Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
En réponse à l'appel lancé de Londres le 18 juin 1940, des Français expatriés de par le monde se rallièrent au général de Gaulle et constituèrent, dans les pays alliés ou neutres où cela était possible, des « comités France libre ». En Australie, c'est André Brénac, rallié dès le 25 juin 1940 et nommé le 2 décembre suivant représentant du Général en Australie, qui prit en main le mouvement. Il créa aussitôt une association de droit local dénommée Free French Movement in Australia, dont le comité central était établi à Sydney, lieu de résidence de Brénac. Au cours de l'année 1941, des comités locaux se constituèrent dans différents États du dominion : des comités consultatifs à Melbourne (Victoria), Brisbane (Queensland), Adélaïde (Australie méridionale) et Hobart (Tasmanie) ; des comités de district à Mount Gambier (Australie méridionale) et Ballerat (Victoria) ; une association indépendante à Perth (Australie occidentale) [1]. Ceux-ci se chargèrent dès lors d'organiser régionalement la propagande et la récolte des fonds en faveur des Forces françaises libres, sous l'égide d'un fonds national, le Free French Forces Appeal.
Pendant la première année de son existence, l'organisation de la France libre était entièrement centrée sur le seul général de Gaulle et, de ce fait, André Brénac n'était en Australie que son représentant personnel. Avec la création, le 24 septembre 1941, du Comité national français (cnf) à Londres, le mouvement gaulliste se dota cependant d'un exécutif collégial, première forme de gouvernement partageant les responsabilités avec le chef des Français libres. Aussi Brénac fut-il officiellement désigné le 10 juin 1942 délégué du cnf en Australie, ce qui conféra à sa fonction un caractère plus institutionnel. La délégation du cnf, établie à Sydney, se dissocia dès lors du comité central du Free French Movement in Australia, dont l'assemblée générale, tenue le 1er août 1942, élit un nouveau président en la personne d'un certain Duplâtre, Français réfugié de Bangkok. Les relations entre Duplâtre et Brénac furent ensuite si mauvaises que ce dernier ordonna la dissolution du comité central le 10 novembre 1943.
En conséquence de la création d'une délégation officielle du cnf en Australie, cinq agences locales de la délégation furent établies à Brisbane (Queensland), Newcastle (Nouvelle-Galles-du-Sud), Perth (Australie occidentale), Melbourne (Victoria) et Adélaïde (Australie méridionale). Ces agences, ou bureaux détachés, étaient placées sous l'autorité directe du délégué du cnf et exerçaient pour celui-ci des tâches administratives de nature consulaire, en particulier l'immatriculation des Français résidant dans leur circonscription.
Le 3 juin 1943, le cnf de Londres et le commandement civil et militaire d'Alger, dirigé par le général Giraud, furent supprimés et remplacés par le Comité français de libération nationale, établi à Alger. Le gouvernement australien notifia sa reconnaissance officielle au cfln le 7 septembre suivant, si bien que la délégation de Sydney, rebaptisée délégation du cfln en Australie, eut dès lors un statut de représentation quasi-diplomatique [2]. Brénac, toujours à sa tête, ne fut cependant jamais nommé officiellement délégué du cfln, quoiqu'il en prît lui-même le titre. Le gouvernement australien exigeait en effet que fût désigné un diplomate de carrière à ce poste et que la nomination de son propre représentant à Alger se fît simultanément. En janvier 1944, le Département à Alger proposa le nom de Jacques Coiffard, alors délégué du cfln à Tchong-King, mais le gouvernement australien ne lui accorda pas son agrément. Seul le secrétaire de la délégation, Roger Monmayou, put alors être envoyé. Dès son arrivée à Sydney, le 1er août 1944, il remplaça Brénac à la tête de la délégation et s'attacha à trouver pour celle-ci une nouvelle résidence dans la capitale fédérale, Canberra. Ce n'est que le 13 décembre suivant que fut finalement nommé Pierre Augé, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire en Australie.
[1] M. A. E., Paris, Guerre 1939-1945 France libre, Londres-Alger, vol. 1249, fol. 35-37 : note sur la présence française libre en Australie, Alger, 4 mars 1944.
[2] Circulaire de la délégation du cfln en Australie, Sydney, 9 novembre 1943 (FRMAEE, Archives rapatriées d'Adélaïde, 184PO/1/1).
1941 à 1946.
Histoire de la conservation
Inconnue avant leur classement en 2007. Archives extraites de la série, « Guerre 1939-1945 France libre » et identifiées comme sous-série « Comité d'Adélaïde », sous la cote 19GMII. Transférées des Archives diplomatiques à La Courneuve au Centre des Archives diplomatiques de Nantes en juin 2012 pour être intégrées aux archives rapatriées des postes.
