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La Transjordanie prend son indépendance à la fin du mandat britannique en 1946 et l'émir Abdallah bin El Hussein devient roi. Le pays fait partie des nations arabes à s'opposer à la résolution 181 des Nations Unies sur la partition de la Palestine et son roi prend la tête de l'armée arabe qui déclare la guerre à l'état nouvellement créé d'Israël en 1948. Un armistice est signé un an plus tard, après l'annexion de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est par la Jordanie. Le pays devient officiellement le Royaume hachémite de Jordanie en 1950, entérinant ces annexions. Le roi Abdallah est assassiné à Jérusalem en 1951, son fils Talal lui succède avant d'abdiquer dès août 1952 en faveur de son fils Hussein qui règne jusqu'en 1999. La Jordanie est une monarchie constitutionnelle dotée d'un parlement.
Pendant la période, la situation politique en Jordanie est relativement instable, dans la mesure où elle vit treize gouvernements et deux réformes constitutionnelles en six ans. Certaines élections parlementaires sont considérées comme peu démocratiques, en grande partie à cause du vote de l'armée organisé par le général britannique John Bagot Glubb dit Glubb Pacha, dans des circonscriptions où le pouvoir est réputé comme en difficulté. L'instabilité générale de la région accroit les tensions en Jordanie : le pays accueille massivement des réfugiés palestiniens, se pose donc la question de leur intégration. Les relations avec Israël sont d'autant plus tendues qu'en plus des incursions de réfugiés au-delà de la ligne d'armistice, la Jordanie a le contrôle des lieux saints et en bloque l'accès aux israéliens. Les tensions entre les différentes communautés religieuses sont fortes malgré des tentatives d'apaisement notamment avec le Saint Siège.
La religion d'état de la Jordanie est l'Islam, avec une population principalement sunnite et l'état fait le choix de réglementer l'enseignement et la prédication non seulement pour les différents courants chrétiens mais aussi pour les musulmans. Politiquement, il existe des tensions entre les mouvements laïcs et les mouvements religieux, notamment entre les communistes, le parti islamo-chrétien et la branche jordanienne du Baath (mouvement arabe socialiste, ayant pour objectif l'unification arabe en une seule nation). La Jordanie possède aussi des sites archéologiques très riches, attirant scientifiques et touristes.
Au niveau international, la Jordanie est proche du Royaume-Uni qui y garde une certaine influence liée l'ancien mandat. Cependant, d'importants différends non seulement sur la question palestinienne mais aussi sur la possibilité d'intégration de la Jordanie dans le Pacte de Bagdad développent les tensions entre les deux pays. Le roi pousse également pour une arabisation de l'armée et de son commandement en remplaçant les officiers britanniques tandis que la population des régions frontalières avec Israël demande une présence militaire directement sur la ligne de frontière contrairement à la position britannique. Ces dissensions mènent au limogeage de Glubb Pacha en 1956, suivi de la fin du traité de défense entre les deux pays en 1957. Les relations de la Jordanie avec les Nations-Unies, qu'elle rejoint en 1955 après le retrait du véto de l'URSS, sont tendues : le pays dépend de l'aide internationale mais s'oppose à la création et à l'expansion d'Israël voulues par les occidentaux.
La Jordanie est un membre important de la ligue arabe, où elle est très proche de l'Irak. Ainsi, en parallèle de la création de la République arabe unifiée en 1958, liant l'Egypte et la Syrie puis le Yémen Nord, la Jordanie se rapproche de l'Irak dans l'Union arabe qui dure quelques mois en 1958, jusqu'à la chute de la monarchie irakienne.
Les relations entre la Jordanie et la France sont souvent tendues, largement autour de la question des communautés religieuses et de l'accès des lieux saints mais aussi concernant la question palestinienne. Cela mène notamment à des boycotts anti-français et quand, en 1956, l'armée israélienne soutenue par des forces franco-britanniques, envahit l'Egypte pour prendre le contrôle du canal de Suez, la Jordanie rompt ses relations diplomatiques avec la France provoquant le rappel de l'ambassadeur, Pierre-Louis Falaize. Le consulat général de France à Jérusalem-ouest et l'ambassade de France au Liban prennent le relais pour le suivi de la situation et des Français dans la région. Un nouvel ambassadeur n'est nommé à Amman qu'en 1962.
Au niveau économique, la Jordanie reste relativement pauvre, elle exporte des ressources minières comme les phosphates, le manganèse et la potasse mais ne possède pas de gisements de pétrole. La période est marquée par des difficultés liés à d'importantes pertes agricoles causées par des sècheresses d'autant que le pays est par nature très sec ; la Jordanie bénéficie donc d'aide internationale par le biais des Nations-Unies pour pallier ces mauvaises récoltes et éviter une famine.
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Classement à l'article. Les dossiers ont été versés en suivant le cadre de classement de la sous-direction Levant en vigueur jusqu'en 1972. Ils ont été communiqués avant 2025 sur la base d'un inventaire provisoire sous la cote 368QONT/600-609, avant de faire l'objet d'un traitement définitif en 2025.
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