Cote/Cotes extrêmes
Date
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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Républicain convaincu, René Goblet, né le 26 septembre 1828 à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), attendra près de trente ans avant de se lancer en politique. Avocat inscrit au barreau d'Amiens, il y fera toute sa carrière professionnelle avant de se consacrer à la défense de ses idéaux politiques. Elu député de la Somme en 1872, il est battu 4 ans plus tard mais reviendra en 1877 et siégera à la Chambre sans interruption jusqu'en 1889. En 1879, il est nommé sous-secrétaire d'Etat à la Justice dans le Gouvernement Waddington. Il sera ministre de l'Intérieur dans le Gouvernement Freycinet durant le 1er semestre 1882 puis, par deux fois, ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes en 1885 et 1886. Il abandonne ce dernier portefeuille lorsqu'il est appelé à la Présidence du Conseil par Jules Grévy, le 11 décembre 1886. C'est l'apogée de sa carrière politique. Son gouvernement est renversé le 18 mai 1887 mais moins d'une année plus tard, le 4 avril 1888, il entre au gouvernement de Charles Floquet comme ministre des Affaires étrangères succédant à Emile Flourens. René Goblet fait venir Léon Robert, son ancien chef de cabinet au ministère de l'Instruction publique ; il est secondé par Francis Charmes alors directeur des affaires politiques et par Claverie, directeur des Affaires consulaires et commerciales. La position internationale de la France est délicate : elle doit faire face à la triplice, et notamment à l'Italie heurtée par la présence française en Tunisie, la mort de Frédéric III semble inéluctable et les sentiments anti-français du futur empereur Guillaume II inquiètent, quant aux relations avec la Grande-Bretagne, elles sont altérées par la question du canal de Suez au sujet duquel aucun accord n'a encore été trouvé. Seule la Russie semble avoir des dispositions bienveillantes envers la République. Le nouveau ministre est très vite confronté à des réactions hostiles de la part du Gouvernement allemand (nouvelle règlementation sur les passeports qui deviennent obligatoires pour les ressortissants français entrant par l'Alsace Lorraine) et du ministre hongrois, Tisza, qui, dans un discours à la Chambre, déconseille à ses compatriotes de participer à l'Exposition prévu à Paris en 1889. Tandis qu'en juillet 1888, l'Empereur Guillaume II, à peine monté sur le trône, se rend à Saint-Pétersbourg entamant ainsi sa tournée auprès des cours européennes, René Goblet doit faire face à de graves dissensions avec le président du Conseil des ministres italien, Francesco Crispi, dont il écrira plus tard que malgré toutes ses protestations d'amitié pour la France il en fut certainement un de ses plus perfides ennemis[1]. « L'affaire de Florence » est réactivée et, plus grave encore, l'occupation italienne à Massaouah qui place d'emblée, par suite de nouvelles règlementations les ressortissant français et un certain nombre de sujets grecs alors sous protection française, dans une situation fort délicate. Loin de s'apaiser les relations s'enveniment encore plus après l'annonce faite par le ministre Crispi de multiplier les écoles italiennes en Tunisie. Fort habilement René Goblet réussi à trouver une riposte juridique et un statu quo est trouvé à la fin de l'été. En parallèle, les succès du général Boulanger ont des répercussions au plan international et notamment en Angleterre où sa visite est un temps annoncée. René Goblet n'aura pas le temps de poursuivre son action, il quitte le quai d'Orsay le 22 février 1889, conséquence de la démission du gouvernement Floquet. Il n'aura plus de portefeuille ministériel. Battu aux législatives de 1889, il quitte la Somme pour la Seine où il est élu sénateur en 1891 puis à nouveau député. C'est à ce moment qu'il s'investit dans la direction du Journal, La Petite République, organe des radicaux-socialistes. Proche des idées défendues par les Socialistes, amis de certains d'entre eux, il n'a pour autant, jamais intégré leur groupe parlementaire. Il décède à Paris le 13 septembre 1905.
[1] « Souvenirs de ma vie politique » dans Revue politique & parlementaire, t. CXXXVIII, p. [5].
Histoire de la conservation
Les lettres particulières décrites sous la cote 82PAAP/1 ont été conservées par les héritiers de René Goblet jusqu'à leur remise aux Archives diplomatiques. Les rapports de police classés sous la cote 82PAAP/2 ont été remis par René Lecomte qui ne s'est pas expliqué sur leur provenance.
