Consultable en ligne à partir de la base Léonore.
Au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes (94)
Haut-commissariat de la République française aux Etats-Unis et Commissariat général des affaires de guerre franco-américaines, Guerre (13 N).
Au Centre des Archives économiques et financières (CAEF) à Savigny-le-Temple (77)
Fonds du Trésor, relations financières et monétaires avec l'étranger, voir les dossiers relatifs aux Etats-Unis et au Mexique en particulier.
Mots clés producteurs
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