Léopold Achille Bénazet, né à Ustou (Ariège) le 6 mai 1876, est un diplomate français. Nommé Chef de la Région de Rabat le 6 novembre 1920, il devient Directeur des Affaires Indigènes le 1er mai 1928. En tant que tel, Bénazet est au cœur de l'action politique. En effet, si le makhzen central et les anciens pouvoirs locaux subsistent à l'époque, ils sont complétés et contrôlés par de nouveaux organes. Le Commissaire Résident Général devient le représentant officiel du gouvernement français à Rabat. Sur ce poste, se succèdent le maréchal Lyautey (jusqu'en 1925), Théodore Steeg (octobre 1925 janvier 1929), Lucien Saint (janvier 1929 août 1933), Henri Ponsot (août 1933 mars 1936), Marcel Peyrouton (mars septembre 1936) et Charles Noguès (septembre 1936 juin 1943). Sous la direction du Commissaire Résident Général, les questions administratives chérifiennes sont traitées par le Secrétariat général tandis que les directives politiques sont transmises aux divers services par la Direction des Affaires Indigènes, créée en 1917. Cette dernière comprend ainsi le Service du Contrôle civil, dont les agents sont chargés de contrôler les Régions civiles (soumises à l'administration civile) et le Service du Contrôle militaire, chargé de contrôler les Régions soumises à l'administration militaire. Enfin, un troisième service, celui des Renseignements, s'applique, d'une part, à comprendre la mentalité des populations pacifiées afin d'associer à la conquête du territoire colonial la conquête morale, et d'autre part, à organiser le commandement indigène.

Le dossier remis par la famille de Benazet à un service des archives départementales a été déposé au ministère des Affaires étrangères en raison de l'intérêt qu'il peut présenter pour l'étude de l'histoire du protectorat.

Le fonds Léopold Achille Bénazet s'inscrit dans l'ensemble des archives de l'administration française au Maroc sous le régime du protectorat établi par le traité de Fès le 30 mars 1912. Il contient essentiellement des lettres, notes et rapports relatifs à l'organisation politique et administrative ainsi qu'à la situation économique et sociale de la zone pacifiée dans les années 1920-1930. On y trouve également des documents décrivant les conséquences, pour la zone française, du soulèvement nationaliste de 1936 en zone espagnole du Maroc. Enfin, la présence de documents personnels de carrière et de vingt-cinq carnets de souvenirs permettra d'élaborer une biographie de Bénazet.

Librement communicables.

Répertoire numérique détaillé, La Courneuve, 2016, 4 pages :voir l'inventaire.

Allain (Jean-Claude) (dir.), Présences et images franco-marocaines au temps du protectorat, Paris : L'Harmattan, 2003, 250 p.

Annuaire du corps du contrôle civil, 1934  / Résidence générale de la République française au Maroc, Rabat : Résidence générale de la République française au Maroc, 1934, 23 p.

Belseur (Philippe), Etude institutionnelle et archivistique du Protectorat français au Maroc, Belle-Beille : Université de Belle-Beille, 1995, 2 vol.

Coatalem (Jean-Luc), Affaires indigènes : nouvelles, Paris : Flammarion, 1992.

Direction des affaires indigènes et du Service des renseignements, Paris : E. Leroux, 1915-1921, 1 vol in-8°.

Documents diplomatiques et accords internationaux relatifs à l'établissement du protectorat français au Maroc, Rabat : Imprimerie officielle, 1951, 21 p.

El-Mechat (Samia), Les administrations coloniales, XIX-XXe siècles: esquisse d'une histoire comparée, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009, 250 p.

Jager (Cyril), L'électrification du Maroc sous le protectorat français : 1912-1956, Bordeaux : s.n., 2007, 185 p.

Méraud, Service des affaires indigènes du Maroc, Paris Arcueil : la Koumia : Public-réalisations, 1990, 461 p.

Protectorat français au Maroc : fonds iconographique, Nantes : Ministère des affaires étrangères, 1995, 382 p.

Rivet, Lyautey et l'institution du protectorat français au Maroc : 1912-1925, Paris : Éd. l'Harmattan, 1996, 3 vol.