Modalités d'entrées
Les lettres particulières conservées par les héritiers de René Goblet furent remises en don aux archives diplomatiques le 12 février 1959, par Charles Davost, président honoraire à la Cour d'appel et petit neveu du ministre. Les rapports de police constituant la cote 82PAAP/2 avaient été remis aux Archives par le diplomate René Lecomte en août 1922 (cf. 82PAAP/2, fol. 122).
Présentation du contenu
Le fonds est très modeste, deux volumes seulement. Le premier volume (82PAAP/1) est composé de correspondance particulière adressée au Ministre en dehors de la correspondance officielle. Ce sont quelques 79 lettres qui lui ont ainsi adressées par des diplomates en poste à Londres, Madrid, Berlin, Vienne ou Rome Saint-Siège. Parmi les correspondances les plus intéressantes, il faut noter les lettres de Waddington à Londres et celles de Gérard puis de son successeur le comte de Mouÿ à Rome. La correspondance conservée ne rend pas compte des projets de réforme constitutionnelle du ministère.
Mode de classement
Les pièces ont été décrites puis compostées à une date inconnue. La correspondance se présente matériellement plus ou moins classée par poste diplomatique avec un dossier « divers » contenant des lettres isolées. Certaines lettres n'avaient pas été inventoriées. L'inventaire a été revu et complété en 2014 avec le souci de mettre ce matériau à disposition des chercheurs le plus rapidement possible. Malgré l'incohérence du premier classement, il a été décidé de ne pas renuméroter les folios une deuxième fois et surcharger ainsi des pièces originales. Afin de faciliter la recherche, le lecteur aura à sa disposition un inventaire purement intellectuel présentant les lettres par ordre alphabétique de leur auteur. Le lecteur retrouvera facilement les pièces qui l'intéressent en se reportant au(x) numéro(s) de folio(s) indiqué(s) entre parenthèses à la suite de la description. L'inventaire d'origine est également proposé à la suite décrivant les pièces telles qu'elles se présentent à l'intérieur des deux volumes.
Conditions d'accès
Librement communicables.
Conditions d'utilisation
Libre à usage privé uniquement.
Autre instrument de recherche
Inventaire analytique dact., revu et complété par Françoise Aujogue et Christophe Rambur, La Courneuve, octobre 2014, 23 p. : voir l'inventaire.
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives diplomatiques, Centre de La Courneuve :
Papiers du chef de Cabinet de René Goblet, Robert (184APAAP).
Papiers d'Auguste Gérard (81PAAP).
Papiers Waddington (176PAAP).
Pour information le dossier de carrière conservé ne comprend qu'une seule pièce, à savoir un brouillon de note avertissant un agent (dont le nom n'est pas cité) de l'autorisation accordée à participer aux travaux de son Cabinet et secrétariat, Paris, 5 novembre 1888. 393QO/1856.
Bibliographie
« Souvenirs de ma vie politique » par René Goblet[1], publiés par extraits dans la Revue politique & parlementaire, numéros des 10 septembre 1928 (t. CXXXVI, pp. [357]-389, 10 novembre 1928 (t. CXXXVII, pp. [177]-197), 10 décembre 1928 (t. CXXXVII, pp. [345]-368), 10 janvier 1929 (t. CXXXVIII, pp. [5]-20), 10 février 1929 (t. CXXXVIII, pp. [183]-208), 10 mars 1929 (t. CXXXVIII, pp. [359]-374), 10 avril 1929 (t. CXXXIX, pp. [5]-17), 10 octobre 1929 (t. CXLI, pp. [5]-29), 10 novembre 1929 (t. CXLI, pp. [171]-194), 10 décembre 1930 (t. CXLV, pp. [337]-358) et du 10 novembre 1931 (t. CXLIX, pp. [177]-196).
« René Goblet », discours de Georges Clemenceau lors de l'inauguration du monument élevé à Amiens à sa mémoire dans la Revue politique et parlementaire, 1931, t. 139, pp. [361]-378.
[1] « René Goblet a laissé en un volumineux manuscrit, les souvenirs de sa vie politique qu'il avait rédigés presque jour par jour depuis juillet 1871, date de son entrée à l'Assemblée nationale et dont il avait confié la publication à la digne compagne de sa vie, Mme René Goblet et à deux amis restés en relations étroites avec lui jusqu'à la fin de sa vie. », introduction aux souvenirs de René Goblet par Fernand Faure (Revue politique & parlementaire, t. CXXXVI, p. [357]).
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