Modalités d'entrées
Versement transféré au Centre des Archives diplomatiques de Nantes le 14 juin 2012 et enregistré sous le n°2012018NN.
Présentation du contenu
Ce sont trois fonds ou parties de fonds différents qui se trouvent ici inventoriés.
Le plus important est celui du comité local de la France libre à Adélaïde, capitale de l'État d'Australie méridionale, rattaché au comité central de Sydney dans le cadre du Free French Movement in Australia. Assez complet, il contient le registre des procès-verbaux et la correspondance du comité, depuis sa création en 1941 jusqu'à sa dissolution, votée en assemblée générale le 2 juin 1944. Pendant toute la durée de son activité, le comité a été dirigé et animé par J. W. Gunson, avocat à Adélaïde, qui en avait été élu président dès le 30 avril 1941.
Une particularité du comité d'Adélaïde est que son bureau était entièrement composé d'Australiens. C'est sans doute cette raison qui explique que, contrairement à d'autres capitales d'États, Adélaïde ne fut pas dotée d'une véritable agence locale de la délégation du cnf en Australie. À partir du 1er mai 1943, le comité fut seulement chargé d'en tenir lieu, avec rang de bureau détaché de la délégation [1]. Quelques dossiers d'immatriculation de Français résidant en Australie méridionale témoignent de son action à ce titre [2].
De même, c'est le comité qui assuma les fonctions de section locale du fonds de soutien aux Forces françaises libres, comme en témoignent les minutes des procès-verbaux des réunions spécifiques [3].
Les fonds de deux autres institutions issues de la dissolution du comité de la France libre à Adélaïde se trouvent également représentés : l'agence consulaire de France à Adélaïde et l'Association franco-australienne d'Australie méridionale. Toutes deux avaient à leur tête l'ancien président du comité, J. W. Gunman.
[1] Fonds rapatriés d'Adélaïde, 814PO/1/1 : lettre d'A. Brénac à J. W. Gunson, Sydney, 1er mai 1943. « Pour des raisons d'opportunité, aucun directeur n'a été nommé. L'agence se trouve sous le contrôle du bureau du comité local présidé par M. Gunson (Australien) » (M. A. E., Paris, Guerre 1939-1945 France libre, Londres-Alger, vol. 1249, fol. 35-37, note du 4 mars 1944).
[2] Fonds rapatriés d'Adélaïde, 814PO/1/2.
[3] Fonds rapatriés d'Adélaïde, 814PO/1/4.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Archives historiques, à conservation définitive.
Accroissements
Fonds clos.
Mode de classement
Le classement originel reposait sur la distinction entre, d'une part, les archives du comité France libre d'Adélaïde et de l'association franco-australienne qui lui succéda à l'été 1944 et, d'autre part, celles relevant de l'agence locale de la délégation du cnf, puis du cfln, en Australie, devenue en 1944 agence consulaire de France à Adélaïde. Il existait de ce fait deux dossiers distincts, le premier intitulé « Archives of establishment of Free French Movement, dissolution of same and establishment of French Australian Association », et le second « Adelaïde Delegation - French national Committee ». L'examen des documents a cependant montré que ces dossiers étaient hétérogènes et complémentaires, les activités du comité local et du bureau détaché étant indissociables jusqu'en 1944. En revanche, à partir de l'été 1944, il convenait de séparer deux nouveaux fonds d'archives, correspondant aux deux institutions nouvelles, l'association franco-australienne et l'agence consulaire à Adélaïde.
Le nouvean plan de classement adopté respecte donc la logique des fonds : dans la première partie ont été rassemblées les archives du comité local de la France libre, y compris celles du bureau détaché de la délégation du cnf en Australie, dont il assuma les fonctions à partir du 1er mai 1943 ; dans les deuxième et troisième parties, les archives respectivement de l'agence consulaire et de l'association franco-australienne.
Conditions d'accès
Archives publiques et privées.
Conditions d'utilisation
Selon le Code du patrimoine, articles L. 213 1-3 pour les archives publiques ; sans convention pour les archives privées.
Langue des unités documentaires
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique détaillé des archives rapatriées du Comité de la France libre à Adélaïde (Australie), 1941-1953, 184PO/1/1-6, Paris, 2007, Nantes, 2018, 9 p., dactyl.
Documents en relation
FR, MAE, Paris, Guerre 1939-1945 France libre, Londres-Alger. Fonds du Commissariat des Affaires étrangères du cnf (1941-1943) et du cfln (1943-1944). Voir en particulier :
art. 344-346 : cnf, représentants et délégués à l'étranger, Australie (1940-1944) ;
art. 371 : cnf, comités de la France libre, Australie (1940-1943) ;
art. 1248-1250 : cfln, relations avec l'Australie (1943-1944).
FR, MAE, Nantes, Sydney. Fonds du consulat général de France à Sydney, 662PO.
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